UK – Mercredi 06/02/2019 – energiesdelamer.eu. L’Offshore Wind Industry Council (OWIC) vient de publier un rapport présentant sa feuille de route au gouvernement pour parvenir à faire avec l’éolien en mer britannique la moitié de l’électricité produite outre-Manche.

Partant d’une revue de détail de la « supply chain » dans le secteur offshore éolien britannique, le lobby industriel OWIC présente une série de recommandations au gouvernement, réclamant une poursuite de l’effort de Londres en faveur de cette énergie et une visibilité de long terme.

L’OWIC signale que l’éolien en mer peut participer à la feuille de route décarbonée outre-Manche à un coût maîtrisé afin de délivrer au moins 50% de l’électricité nécessaire au pays.

Rappelant que le secteur a muri rapidement dans les dernières années, représentant déjà 8,5% du courant produit, avec une trajectoire conduisant à 35% en 2030, l’OWIC demande au gouvernement de poursuivre cet engagement, estimant qu’alors seulement l’investissement privé pourra continuer à irriguer la croissance de l’éolien en mer, avec des projets sans subventions attendus dès 2020.

Les coûts ont baissé, insiste le rapport, et quelque 11 000 emplois sont d’ores et déjà au rendez-vous outre-Manche dans le secteur. Néanmoins, ajoute le document, la filière offshore éolienne britannique a besoin de pouvoir profiter de son expertise afin d’exporter ses savoir et savoir-faire. Pour ce faire, il est nécessaire de convaincre beaucoup d’autres entreprises de s’engager dans ce secteur et de mettre en œuvre une chaîne logistique afin d’appuyer ce développement plus avant et en faire bénéficier l’économie britannique.

L’OWIC détaille ensuite une longue série de recommandations pour y parvenir, autour de deux grands axes : le marché de l’électricité et le secteur éolien offshore lui-même afin de parvenir à cet objectif de 50% en 2050.

D’abord, se fondant sur les scénarios du réseau de transport national, National Grid, l’OWIC estime nécessaire pour atteindre cet objectif de mettre à l’eau 2 GW par an d’ici à 2050. Le pipeline actuel montre que si 8 GW sont installés déjà, 44 GW sont en projets (acceptés ou en vue).

La première recommandation concerne le marché, le rapport réclamant une plus forte ambition pour sortir des énergies fossiles et la mise en place d’une taxe carbone. Toujours en matière de marché, la profession juge que le gouvernement ou le régulateur du secteur électrique, Ofgem, doivent garantir aux consommateurs de la visibilité et le choix de technologies décarbonées sur le marché de détail, notamment en demandant aux fournisseurs d’afficher leur mix électrique sur les factures. Enfin, le rapport demande d’accélérer la migration vers des tarifs horo-saisonniers, via les compteurs communicants, et d’encourager les clients à « revendre » (à s’effacer) aux heures de pointe.

Côté filière elle-même, le rapport réclame d’abord une meilleure communication de la part de tous (gouvernement, médias, public, etc.) sur l’offshore éolien, pour « sortir de l’idée qu’il s’agit d’une niche, d’une technologie non éprouvée et fortement subventionnée ».

Néanmoins, la recommandation suivante demande un soutien sur la durée au gouvernement via des appels d’offres réguliers pour 2 GW/an fondés sur les contrats pour différence et pour les 20 ans à venir. En outre, le Crown Estate et le Crown Estate Scotland, chargés des concessions en mer, sont appelés à définir annuellement des zones pour ces 2 GW/an sur 20 ans.

Pour le développement de la chaîne logistique, le rapport recommande au gouvernement de « sourcer » jusqu’à 60% du cycle de vie au Royaume-Uni, et de démontrer que 10% du coût en capital des projets repose sur la propriété intellectuelle développée et mise en œuvre par des entreprises britanniques. L’OWIC réclame également un soutien accru à la recherche et à l’innovation. Le rapport demande ensuite une mise en commun des données sur les projets, signalant que ceci est déjà partiellement réalisé via des projets comme Sparta, mais aussi la mise en commun de technologies plus anciennes de machines, afin de faciliter les innovations en matière de technologies de maintenance. Est aussi recommandé un engagement du gouvernement afin de faciliter l’apparition de nouveaux développeurs. Le gouvernement est aussi appelé à la rescousse afin d’encourager les entreprises du secteur technologique (FTSE 250) à investir dans le secteur éolien offshore. Un appel est aussi fait aux développeurs et au gouvernement, pour qu’ils s’engagent à soutenir les PME. Des PME dont l’OWIC juge qu’elles devraient être mieux représentées au sein des organes de filière. Suit une série de recommandations pour faciliter la normalisation, la communication etc. L’OWIC réclame aussi le retour d’un mécanisme de financement en faveur des ports et infrastructures, doté de 100 millions de livres, afin de pouvoir être concurrentiel par rapport aux autres ports d’Europe qui pourraient disposer d’aides d’Etat. Enfin, l’OWIC met l’accent sur la nécessaire formation et les relations avec les universités.


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