France – Vendredi 26/10/2018 – energiesdelamer.eu. L’archéologie sous-marine est au cœur de nombreux débats comme le montre le projet de Loi de finances 2019*.

Dominique Garcia, président de l’Inrap et Bruno Frachon, directeur général du Shom, ont signé une convention cadre de collaboration scientifique qui formalise des collaborations menées et des objectifs communs qui seront développés.

Interviews de Bruno Franchon (vidéo) et Yann Le Faou, responsable des données sismiques – IDEF – Shom/HOM/SEDIM

 

 

Les collaborations menées jusqu’à présent par le Shom et l’Inrap ont permis d’identifier et de mettre en évidence des problématiques communes aux deux établissements publics.
 Elles contribuent également à la connaissance du passé, comme du présent, du domaine public maritime et enrichissent ainsi les bases de données du Shom.

 

Pour ces raisons, le Shom et l’Inrap ont souhaité développer et consolider leur coopération scientifique au travers d’une convention cadre. Celle-ci prévoit, entre autres, la mutualisation de moyens et le partage des données collectées.

Quatre thématiques principales ont été identifiées dans le cadre de cette collaboration :

  • –  Le développement des activités de recherche ; 

  • –  La réalisation des opérations d’archéologie préventive sur le domaine public maritime ; 

  • –  L’exploitation des données scientifiques communes provenant du domaine public maritime et leur valorisation auprès d’un plus large public. 

  • –  La formation. 


 

 

 

EDM – De quelles manières seront valorisées l’exploitation des données scientifiques ?

Yann Le Faou (YLF) – Les données acquises pour l’INRAP via des prestataires privés, seront transmises au Shom notamment: les données bathymétriques, sonar latéral, magnétisme, prélèvements sédimentaires, épaves et obstructions, sondeurs de sédiments, photographies sous-marines, films issus des ROV, etc…
Ces données seront ensuite archivées dans les bases de données du Shom et diffusées selon leur nature notamment via le portail datashom.

EDM –  Quelles formations seront proposées ?

YLF – Des formations de personnel INRAP pour l’exploitation de données sismiques, des cours sur site lors des fouilles à Porto-Vecchio se sont déjà tenues.

Les formations futures pourraient rester dans ce domaine ou dans des thématiques plus élargies via l’école du Shom : positionnement, acquisition et traitement de données bathymétriques, intégration de données dans des SIG, …

EDM – Quels exemples récents de collaboration entre l’INRAP et le SHOM existent-ils pour définir des épaves dans les futurs sites des parcs éolien en mer, hydroliens ou portuaires ?

YLF – La première collaboration entre le Shom et l’INRAP remonte à 2013, puis deux études ont été menées conjointement en 2015 et 2016 pour les ports de commerce et de plaisance de Porto-Vecchio dans le cadre de futur aménagements portuaires.

Il n’y a pas encore eu de collaborations sur les zones EMR. Mais cela va arriver prochainement car l’INRAP est sollicité par le Drassm dans le cadre des prescriptions de diagnostics archéologiques au titre du code du Patrimoine

Une collaboration va s’établir pour l’inventaire des données Shom actuelles et un comparatif sera étudié avec les données transmises par l’opérateur de la zone EMR et les éventuelles données acquises spécifiquement par l’INRAP via des prestataires privés.

 

Les objectifs pour les applications EMR seront d’obtenir le maximum de données hautes résolutions intégrées dans des SIG de façon à être sûr de lever le doute archéologique qui rejoint en partie le risque UXO que prennent en compte les opérateurs EMR, mais que le Shom n’intègre pas directement puisque c’est du ressort de la Guerre des Mines.

 

La détection d’objets enfouis, dans les collaborations de Porto-Vecchio, a cependant montré la faisabilité technique de telles détections même dans des sédiments relativement grossiers. Ce faisant, avec des résolutions verticales et horizontales permettant de détecter des structures anthropiques de quelques dizaines de centimètres. L’acquisition puis l’étude de toutes ces données multi-capteurs est très chronophage et coûteuse en temps bateau et humain.

 

Valoriser toutes les données acquises et les archiver dans les bases de données du Shom est donc une évidence. Comme le prévoient le Code Minier et le Code de la Recherche ces données devraient être systématiquement transmises au Shom mais c’est rarement le cas. L’INRAP le fait mais d’autres organismes de recherche (même publiques) ne le font pas ou que très rarement. Les préfectures maritimes le stipulent dorénavant dans leurs autorisations de travail délivrées aux organismes et sociétés privées mais cela peine à se mettre en place. RTE a commencé à le faire.

Les guides de bonnes pratiques : concernant les données bathymétriques (notamment les SMF), sonar latéral, magnétisme, prélèvements sédimentaires, épaves, sondeurs de sédiments, les cahiers des charges transmis par l’INRAP aux opérateurs privés pouvaient présenter un risque concernant la qualité des données acquises et surtout sur le choix de l’opérateur en fonction des référentiels.

Via ses experts dans les différentes thématiques citées précédemment, le Shom a transmis à l’INRAP ses propres référentiels de façon à choisir des prestataires garantissant de la données exploitable et fiable. A terme, le Shom y gagnera aussi puisque ces données seront intégrables dans ses bases de données de façon aisée et sûre et réutilisées pour les besoins de la sécurité de navigation, les zones EMR, les passages de câbles, les études de dynamique sédimentaire, etc.

 

Le Shom se trouve au coeur de la cartographie littorale et sous-marine. Après la signature de la convention avec le CEREMA le 18 septembre, il consolide des services pour les rendre accessibles. Le site datashom permet en effet, à tous les publics (qu’il soit scientifique, de société privé ou simple curieux) d’accéder aux données de référence du Shom, décrivant l’environnement physique maritime, côtier et océanique.

 

 

INRAP EDM 26 10 018

 

Marc Bouiron, directeur scientifique et technique de l’Inrap, Dominique Garcia, président de l’Inrap, Bruno Frachon, directeur général du Shom, et Philippe Pelgas, coordinateur des opérations subaquatiques et sous-marines à l’Inrap.

 

 

Points de repère

 

14/09/2018 – Le CEREMA et le SHOM franchissent le pas pour une collaboration structurée et stratégique afin de conforter leurs coopérations et les développer. Pascal Berteaud, directeur général du Cerema et Bruno Frachon, directeur général du Shom, ont signé une convention cadre de partenariat le 13 septembre 2018.

 

Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) est un service à compétence nationale établi à Marseille

Shom : Service Hydrographique National

Yann Le Faou, responsable des données sismiques – IDEF – Shom/HOM/SEDIM 

Opérateur public de référence pour l’information géographique maritime et littorale, le Shom a pour mission de connaître et décrire l’environnement physique marin, d’en prévoir l’évolution et d’assurer la diffusion des informations correspondantes.

 

INRAP : Institut national de recherches archéologiques préventives

Philippe Pelgas, coordinateur des opérations subaquatiques et sous-marines à l’Inrap.

L’Inrap, a pour mission d’assurer la détection, la protection, la conservation et la sauvegarde par l’étude des éléments du patrimoine archéologique susceptibles d’être affectés par les travaux publics et privés concourant à l’aménagement du territoire.

 

« Archéologie préventive en mer » 
 
Le Cluster maritime français a créé un groupe de travail pour permettre à ses membres de mieux comprendre les différents impacts de l’archéologie préventive sur les activités marines et maritimes. D’ailleurs, un texte est à l’étude aux parlements. Le vote en première lecture de la première partie du projet de loi de Finances 2019 est en discussion et concerne directement l’archéologie sous-marine. 
 


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