Belgique – Mardi 25/09/2018 – energiesdelamer.eu. La RTBF, a mentionné que le professeur Damien Ernst, expert en énergie de l’Université de Liège, tirait la sonnette d’alarme, car il avait remarqué que sur le marché de gros, la « bourse » où se fixe le prix de l’électricité, par le biais de l’offre et de la demande, la Belgique se retrouverait dans une situation très défavorable lundi 24 septembre à 21 heures.

 

Le prix du mégawatt sera dix fois supérieur au prix moyen observé dernièrement.  » L’électricité est une commodité qui se vend d’heure en heure sur les marchés de gros. Ce qu’on observera lundi, avait il prédit, est que vers 21 heures, le prix de 411€ par mégawatt/heure sera atteint pour l’électricité.

 

C’est de l’ordre de dix fois la moyenne du prix observé pour l’électricité en 2017. Et plus important, on remarque que ce prix de €411 est uniquement observé en Belgique. Il est assez élevé, mais reste plus ou moins normal sur les autres pays », a expliqué Damien Ernst.

 

Ce prix sera observé à 21 heures. Il devrait ensuite redescendre vers des valeurs moins élevées. Mais, Damien Ernst juge la situation inquiétante car cette augmentation intervient tôt en fin d’été :  » ces pics de prix risquent de se prolonger et d’être de plus en plus fréquents dans les mois qui viennent parce que le froid arrive, avec plus de consommation d’électricité. Il a ajouté qu’en novembre, on passera de 2000 MW de nucléaire à 1000 MW, car un nouveau réacteur sera à nouveau à l’arrêt. « Cela va favoriser la fréquence de ces pics de prix sur les marchés qui vont se répercuter sur la facture du consommateur ».

 

Le fait de ne pouvoir actuellement compter que sur une partie des réacteurs nucléaires installés sur le territoire pénalise le marché belge. « On a juste 2000 MW de nucléaire sur les 6000 installés. C’est principalement cela qui explique ce pic de prix, ce 411 euros par MW. C’est déjà extrêmement tendu sur les marchés, poursuit Damien Ernst.

« Les industries sont plus exposées que les ménages à ces volatilités sur les marchés de gros. Elles risquent de voir, au cours de cet automne leur facture d’électricité augmenter de 40 à 50%, voire plus, par rapport à ce qu’elles payaient l’année passée », estime Damien Ernst. Mais les ménages ne seront pas épargnés si ces prix élevés devaient perdurer sur les marchés de gros. 

 

SelonDamien Ernst, la marge de manœuvre est étroite à l’heure actuelle. Si les prix de gros de l’électricité sont plus élevés pour la Belgique que pour d’autres pays, c’est aussi parce que les capacités d’importation sont limitées : « Si on n’avait pas une limite sur la capacité d’électricité qu’on peut importer, notre prix serait similaire aux prix observés sur les autres marchés européens. Il faudrait changer la doctrine de gestion des réseaux électriques pour pouvoir importer un maximum d’électricité. Mais c’est une situation sur laquelle on a peu de contrôle actuellement », conclut Damien Ernst. 

 

L’arrêt prolongé des réacteurs de la centrale nucléaire de Tihange se traduira pour Engie par un excédent brut d’exploitation (Ebitda) légèrement inférieur à ce qui était indiqué pour cette année, a précisé lundi la directrice financière du groupe, Judith Hartmann.

 

Engie estime qu’il s’en tirera grâce à « d’autres bonnes performances »

 

« Sur la fourchette d’Ebitda, nous nous attendons à être légèrement en dessous de l’indication que nous avions fournie au début de l’année en raison des problèmes de production nucléaire« , a déclaré Judith Hartmann lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Engie avait jusqu’alors évoqué une fourchette indicative d’Ebitda allant de 9,3 à 9,7 milliards d’euros.

 

Malgré l’annonce faite par sa filiale belge vendredi, le groupe s’attend à ce que ses déboires dans le nucléaire soient en grande partie compensés par de bonnes performances par ailleurs : « Si l’on exclut le nucléaire, notre résultat net récurrent bénéficie toujours de la croissance« , a souligné Judith Hartmann. « Nous bénéficierons en 2018 d’éléments positifs« , « qui se sont déjà matérialisés sur les six premiers mois de l’année« , a souligné la directrice financière.

Les réacteurs Tihange 2, Tihange 3 et Doel 4 souffrent d’une dégradation du béton dans le bunker sécurisé à côté du réacteur nucléaire. Doel 1 et Doel 2 devraient démarrer les 10 et 31 décembre. Tihange 1 fera l’objet d’une révision du 20 octobre au 28 novembre. Seul Doel 3 sera alors opérationnel.

 

Une polémique s’enclenche en Belgique

 

Le président du sp.a, John Crombez, a pointé lundi la responsabilité du cabinet de la ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem, alors que profile un risque de pénurie d’électricité en novembre, quand un seul réacteur sera disponible. « Une politique défaillante« , a-t-il affirmé.

Selon le président des socialistes flamands, le gouvernement fédéral – MR et NV-A en tête – a tout fait depuis le début pour saboter le développement d’énergies alternatives. « La gestion du cabinet Marghem était dans les mains d’Eletrabel« , a-t-il ainsi déclaré dans l’émission De Ochtend sur la VRT-radio.

Tous les débats au parlement sont restés lettre morte pendant que la facture d’électricité augmentait de 300 euros, un montant auquel pourrait s’ajouter 100 euros supplémentaires l’an prochain, a poursuivi John Crombez pour qui il est urgent de prévoir un plan d’investissements. Celui-ci permettrait notamment que l’argent de la réserve nucléaire, qu’Electrabel utilise actuellement pour ses propres investissements, soit utilisé pour construire de nouvelles centrales à gaz » et poursuivre le développement de parc éolien en mer.  

 

 

Points de repère

 

25/09/2018 – 

 


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