Pays-Bas – Mardi 21/03/2018 – energiesdelamer.eu. Le gouvernement néerlandais vient d’attribuer à Chinook, une filiale de Nuon/Vattenfall, un permis éolien offshore pour construire et exploiter les sites I et II de Hollandse Kust Zuid, en mer du Nord, au large de La Haye. Et ce sera le premier parc attribué sans subvention, insiste le ministère des Affaires économiques dans un communiqué daté du 19 mars.

 

EDM 21 03 018 handshakeC’est à l’occasion d’une visite chez Amplemann et HSM Offshore, deux sociétés néerlandaises actives dans l’offshore éolien, que le ministre des Affaires économiques et de la Politique climatique, Eric Wiebes, a remis le permis à Gunnar Groebler, le vice-président de la maison-mère de Nuon, Vattenfall.

Sur chaque site de Hollandse Kust, devraient être érigés 370 MW. L’objectif du gouvernement est de faire en sorte que ce nouveau parc soit opérationnel dès 2022. Eric Wiebes souligne que « grâce à une chute drastique des coûts, l’offshore éolien peut désormais être construit sans subvention. Ceci nous autorise à maintenir la transition énergétique à un coût abordable. L’innovation et la concurrence rendent l’énergie durable de moins en moins chère, et beaucoup plus rapidement qu’attendu. »

 

 

Il est cependant à noter que le gouvernement néerlandais participe à la prise de risques dans les projets éoliens offshore, puisque le coût du raccordement est à sa charge (c’est TenneT, le gestionnaire de réseau de transport néerlandais qui en est chargé), s’engage à donner de la visibilité, via des volumes définis, et enfin s’engage à mettre en œuvre un prix plancher du carbone pour favoriser ces projets.

Les premières enchères accordant des parcs sans subvention ont eu lieu en Allemagne l’an dernier, par Ørsted et EnBW, mais le parc néerlandais devrait être le premier à être construit, puisque les projets allemands sont prévus pour 2024-2025.

Chinook CV est une société sous commandite filiale de Nuon/Vattenfall. Nuon et Shell ont édifié le premier parc éolien offshore des Pays-Bas en 2007, Egmond aan Zee (OWEZ). Nuon/Vattenfall a déjà construit 1,6 GW de parcs éoliens offshore et dispose d’un portefeuille de projets de 6,5 GW. En termes de parts de marché, cela fait de Vattenfall le quatrième acteur de parcs éoliens offshore en Europe derrière Ørsted, E.ON et Innogy. Vattenfall a remporté les trois dernières procédures d’octroi de permis offshore au Danemark. Les parcs éoliens de Vattenfall sont situés en Suède, au Danemark, en Allemagne, au Royaume-Uni et maintenant aux Pays-Bas.

 

Le gouvernement néerlandais est en passe de réussir son programme éolien offshore, dans le cadre de l’accord énergétique de 2013. Par rapport aux 0,124 euros/kWh prévus dans l’accord de 2013, une réduction des coûts de l’offshore de 55% a été réalisée lors des dernières attributions de permis. En incluant les deux nouveaux sites de Hollandse Kust Zuid, près de 60% de l’objectif du gouvernement (3 450 MW) ont d’ores et déjà été attribués. Un autre appel à projet est en cours, sur le site V de Borsselle. Il s’agit d’un site de test pour de nouvelles technologies. Le gagnant de ce lot sera annoncé fin avril prochain, précise le ministère des Affaires économiques néerlandais.  

 

En 2016, la licence pour les lots I et II du parc éolien de Borssele (732 MW) a été remportée par Ørsted, et les lots III et IV (731,5 MW) par un consortium composé d’Eneco, de Diamond Generating Europe, de Shell et de Van Oord. L’ouverture des deux prochaines procédures de licences (700 MW sur Hollandse Kust Zuid et 700 MW sur Hollandse Kust Noord) est prévue pour 2018 et 2019.

 

 

Points de repère

 

14/03/2018 –  Décriptage de la guerre des prix, analyse de MPrime

27/12/2017 – Eolien offshore : L’appel d’offre néerlandais sans subvention est-il prématuré? partie 2/2

14/12/2017 – La compétitivité de l’éolien offshore entraînera une restructuration chez les turbiniers – Face à la chute rapide des prix, les compagnies éoliennes offshore doivent intégrer compétitivité et une rentabilité, malgré une concurrence accrue. Cela entraînera fatalement le développement de turbines plus puissantes et la disparition de certains acteurs. C’était l’une des conclusions de la conférence Offshore Wind Europe 2017 qui s’est tenue à Londres.

 

 


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