France – Vendredi 13/04/2018 – energiesdelamer.eu. L’avenir des projets éoliens offshore attribués en 2012 et 2014 était sur la table de la réunion interministérielle d’hier, jeudi 12 avril. Mais si les acteurs s’attendaient à un dossier tranché, c’est loin d’être le cas !

 

Une certitude cependant, le gouvernement est bien décidé à réduire les tarifs d’achat pour chacun des six parcs en jeu. Et la baisse visée est très forte, puisqu’il s’agit de s’orienter vers les attributions d’appels d’offres actuels, donc un recul attendu de près de la moitié, voire plus.

 

Il faut dire qu’entre le moment quand les appels d’offres ont été passés et ceux d’aujourd’hui, le prix des machines a sérieusement été réduit, de même que celui des fondations. Les appels d’offres français de 2012 et 2014 tournent entre 170 euros/MWh et plus de 200 euros/MWh, alors que les derniers appels d’offres, hors cas d’exception, tournent autour d’une centaine d’euros par MWh (coût réseau inclus, ce qui n’est pas le cas à l’étranger, notamment dans les pays du Nord de l’Europe).

 

En outre, l’idée à l’époque était de créer une véritable filière française de l’offshore éolien, ce qui a commencé à se faire, comme l’a récemment rappelé le SER. Par exemple, l’usine de Saint-Nazaire (Alstom et désormais General Electric) tourne déjà et emploie quelque 450 personnes. Les nacelles de l’Haliade de 6 MW y sont fabriquées et la prochaine grande éolienne de 12 MW devrait y être également montée.

 

Après avoir tenté de passer directement via un amendement au Parlement, une fois encore c’est la voix de la concertation qui est choisie, avec des études au cas par cas…

 

Et un peu plus d’incertitude. Ainsi, la diminution du tarif d’achat devrait être différente d’un parc à l’autre. Le gouvernement lancera ainsi des consultations d’ici à la fin du mois, afin de parvenir à trancher définitivement en juin prochain. Néanmoins, si aucun accord n’est possible, il semble bien que l’opération sera carrément annulée. Une situation qui ressemble fortement à ce qu’avait fait l’Espagne en appliquant une décision rétroactive, plombant pour plusieurs années le développement de la filière ENR ibérique.

 

A la veille de la réunion interministérielle, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), le GICAN et le Cluster avaient publié un nouveau communiqué pour mettre en garde contre le risque que représente un tel coup d’arrêt à des projets : « Au moment précis où les six premiers projets éoliens en mer sont sur le point d’aboutir et, avec eux, la concrétisation de plans industriels français porteurs de plus de 15 000 emplois, dont une partie a déjà été créée, le gouvernement pourrait décider de remettre en cause par une décision rétroactive inédite, les projets fondateurs de la filière ».

 

Le communiqué rappelait que « ces projets sont pourtant indispensables pour progresser sur la trajectoire de l’objectif de 40% d’électricité renouvelable d’ici 2030 que s’est fixé la France. » Au moins, ce message est entendu, puisque le gouvernement n’entend pas réduire le montant attribué à la filière dans le cadre des appels d’offres, mais veut plutôt plus de machines installées, donc plus d’offshore éolien afin de remplir l’objectif renouvelable à l’horizon 2040. A suivre donc dans les semaines à venir.

 

 

Points de repère

 

11/04/2018 – Le GICAN, le SER et le Cluster Maritime adressent par voie de presse un appel au Premier ministre : « EOLIEN EN MER : NE DETRUISONS PAS LA FILIERE! » 


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