France – Lundi 26/09/2016 – Quotidienne energiesdelamer.eu. Avant de se rendre en Algérie pour le Forum international de l’énergie qui se tient durant deux jours à Alger et où Ségolène Royal espère en tant que Présidente de la COP21 emporter de nouvelles adhésions de pays africains pour la ratification de l’accord de Paris, la ministre a lancé la semaine de la Finance Responsable initiée par le FIR.

A cette occasion plusieurs mesures ont été annoncées dont le lancement du label « Financement participatif pour la croissance verte ». L’objectif est d’amplifier la mobilisation des financements au service de la transition énergétique et écologique.

Le label concerne toutes les formes de financement participatif via les plateformes Internet. Cela correspond aux dons, prêts, capital, obligations et bons de caisse. Le label s’adresse à la fois aux petits projets (inférieurs à 15 000 euros) et aux plus gros projets pour lesquels le degré d’exigence dereporting relatif à l’impact sur l’environnement est plus élevé.

“C’est un outil essentiel pour identifier les projets de financement participatif qui financent l’économie verte qui permet :

. de valoriser le financement participatif pour les projets œuvrant en faveur de la transition énergétique et écologique ;

. de garantir la transparence du projet (concertation du public, implication et participation des citoyens, suivi du projet sur la durée…) ;

. d’apporter des informations sur la qualité environnementale du projet.

Ségolène Royal mettra prochainement en consultation les textes réglementaires et le référentiel du label. Les premiers projets pourraient être labellisés d’ici janvier 2017”.

Points de repère

Le financement participatif permet de collecter des fonds auprès du public via Internet. De plus en plus, des plates-formes spécialisées développement durable se développent, comme Ecobole, Sora Equity, ou encore Blue Bees et Miimosa pour l’agriculture et de l’écologie. De même dans le domaine des « cleantech » et des énergies renouvelables : Lendosphere (prêt) et Lumo (investissement) permettent d’accélérer la transition énergétique grâce à la participation directe des citoyens, et notamment des riverains, dans les projets d’énergies renouvelables. A l’étranger, de grands acteurs de crowdfunding d’énergies renouvelables sont également apparus (Abundance Generation, Greencrowding), y compris en Chine !

La loi transition écologique et énergétique a pris soin de favoriser l’investissement participatif dans les projets de production d’énergie renouvelable (art. 111 et 119 notamment).

Crowdfunding dans les énergies renouvelables

Selon une étude de SolarPlaza, le financement participatif aurait levé jusqu’en 2015 plus de 165 millions d’euros pour les énergies renouvelables, pour plus de 300 projets dans le monde. Par ailleurs, dans 5 ans, le crowdfunding pourrait fournir 5 milliards de dollars d’investissement dans les projets de toiture solaire. En France, les énergies renouvelables représentent environ 1,4 millions d’euros levés par crowdfunding depuis 2012. (Au Royaume-Uni, cela représente 125 millions d’euros ; il y a donc une vraie marge de croissance en France.)

La délégation au développement durable du commissariat général au développement durable a conduit (de juillet 2015 à janvier 2016) une étude sur le thème du financement participatif pour la transition écologique et énergétique.

C’est dans ce cadre de cette mobilisation que la semaine de la Finance Responsable – FIR – présidée par Thierry Philipponat avait organisé une table ronde accueillie par la ministre où se sont successivement exprimés :

Nicole Notat, Présidente de Vigeo Eiris qui a présenté les résultats de l’enquête réalisée pour le FIR et Vigeo Eiris,

Philippe Brassac, Directeur général du Crédit Agricole et Président de la Fédération Bancaire Française,

Alex Raguet, Président de Lumo France et du réseau européen du crowdfunding, Rémy Weber, Président du directoire de La Banque Postale

Philippe Zaouati, Directeur général de Mirova.

L’enquête réalisée pour le FIR et Vigeo Eiris par Ipsos Mori pour la 7ème année consécutive montrent que : les Français sont majoritairement favorables à l’intégration des enjeux environnementaux et sociaux dans les décisions de placement (51%). Plus de 80% estiment que les enjeux climatiques et de transition énergétique devraient être intégrés aux décisions d’investissement des établissements financiers. 49% sont favorables à l’intégration de ces derniers dans leurs propres choix d’investissements. Malgré ces chiffres encourageants, – le concept d’ISR reste méconnu du grand public : 66% des personnes interrogées déclarent n’avoir jamais entendu parler de l’ISR avant cette enquête (contre 67% en 2015). Ce chiffre se réduit cependant à 58% pour les détenteurs d’une assurance vie, à 53% pour les détenteurs d’épargne salariale, à 48% pour ceux investissant en bourse et à 40% pour les détenteurs d’OPCVM. – L’offre de produits ISR reste peu mise en évidence par les établissements financiers : seulement 4% des personnes interrogées se sont vues proposer de l’ISR par leur établissement financier (contre 3% en 2015). Ce chiffre est très légèrement en hausse pour l’épargne salariale : 9% se sont vus proposer de l’ISR en 2016 contre 6% en 2015.

L’enquête nationale annuelle a été conduite en ligne du 26 au 29 août 2016 auprès de 1100 Français. Après un premier filtre, les questions relatives à l’investissement socialement responsable (ISR) ont été posées uniquement aux personnes détenant au moins un produit financier, soit à 86% de l’échantillon initial.

Points de repère

Les premiers labels ISR ont été attribués le 31 août 2016 par l’Afnor Certification à quatre fonds Amundi pour un encours cumulé supérieur à 650M€ : Amundi Crédit Euro ISR, Amundi Actions Euro ISR, Amundi Actions Europe ISR, Amundi Actions USA ISR. Le label ISR, porté par le Ministère des Finances et des Comptes publics est décerné pour une durée de 3 ans.


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