LIBOURNE – (France) – 21/06/2011 – energiesdelamer.eu par Francis Rousseau

 

La start-up française FERMENTALG, pionnier et leader de la recherche, du développement et de la production de microalgues vient de faire savoir qu’elle avait réuni, au début de ce mois, 14,6 M€ d’aides et d’investissements avec le soutien d’OSEO pour lancer le premier projet européen d’envergure autour de l’exploitation industrielle des microalgues (EIMA). Cet investissement intervient quelques mois seulement après une levée de fonds de 5,3 M€, réalisée en janvier 2011 auprès d’investisseurs d’envergure nationale comme la compagnie de capital risque Emertec, ACE Management, Demeter Partners, CEA Investissement (spécialisé dans l’amorçage d’entreprises technologiques), Aquitaine Création Investissement et le Groupe Picoty spécialisé dans le négoce et le stockage des produits pétroliers. Le projet, connu depuis quelques années maintenant, porte sur des souches et cultures de microalgues dites «hétérotrophes» ou «mixotrophes», nécessitant en l’occurrence pas ou peu de lumière pour leur croissance, ce qui permet d’obtenir des rendements de cinquante à cent fois supérieurs aux cultures traditionnelles «autotrophes».

A propos du programme européen EIMA (pas de site web et acronyme très répandu) d’exploitation industrielle des microalgues, Pierre Calléja, président et fondateur de FERMENTALG, biologiste qui a déjà travaillé sur les micro-organismes dans la branche aquacole pour Ceva Santé animale, précisait récemment dans un entretien avec le Journal Sud Ouest : « Avec EIMA nous entrons dans une réelle phase d’exploitation. Grâce à ce programme sur cinq ans, nous allons mettre en place une véritable usine et différentes productions. À commencer par les compléments alimentaires comme les omégas 3 dans l’année qui vient, les molécules destinées à l’industrie cosmétique dans les trois ans et, d’ici la fin du programme, la chimie verte pour les bioplastiques. La dernière carte à jouer sera celle des biocarburants. Il suffirait seulement de 1 000 mètres carrés de microalgues cultivées dans le noir pour produire autant de biodiésel que 500 hectares de colza. Un rendement 5 000 fois supérieur, assuré, qui plus est, sans produits chimiques, sans pesticides ni rejets polluants, et jouissant d’un bon bilan carbone ».

 

C’est un discours que l’on a déjà entendu outre-Atlantique, où il a produit quelques résultats encourageants. En France, l’ambitieux projet EIMA rassemble un réseau de partenaires de premier plan structurant l’ensemble des filières en attente de matières premières issues des algues. C’est le cas de grands industriels dont Fermentalg a su faire des alliés de comme Lactalis, numéro 2 français de l’agroalimentaire, Pierre Guerin Technologies, spécialiste des cuves inoxydables, Sanders, nutrition animale, Rhodia, chimie et cosmétique et, selon le journal Sud Ouest, Diester (numéro 1 français des biocarburants). C’est aussi le cas d’institutions scientifiques comme le Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA), le CNRS, l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées de Lyon), l’ITERG (Institut National des Corps Gras) de Pessac. Ces associations entre privé et public pourraient finir par former un consortium de plus de 120 personnes. Le projet EIMA devrait entraîner une division par 10 des coûts de production de la biomasse issue des microalgues d’ici à 5 ans, permettant à terme son utilisation pour des applications telles que la production de biocarburants. « Cette phase d’industrialisation, qui est une première en Europe, permet de hisser Fermentalg au niveau des principaux compétiteurs mondiaux, basés aux Etats-Unis et en Chine, et nous ouvre de vastes perspectives de développement », se félicite Pierre Calléja.

Créé en 2009 à Libourne, FERMENTALG emploie aujourd’hui 20 personnes et dispose d’un large portefeuille de propriété intellectuelle dans le domaine des microalgues et de leur exploitation.

Eu égard aux capitaux engagés et aux partenariats en cours, le projet FERMENTALG semble être pour l’heure l’un des projets français les plus sérieux dans le domaine de la production de biocarburants algaux sourcés.

Sources. Docs et sites liés. Photos ©Fermentalg

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