HAMBOURG – (Allemagne – U.E.) – 18/03/2011 – energiesdelamer.eu – Par Francis Rousseau – J’avais déjà fait état sur ce blog à deux reprises (17 /12/2007 et 21/08/2008) du projet de propulser des cargos partiellement grâce à l’énergie éolienne en mer recueillie par une gigantesque voile.

Il s’agissait des projets Beluga /SkySails qui en deux ans ont considérablement avancé. En effet voici quelques jours à peine, le puissant affréteur américain Cargill, à la tête d’une flotte de plus de 300 cargos sillonnant constamment les mers du globe, a annoncé avoir signé un accord avec l’allemand SkySails GmbH & Co. KG (baptisé en l’occurrence Zeppelin SkySails) pour utiliser sa technologie de propulsion éolienne et contribuer ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du transport maritime. Cargill qui emploie 130 000 personnes dans plus de 66 pays a réalisé, en 2010, un chiffre d’affaire de 108 milliards de US dollars en transportant 185 millions de tonnes de fret. (fiche wikipédia de la multinationale Cargill ICI).

Zeppelin SkySails, pour sa part, est la société basée à Hambourg qui a inventé, breveté et développé la propulsion des cargos par un système de cerf-volant géant. Positionné à l’avant du navire, le cerf-volant géant générerait, selon le constructeur, une force de propulsion suffisante pour réduire la consommation de combustible de soute de 35 % dans des conditions de navigation idéale. L’accord signé prévoit que dès le mois de décembre 2011, Cargill installera un cerf-volant de 320 m2 sur un bateau de petit tonnage (compris entre 25.000 et 30.000 tonnes) que la compagnie a décidé d’affréter à long terme. Ce sera le plus grand navire propulsé par un cerf-volant existant dans le monde.

 

 

Le but de Cargill et de Zeppelin SkySails est de développer un système complètement opérationnel pour le premier trimestre 2012. Pour l’heure, Cargill s’est proposé d’aider SkySails à développer et tester sa technologie avec l’appui d’un armateur favorable aux arguments environnementaux dans le domaine de l’industrie des transports maritimes de marchandises. Ils ne courent pas les mers, c’est sûr, mais ils existent. Et pour peu que Cargill propose son aide…

 

La technologie, quant à elle, n’a pas beaucoup varié par rapport à ce que j’en disais il y a 2 ans. Elle s’est juste affirmée. Le cerf-volant SkySails sera relié au bateau par un câble et dressé par un mat télescopique. Toutes les opérations de mise en place sont automatisées et la structure repliée tient très peu de place à bord. L’orientation de la voile une fois déployée sera contrôlée en permanence par un ordinateur qui la pilotera automatiquement en fonction des meilleures capacités éoliennes calculées de façon à maximiser l’utilisation de la force du vent en mer.

 

 

Le cerf-volant culminera à des hauteurs comprises entre 100 et 420 mètres selon la ressource et évoluera dans l’air en suivant la figure d’un 8. Le SkySails peut supporter des vents en mer de l’ordre de 3 à 8 Beaufort (il n’est pas opérationnel en-dessous de 3). La voilure ne comporte aucune structure rigide interne qui puisse l’empêcher de passer des ponts ou gêner l’entrée dans certains ports. Le système de contrôle automatique dirige seul le cerf-volant, ajuste sa trajectoire de vol et le rapatrie à bord en cas de chute des vents en mer. Toutes les informations relatives au fonctionnement du système sont affichées sur l’écran du poste de contrôle du « SkySails » sur le pont du navire.

 

GJ van den Akker, à la tête de l’entreprise de division transport océanique de Cargill, a déclaré à l’issue de la signature de l’accord :  » Nous étions à la recherche, depuis quelque temps déjà, d’un projet qui puisse nous aider à contribuer à une meilleure pratique environnementale dans le domaine de l’industrie du transport maritime, un projet qui puisse nous faire avancer de façon significative. Je vous rappelle que l’industrie du transport maritime de marchandises prend actuellement en charge 90 % de l’ensemble des échanges commerciaux dans le monde. Sur une planète aux ressources limitées, une bonne gestion environnementale représente donc… une bonne affaire ! En tant que l’un des plus grands affréteurs mondiaux de fret, nous prenons cet engagement très au sérieux. La technologie SkySails réduit non seulement les émissions de gaz à effet de serre, mais elle réduit significativement la consommation de carburant et les coûts. Nous avons été très impressionnés par cette technologie et la voir installée sur l’un de nos cargos est pour nous la première étape d’un partenariat à long terme. »

 

Ce partenariat intelligent part donc d’un constat on ne peut plus réaliste, claironné par Cargill dans toutes ses vidéos et présentations : « Le vent est meilleur marché que le pétrole ! »

Stephan Wrage, directeur général de SkySails, a déclaré quant lui :  » Nous sommes ravis que Cargill soit la première entreprise à adopter notre technologie sur un navire de cette taille. Nous nous réjouissons que notre technologie puisse être très bientôt utilisée sur un bateau de petit tonnage et nous mesurons bien tout le potentiel de son intégration future sur de plus grands navires. »

Selon une étude réalisée par l’IMO (Organisation Maritime Internationale), une agence de l’ONU, ce seraient les rejets de quelques 100 millions de tonnes de CO2 qui pourraient être épargnés chaque année par une application de la technologie SkySails à l’ensemble de la flotte marchande mondiale. Un rêve Onusien de plus certes, mais qui se trouve être en parfait accord avec un enjeu économique des plus réalistes.
Et en plus, c’est beau !

Plusieurs video sont visibles sur You tube concernant cette technologie qui fait rêver mais est aussi en train de devenir une réalité.
http://www.youtube.com/watch?v=qyLjISR6XQQ&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=q4A0B_-aQK4&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=hEnGm2eYoew&feature=related

Sources : Sites Liés. Toutes Photos © Zeeplin SkySails

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