PORT KEMBLA – (Australie) – 26/05/2010- 3B Conseils- Un déboire à enregistrer pour la toute jeune industrie houlomotrice qui n’en a pas connu beaucoup jusque-là : le naufrage du prototype d’absorbeur de vagues australien Oceanlinx (cf. nos articles du
12 février 2008 ICI et du 18 mars 2009 ICI). Le naufrage s’est produit la semaine dernière à 93 miles au large de Port Kembla (Australie). Il n’y a ni matière à s’en étonner particulièrement ni matière à gloser. Tout au plus peut-on faire remarquer que lorsqu’un prototype de technologie d’énergie renouvelable marine coule, il ne provoque pas une marée noire sans précédent, lui, au moins ! Concernant des technologies en phase de test et les premières générations de prototypes, on peut s’étonner d’ailleurs que les incidents ne soient pas plus nombreux. Dans le cas de la plateforme Oceanlinx, c’est le magazine en ligne Cleantechnica qui a annoncé cette nouvelle le 22 mai 2010 ICI. Ce naufrage est d’autant plus remarqué que l’absorbeur de vagues Oceanlinx fait partie des 10 plus gros investissements mondiaux en matière d’énergies renouvelables marines et qu’il est l’un des plus prometteurs. Porté par l’ONU, ce pilote pré-commercial Oceanlinx, qui a coûté 5 millions de dollars et peut produire 2,5 MW, venait tout juste de commencer à produire depuis le mois de février 2010 de quoi alimenter le réseau australien. La vague qui l’a submergé a mis en lumière des anomalies de conception qui valent, selon les ingénieurs, un retour du prototype à la planche à dessin. La conception d’Oceanlinx, amarré au fond marin par des câbles, a été calquée sur celle d’une plate-forme pétrolière offshore. L’absorbeur se présente comme une gigantesque plate-forme flottante, dont les turbines se situent au-dessus de l’eau et actionnent une sorte d’aspirateur d’air géant. Les turbines aspirent l’air qui va amplifier les mouvements de montée et descente des vagues dans un réservoir. L’énergie générée par les turbines est ensuite transmise au réseau terrestre par câbles sous-marins. Encore une fois, l’incident qui s’est produit est assez banal et ne met pas en cause la technologie elle-même, mais seulement son adaptation au milieu marin qui, comme je ne cesse de le dire et le redire sur ce blog, est un milieu extrême. En fait, la forte houle a d’abord brisé les amarres de la plate-forme, la laissant partir à la dérive vers la haute mer. Tous les efforts déployés pour rattraper la plate-forme et la remorquer en zone de sécurité ont visiblement échoué, et la plate-forme a dû être abandonnée en haute mer où, dès le lendemain, elle a coulé. Il faut préciser qu’en coulant, cette plate forme n’a causé aucun dommage à l’environnement si ce n’est la dispersion en haute mer de quelques litres d’huile destinés à la lubrification des turbines. Actuellement une douzaine de prototypes d’absorbeurs de vagues sont testés dans le monde (principalement en Europe) ; à peu près tous ont plus ou moins connu des incidents mineurs dits  » de jeunesse  » sur lesquels les compagnies ont pour la plupart immédiatement communiqué.

Article : Francis ROUSSEAU

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