PARIS – (France – U.E.) – 01/04/2010- 3B Conseils-Est-il utile de préciser d’emblée que cet article n’est pas un canular ? Oui sans doute car, comme on le verra par la suite, ce qu’il contient pourrait faire penser que j’ai cédé à la tradition du poisson épistolaire dans la colonne ! Alors je le précise, cet article n’est pas un canular, voilà c’est fait !
Donc venons-en aux faits : deux élèves ingénieurs de l’ENSAM (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers) de Paris ont récemment présenté au cours de l’émission E= MC2 de la chaîne de télévision M6 une innovation technologique concernant les énergies marines et en particulier l’exploitation de l’énergie des vagues.
Dans cette émission dont un extrait est visible en ligne sur You Tube ICI, un des élèves ingénieurs de l’ENSAM, François Crolet, explique que  » la plupart des idées qui sont nées et qui sont allées jusqu’au prototype étaient des machines relativement compliquées où le mouvement était souvent un mouvement alternatif qu’il faut redresser pour avoir un mouvement continu, bref passer par tout un système de bielles, manivelles, ressorts, etc… des pièces qui ne sont pas forcément adaptées au milieu marin. »
Moi qui suis de ceux qui s’époumonent à tenter d’expliquer que dans le milieu marin plus c’est simple, mieux c’est, je ne peux qu’être d’accord avec lui sur ce point. Mais ce qui m’a le plus frappé dans les propos de ce jeune ingénieur, c’est sa façon de parler des technologies de récupération d’énergie des vagues actuellement en test quand il dit des phrases comme :  » La plupart des prototypes ne tenaient pas la première tempête ».
On peut remarquer qu’il parle déjà de ces systèmes au passé !!! Voilà qui va sans doute faire plaisir aux équipes qui dans le monde entier (Royaume-Uni, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Australie, France…) testent en ce moment même des systèmes comme Pelamis ou Biowave ou Oyster ! Le jeune audacieux parle de tout cela au passé comme si leur sort était déjà réglé et conclut sa démonstration par la péremptoire affirmation citée plus haut ouvrant une voie royale à la commentatrice du reportage de E=MC2 pour affirmer que  » la dizaine de prototypes essayés jusqu’ici ont tous échoué ». Oops ! L’enthousiasme plutôt sympathique de ce jeune ingénieur, allié au sens télévisuel du raccourci, pousse tout de même, dans le cas précis, le bouchon un peu loin !!!! Je confirme donc que, bien que considérés ici et là comme non encore matures, les divers systèmes d’exploitation d’énergie des vagues en vue de produire de l’électricité actuellement testés à travers le monde n’ont pas tous échoué !!!! Et même si la première génération de certains a du plomb dans l’aile (Pelamis par exemple), de nouvelles générations sont à l’étude qui s’appliquent à réparer les erreurs de la précédente. Se rendre pour s’en convaincre – si besoin est – sur le site de l‘EMEC pour lire les résultats obtenus sur les technologies testées.
Pour en venir à la technologie des élèves de l’ENSAM elle-même, c’est sa grande simplicité qui en fait l’intérêt. Il s’agit en fait d’un axe helissoïdal tournant sur lui même (vidéo de démo du principe ICI) qui, en grandeur réelle pourrait atteindre une soixantaine de mètres de longueur et qui pourrait fournir autant d’énergie qu’une grande éolienne (comprendre 5MW j’imagine) et pourrait alimenter selon les concepteurs certaines îles isolées. Bonne idée en effet ! Ce projet qui me rappelle à plus d’un titre le projet ANACONDA dont j’ai parlé en juillet 2008 ICI puis en mai 2009 ICI lors de la confirmation du succès de sa mise en test, a subi ses premiers tests dans un canal à houle de l’ENSAM. Reste à savoir maintenant comment le prototype se comporterait en conditions réelles c’est-à-dire en dehors des conditions de houle parfaite du laboratoire. C’est la raison pour laquelle cet intéressant (je le répète) projet français pourrait faire très prochainement l’objet d’un examen de labellisation du Pôle Mer Bretagne… et, qui sait, être intégré dans le futur incubateur technologique que l’on nous promet pour bientôt.Tous les espoirs sont permis !
A l’heure où l’on nous bassine grave avec l’intégration des coûts d’entretien et de démantèlement des installations dans le calcul du coût réel de l’électricité, toute technologie qui va vers plus de simplicité est la bienvenue. Bienvenue donc à l’hélissoïde… à condition qu’il n’ait pas déjà avalé toutes les autres technologies entre temps, bien sûr !!!!!

Article : Francis ROUSSEAU

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