HOCHIMINH CITY – (Vietnam) – 15/05/2009 – energiesdelamer.eu – Plusieurs programmes internationaux de valorisation énergétique en général et de transformation des résidus de poisson en biocarburants en particulier sont actuellement en cours d’expérimentation dans le monde et notamment au Vietnam, en Finlande et en France.

En France à Boulogne-sur-mer, Copalis, coopérative spécialisée dans la valorisation intégrale des co-produits du poisson et Agriopale Service, société spécialisée dans la valorisation de résidus organiques se sont associées pour former Capénergie. Cette nouvelle entreprise valorisera, entre autres, les 10 000 tonnes de matières issues d’industries agro-alimentaires de Boulogne-sur-mer pour produire chaleur et électricité en direction des … industriels de l’agro-alimentaire. 

 

Au Vietnam on va plus loin, avec l’appui du finlandais VTT Technical Research Centre of Finland qui a démarré un projet de 3 ans (2008-2011) visant à développer un biodiesel à partir des déchets de poissons. Ce biocarburant d’origine organique est développé dans le cadre d’un programme nommé ENERFISH (slides du projet ICI) . Selon plusieurs articles, le projet Enerfish a franchi au début de l’année 2009 un pas décisif en installant une usine pilote au Vietnam. Outre le support finlandais déjà cité, le projet bénéficie d’un financement de la part de l’Union Européenne qui supporte 60% des coûts s’élevant au total à € 5 millions.

Ce projet s’est également associé à des PME et des fondations installées en Finlande (Preseco Oy et Vahterus Oy), en France (Technofi), en Grande-Bretagne (National Energy Foundation), en Allemagne (TÜV Rheinland) et au Viet Nam (Ho Chi Minh City’s Energy Conservation Center, Vietnam’s AFI Industry Joint-Stock Co., Hiep Thanh Seafood and RCEE Energy and Environment Joint-Stock Co.)
Le choix du Vietnam pour implanter l’usine pilote n’a pas été fait au hasard. Ce pays émergent du Sud Est asiatique possède déjà, issue de sa tradition culinaire,
une solide expérience dans la transformation du poisson (le nuoc mâm), de très nombreuses usines exportant dans le monde entier et des fermes aquacoles parmi les plus productives de la planète. Mais la principale raison réside surtout dans le fait que le Vietnam a été le premier pays à produire du biocarburant à partir de graisse de poisson-chat (silure) dès 2006. Les entreprises Minh Tu Seafood et Agifish qui ont lancé cette production avouent cependant qu’elles ne sont pas parvenues, avec les méthodes artisanales dont elles disposaient, à extraire suffisamment de carburant pour qu’il soit rentable à l’échelon commercial. L’usine pilote Enerfish sera installée près des usines de transformation de silures de l’entreprise alimentaire Hiep Thanh Seafood JSC et utilisera non seulement les graisses mais aussi tous les autres déchets impropres à la transformation alimentaire de cette usine. L’idée est de transformer quelques 120 tonnes de déchets en biocarburant (diesel et/ou gaz). Quand on sait que les poissons d’élevage sont généralement plus gras que les autres, l’idée de rouler avec du poisson dans son moteur n’est plus si extravagante !
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : sites liés. Photos: 1 : Slide show ©ENERFISH 2. Elevage aquacole © Agifish


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