SAN FRANSISCO (Etats-Unis) – 29/08/2008 – 3B Conseils – La semaine dernière, Jonathan Wolfson le directeur de Solazyme a de nouveau déclaré à Cnet TV que sa compagnie, agissant dans le domaine de la biologie synthétique et en particulier des biodiesels algaux, serait en mesure de produire des millions de litres de biocarburant à partir d’algues dans les trois années qui viennent. Aux spécialistes qui s’étonnent de l’entendre réitérer périodiquement de telles déclarations alors que la plupart des recherches menées par d’autres compagnies se heurtent toutes aux problèmes des coûts de productivité et à la compétitivité avec les autres biocarburants et les carburants fossiles existants, il répond que  » c’est l’option technologique même de Solazyme, très différente de celles de ses concurrents, qui lui permet d’être aussi confiant et affirmatif « . Et d’expliquer qu’en effet sa société de biotechnologie  » a mis au point un processus de fermentation et d’extraction du carburant qui ne fait appel à aucun équipement industriel existant ailleurs dans ce domaine « . Chez ces concurrents, la culture des algues (marines ou d’eau douce) se fait dans des bioréacteurs ouverts (étangs) ou des récipients qui laissent passer la lumière pour permettre aux algues de croître (le processus bien connu de la photosynthèse). Ses concurrents récoltent ensuite les algues puis les pressent pour en extraire le carburant. Au contraire de ces processus lents et complexes, il rappelle que Solazyme fait pousser ses algues marines sans faire appel à la photosynthèse, dans un milieu obscur spécialement optimisé avec des nutriments (sucres), puis les laisse fermenter avant d’extraire directement le précieux biocarburant (cf. nos divers articles sous le libellé « énergie microalgues »). Ce biocarburant récemment certifié par l’administration américaine pour être utilisé dans les voitures à moteur diesel, peut désormais être directement traité par les raffineries de pétrole déjà existantes. Il n’en fallait pas plus pour booster des investisseurs déjà très emballés et convaincus par cette technologie dont Roda Group, Harris & Harris Group, Braemar Energy Ventures et Lightspeed Venture Partners qui viennent d’investir chez Solazime 45,4 millions de dollars (30,8 millions d’euro) selon Private Equity Hub. Rappelons que Solazyme, fondée en 2003, avait déjà passé au début de cette année un important accord de partenariat avec Chevron (la deuxième compagnie pétrolière des Etats Unis!) et Imperium Renewables et avait déjà bénéficié d’apports de capitaux à concurrence de 15 millions de dollars (10,1 millions d’euro), assortis d’une prime de 2 millions de dollars accordé par The National Institute of Standards and Technology (NIST) agence du Département du Commerce des États-Unis. Les concurrents de Solazyme, Aurora Biofuels et Sapphire Energy, avaient respectivement levé 20 millions de dollars (13, 5 millions d’euro) en juin dernier et 50 millions de dollars (33,9 millions d’euro) en mai dernier (cf. nos articles). L’intensité des mouvements de capitaux et l’importance de l’engagement des investisseurs dans ce domaine attestent de l’espoir réel que financiers, industriels et autorités fédérales placent dans les biocarburants algaux, perçus aux Etats-Unis comme la première alternative sérieuse possible au pétrole.
Article : Francis ROUSSEAU
Documents de référence : Cnet TV ; PEHub.com Solazyme ; NIST. Photos 1: le biocarburant Solazyme©Solazyme; photo 2 : Jonathan Wolfson directeur de Solazyme.


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