LONDRES – 19/05/2008 – 3B Conseils – Le distributeur d’électricité Scottish & Southern Energy Plc (SSE) construira bien le plus grand parc éolien offshore du monde au large de la côte est de l’Angleterre. Un contrat de 3 milliards de dollars (1,92 milliard d’euro) avec l’américain Fluor Corp et l’allemand Siemens AG vient appuyer cette annonce. Les travaux commenceront dans  » très peu de temps  » par le projet de 504 mégawatts de la ferme offshore de Greater Gabbard pour une entrée en production en 2011. Le distributeur SSE a précisé qu’il avait racheté pour 40 millions de livres (50 millions d’euro) 50% de la participation du géant texan de la construction mécanique Fluor Corporation dans le projet. Les grandes manoeuvres, qui ont déjà commencé à s’opérer sur le marché de l’éolien à coup de centaines de millions de dollars, voire de milliards, prennent ces jours-ci un tour particulier sous l’impulsion des inquiétudes du monde de la finance. Pour la première fois en effet, on évoque des incertitudes économiques liées au marché de l’éolien offshore principalement dues aux coûts des matières premières utilisées par la technologie elle-même. Comparativement et eu égard à l’augmentation constante des cours de l’acier (matériau principal des turbines), cette technologie s’avère finalement la plus onéreuse de toutes les technologies énergétiques marines (vagues, courants etc..). Et les investisseurs commencent à réagir. Ainsi au début de ce mois-ci, le géant pétrolier Royal Dutch Shell avait déclaré souhaiter vendre sa participation dans le projet de 1000 MW offshore du parc de 341 turbines de London Array ; cette annonce avait soulevé quelques doutes quant à la viabilité du projet, sans ce partenaire de poids. E.ON AG, autre partenaire de taille du projet Londres Array, a reconnu de son côté que la hausse des coûts de l’acier et un marché très tendu dans le domaine de la fourniture des turbines rendaient  » plus complexe l’économie générale du projet, et ce malgré les incitations et subventions gouvernementales « . La baisse des ventes de turbines au cours du premier trimestre chez le plus grand fabricant mondial de turbine, le danois Vestas Wind Systems, ajoutée aux  » angoisses  » des financiers, font craindre un ralentissement du boom observé dans ce domaine au cours des trois dernières années. Toutefois, Smith Justyn, porte-parole de SSE, a déclaré que, si la hausse des coûts a effectivement caractérisé l’industrie éolienne cette année, SSE restait confiant dans les capacités du projet de Greater Gabbard à « répondre à nos critères d’investissement rigoureux « . C’est bien Fluor Corp. qui construira donc ce parc éolien concrétisé par un contrat de 1,8 milliard de dollars (1,15 milliard d’euro). Siemens, la plus grande société d’ingénierie européenne fournira et entretiendra les 140 turbines du parc. La société munichoise a déclaré que son contrat pour cette opération s’élevait à 800 millions d’euro. Le gouvernement britannique, qui ne s’est pas privé de critiquer vivement la décision de retrait de Royal Dutch Shell du projet London Array, s’est par contre largement félicité de l’annonce de SSE. » L’énorme potentiel du littoral du Royaume-Uni allié avec de bonnes conditions de marché, font du pays l’un des endroits du monde les plus attractifs en matière d’investissement dans les technologies énergétiques renouvelables offshore  » a déclaré le ministre John Hutton qui ne manque jamais une opportunité de souligner le rôle majeur que le Royaume Uni entend jouer sur la scène mondiale dans ce domaine (cf.nos articles libellé Grande Bretagne).
Article: Francis Rousseau
Documents de références : Reuters / Scottish & Southern Energy / Fluor Corp / Vestas / Siemens / Royal Dutch Shell /Photos : 1: Simulation du projet éolien offshore London Array à la manière du tableau de Turner © Beschizza. 2 : Premières monopiles du projet London Array © Siemens


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