HOUSTON (Texas) – 5/05/2008 – 3B Conseils – Conformément à l’objectif qu’elle s’était fixé, la compagnie PetroSun Biofuels continue de mettre en place des structures commerciales de production de biocarburants algals. Après sa ferme de Rio Hondo inaugurée en mars dernier, (cf. notre article du 26 /03/2008 ICI), le groupe a annoncé l’ouverture d’une nouvelle ferme au Texas, le long des côtes du Golfe du Mexique, autrement dit en plein fief pétrolier. Faut-il y voir un signe ? Cette ferme aux dimensions impressionnantes se compose d’un réseau de 1100 hectares d’étangs d’eau salée, dont 20 hectares seront exclusivement consacrés à la recherche et au développement d’un biocarburant expérimental pour jet. Ces surfaces viennent donc s’ajouter au 445 ha d’étangs d’eau salée de Rio Hondo qui réservaient 8 ha à la recherche de ce fameux biocarburant spécifique pour jet qui semble préoccuper très fort les américains (rappelons que Petrosun promet d’en produire quelques 16 millions de litres d’ici peu). Le plan d’exploitation de Petrosun prévoit d’extraire le carburant algal sur le site même des fermes puis d’en effectuer le transport vers les raffineries de biocarburants de la compagnie par voies fluviales, ferroviaires et routières. Ce plan prévoit aussi l’ouverture de nouvelles fermes en Alabama, Arizona, Louisianne, Mexique, Brésil et Australie, et ce dès avant la fin de l’année 2008. Petrosun est de ceux qui croient que parmi toutes les options futures de productions de biocarburants pour jet, la solution algale est la plus viable. La compagnie aime rappeler que le rendement à l’hectare de ce type de culture d’algues marines produit 30 fois plus d’énergie que son concurrent le plus prolifique. Elle ne nécessite ni eau douce, ni terres arables qui peuvent ainsi rester consacrées à la culture des denrées alimentaires. Un avantage effectif de taille par rapport à l’éthanol. PetroSun affirme qu’une superficie de la taille de l’état du Maryland pourrait produire suffisamment de biocarburant algal pour satisfaire l’ensemble des besoins en carburant des États-Unis. D’autre part, selon le Seattle Times (ICI) devant l’augmentation des cours du pétrole qui menace de couler les grandes compagnies aériennes mondiales et l’industrie aéronautique avec elles, les avionneurs ont complètement fait évoluer leur discours. Ainsi Boeing, jusqu’alors plutôt réticent à s’exprimer sur les biocarburants algals affirme désormais clairement depuis peu, sa volonté de travailler en collaboration avec les fabricants de biocarburants algals. Continental Airlines a déclaré de son côté qu’il procédera dès 2009 à un vol d’essai utilisant des biocarburants et sera ainsi la première compagnie aérienne américaine à le faire. Au début de cette année, la compagnie aérienne Virgin Atlantic a fait voler un 747 en partie alimenté par un carburant expérimental mélangeant huile de noix de coco et huile de babassu. Dans un tel contexte Petrosun boit du petit lait (pas forcement de noix de coco d’ailleurs ! ). La compagnie texane a même enfoncé le clou en laissant entendre, à mots couverts, ces derniers jours, qu’en plus des applications commerciales civiles citées, elle travaillait aussi avec un mystérieux  » laboratoire du gouvernement américain  » à co-développer un carburant à base d’algues à usage exclusivement militaire. Ça se corse !
Article : Francis Rousseau
Documents de références : The Seattle Times / Greenaironline / Photos 1 : molécules d’algues marines productrice de carburant: Creative Commons 2.0/ 2. Boeing 777 ©Boeing Industries


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