LONDON – 10/04/2008 – Selon le gouvernement britannique, le projet de loi sur la mer (ICI) qu’il a présenté jeudi dernier devant la chambre des Communes veut  » assurer des océans et des mers propres, sains, sûrs, productifs et riches en biodiversité, en veillant à la mise en place des meilleurs systèmes possibles de développement durable de l’environnement marin et littoral. » Pour ce faire un réseau de zones marines protégées sera mis en place autour des côtes de l’Angleterre en 2012, sous la tutelle gouvernementale. La création de réserves naturelles sous-marines constitue une des propositions phares, si l’on peut dire, de ce projet. Ce n’est pas la seule importante, puisque ce projet de loi inclut aussi un nouveau plan de développement qui devrait simplifier l’implantation des parcs éoliens offshore. Un centre d’excellence marine – Marine Management Organisation – devrait être créé pour réglementer les activités et faire appliquer des lois protégeant l’environnement. La Secrétaire à l’Environnement, Hilary Benn, a déclaré:  » Nos propositions élèvent la protection et la gestion des mers à un nouveau niveau d’exigence. Nous nous fixons pour objectif d’arrêter le déclin de la diversité biologique et de créer un environnement marin sain et productif… » Ces zones marines protégées concerneront aussi bien les habitats et l’environnement du littoral côtier que les activités prioritaires en mer comme la pêche. Il faut préciser que le littoral côtier et les eaux territoriales constituent, en Angleterre, un seul et même domaine, placé sous l’unique responsabilité du gouvernement. Très controversé, ce projet de loi soulève, depuis une semaine, de nombreuses questions. La Marine Conservation Society (SCS) n’a pas caché son pessimisme devant un projet de loi qu’elle juge trop timide pour avoir les moyens d’ interdire les « activités nuisibles » et qu’elle accuse déjà de se poser en gestionnaire des nuisances. Des membres de la SCS, du British Sub-Aqua Club et des plongeurs et représentants au Royaume-Uni de l’association Aquaria ont marché sur la Chambre des communes le jour de la présentation du projet de loi pour remettre une pétition de 100.000 signatures demandant des mesures plus dures sur les réserves marines. Le Dr Jean-Luc Solandt, chargé de la biodiversité au MCS, a déclaré :  » Nous craignons que les propositions qui figurent dans le projet de loi ne fasse que répéter les erreurs du passé, émanant d’ un gouvernement prêt à sacrifier l’intérêt commercial immédiat aux actions à long terme nécessaires au développement durable. » The British Wind Energy Association, puissante association britannique des industries éoliennes qui regroupe aussi bon nombre d’énergies de la mer, appuie quant à elle, le projet de loi… au moins pour mettre en place un cadre législatif plus approprié aux nouvelles générations d’énergies renouvelables offshore . Maria McCaffery, directrice générale de cette association, a déclaré :  » La mer n’est pas seulement un atout environnemental, elle doit aussi être un atout économique durable ». Il faut ajouter que ce projet de loi, anglais, ne s’appliquera pas au Pays de Galles et en Ecosse qui disposent d’arsenaux législatifs indépendants.
Article : Francis Rousseau
Sources : United Kingdom Government / Marine Conservation Society / The British Wind Energy Association /Photos : 1. Le littoral anglais à Tintagel 2. Eolienne offshore anglaise© BWEA


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