BOSTON (USA) – 06/01/2008 – energiesdelamer.eu – C’est une affaire qui occupait déjà sporadiquement les médias américains depuis 2003, mais qui rebondit aujourd’hui avec la publication sur le site TreeHugger.com, d’une interview de Robert Whitecomb.

 

Cette interview est accordée à l’occasion de la publication de son ouvrage concernant le gigantesque projet Cape Wind de ferme éolienne offshore au large de Nantucket, une des régions côtières les plus huppées des Etats Unis, berceau de la famille Kennedy (entre autres) mais aussi, en général, lieu de résidence privilégiée de ceux que les américains appellent les « méga riches » et les « mega célèbres ». Le titre de l’ouvrage « Cape Wind: Money, Celebrity, Class, Politics, and the Battle for Our Energy Future on Nantucket Sound » est assez explicite. Le livre et l’interview décrivent dans le détail la lutte acharnée et les multiples oppositions rencontrées par l’industriel Jim Gordon, président de Cape Wind, pour planter ses premiers 130 mâts au large de Cape Cod.

 

Pourtant c’est bien le gouvernement américain lui-même qui avait levé, dans son rapport du Departement of Energy soutenu par General Electric « A Framework for Offshore Wind Energy Development in the United States » (téléchargez le rapport ici) les immenses capacités éoliennes offshore des Etats Unis. Selon ce rapport, l’énergie éolienne offshore serait capable de « fournir autant de puissance (900,000 megawatts) que l’intégralité des centrales électriques toutes énergies confondues », du pays.

 

Effectivement il y a de quoi émouvoir ! D’autant plus que – pas de chances pour les « mega » – le gisement le plus constant se trouve au large de la côte Nord-Est, c’est-à-dire précisément là où se concentrent les résidences et des clubs les plus chics du monde ! Tous ces lieux de villégiatures hors de prix dont on a déjà l’impression qu’il faut acquitter une redevance avant d’en prononcer le nom : Long Island, East Hampton, Nantucket, Martha Wineyards, Fisher’s Island… seraient donc voués au « sordide » voisinage des fermes éoliennes offshore du projet Cape Wind ! Robert Whitecomb révèle à quelles contorsions certains sont prêts pour entraver le projet Cape Wind. Le comportement de certains hommes politiques apparaît surprenant. Il révèle aussi – et c’est plus important – comment les enjeux en termes de créations d’emplois dans un pays qui en a grandement besoin (surtout à la veille d’une échéance électorale majeure), de stabilité du coût de l’énergie dans un contexte inflationniste constant et d’indépendance énergétique pourraient, malgré toutes les pressions, finir par permettre au projet Cape Wind de fournir à la Côte Est la majeure partie de son énergie électrique pour ne pas dire la totalité.

 

Cette affaire nous offre, en tous cas, un observatoire de choix sur la façon dont l’éolien offshore se débat en politique aux Etats Unis : avec tambours et trompettes !

Article et traduction : Francis Rousseau
Sources :
– TreeHugger du 04/01/2008
Offshore Wind Could Power Entire US par Justin Thomas
– Cliquez sur ce lien pour accéder au MP3 de l’interview de Robert Whitecomb (en anglais).
Photos : © Cape Wind


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