VIENNE (Reuters) – 29/08/07 – Un projet de rapport du GIEC, qui dépend de l’Onu, et s’appuie sur les travaux de 2.500 chercheurs affirment que les hommes sont responsables du changement climatique. Ce document pessimiste de 21 pages résume le dossier de 3.000 pages produit par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui traite des données scientifiques, des effets probables du réchauffement et du coût de la lutte contre ce phénomène. Ce résumé, dont Reuters s’est procuré une copie, doit être rendu public à Valence (Espagne) le 17 novembre après avoir été relu par les gouvernements. Le texte commence par affirmer que les mesures montrant l’élévation des températures moyennes de l’air et de la mer ne sont pas contestables. Selon le texte, 89% des changements climatiques observés corroborent la thèse d’un réchauffement mondial, ayant notamment pour effet le blanchiment des récifs coralliens et les inondations de régions côtières… Les estimations les plus précises sur le niveau du réchauffement sont également réaffirmées, et s’établissent dans une fourchette allant de 1,8 à 4,0 °C pour le XXIe siècle.
Le niveau des mers devrait quant à lui s’élever de 18 à 59 cm, mais se poursuivra vraisemblablement durant plusieurs siècles même si les émissions de gaz à effet de serre se stabilisent. En effet, la chaleur des eaux proches de la surface continuera à se diffuser aux couches profondes, qui se dilateront à mesure que leur température augmentera. À cause de ce seul phénomène, le niveau des mers pourrait monter de 40 cm à 3 m 70 au cours des prochains siècles, cette estimation ne tenant pas compte de la fonte des glaciers et des banquises polaires. Il y a toutefois des raisons d’espérer, ajoute le rapport, que de nombreux effets peuvent être évités en réduisant les émissions avec des technologies déjà disponibles, comme l’énergie solaire ou éolienne, pour des coûts abordables.
Le scénario le plus strict, qui prévoit d’atteindre le pic des émissions mondiales dans les 15 prochaines années, n’entraînerait que 3% de baisse du PIB mondial, estime le GIEC. Toutefois, l’objectif de l’Union européenne de limiter la hausse des températures mondiales à 2 °C au-dessus de son niveau pré-industriel est presque hors d’atteinte, préviennent les chercheurs.
Un nouveau code de conduite devra succéder à celui de Kyoto après 2012. L’enjeu déterminant sera la participation des Etats-Unis et de la Chine à ce nouveau code, qui sera débattu en décembre à Bali, en Indonésie.

Auteur de la dépêche citée ici en extraits: Alister Doyle
Carte : progression de la fonte des glaces au Groenland entre 1992 et 2002


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