Monde – Lundi 13/04/2020 – energiesdelamer.eu. Pour enrayer la chute du cours aggravée par les mesures de confinement prises pour freiner l’épidémie de coronavirus, l’OPEP à finaliser un accord « historique » pour baisser la production de pétrole de près de 10 millions de barils (9,7 millions) par jour à partir du 1er mai.

 

 

L’OPEP et ses partenaires ont convenu, hier soir dimanche 12 avril, de la « plus grande baisse de production de l’histoire », dans l’espoir de faire remonter les prix du pétrole en pleine pandémie de coronavirus et malgré les tensions entre Moscou et Riad en mai et juin.

 

Une hausse immédiate ce matin sur les marchés

 

Les cours sont à la hausse ce lundi, tant le baril américain de West Texas Intermediate (WTI) WTXINT1,06% que le baril de Brent de la mer du Nord OILBR-4,14% .

 

 

La réunion « s’est terminée par un consensus des producteurs de l’OPEP sur les baisses de production à partir de mai », a écrit sur Twitter, le ministre saoudien de l’Énergie Abdul Aziz bin Salman.  Son homologue koweïtien Khaled al-Fadhel a confirmé l’accord « historique pour réduire la production des Etats membres de l’Opep+ de près de 10 millions de barils par jour, à dater du 1er mai« . 

 

Cet accord avait déjà été annoncé vendredi matin par l’Opep+, emmenés par l’Arabie saoudite et la Russie, mais n’avait pas pu être entériné faute du feu vert du Mexique qui refusait de réduire sa production de 400.000 bpj. 

La représentante mexicaine Rocio Nahle Garcia a également salué dimanche sur Twitter « l’accord unanime des 23 pays participants« .

Selon Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy, « l’OPEP+ a réussi aujourd’hui à conclure un accord historique pour réaliser la plus grande baisse de production de l’histoire« . « Même si les réductions de production sont inférieures à ce dont le marché avait besoin, le pire est pour l’instant évité« , estime son collègue Magnus Nysveen.

Rystad energy doute toutefois de la capacité des producteurs à soutenir les cours malgré l’accord. « Une réduction de 10 millions de barils par jour en mai et juin évitera aux prix de tomber dans un abîme, mais elle ne permettra toujours pas de rétablir l’équilibre du marché« , estiment ses analystes.

« A mon avis, les actions (de l’Arabie saoudite, ndlr, qui a augmenté sa production) étaient irrationnelles car la hausse de l’extraction en période de baisse de la demande – c’est irrationnel même du point de vue de la théorie économique« , a déclaré dimanche avant le début de la conférence le ministre russe de l’énergie Alexander Novak, cité par l’agence russe TASS.

 

 

Points de repère

 

En prévision des accords attendus, jeudi dernier 9 avril vers 08H55 GMT (10H55 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait $ 33,85 à Londres, en hausse de 3,08% par rapport à la clôture de mercredi.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole avait repris dimanche une visioconférence débutée jeudi avec le cartel de l’OPEP mené par la Russie, second producteur mondial.

Pour qu’elles aient lieu Ryad et Moscou avaient réengagé le dialogue après une guerre des prix enclenchée après leur dernière conférence, le 6 mars à Vienne, en Autriche, au siège de l’OPEP.

Les deux exportateurs avaient été surpris entretemps par la rapidité de la propagation du coronavirus, qui a pénalisé ces dernières semaines la demande, au moment où l’offre de brut était déjà fortement excédentaire.

 

Les États-Unis, premier producteur mondial, ne sont pas membre de l’alliance OPEP mais selon M. Novak, ils « soutiennent l’accord« , favorable à leur industrie de pétrole de schiste, en grande difficulté. « Ils disent qu’ils sont prêts à contribuer à la baisse de la production : on a entendu des chiffres allant de 2 à 3 milliards de barils par jour« , a indiqué le ministre russe dimanche.

Il a dit ne pas attendre un retournement favorable de la conjoncture économique « avant la fin de l’année, dans le meilleur des cas« .

Alors qu’ils tournaient encore autour de $ 60 il y a quelques mois, les cours ont atteint en début de semaine dernière des niveaux plus vus depuis 2002.

Le prix du baril selon le panier de l’OPEP qui sert de référence au cartel, se situait juste au-dessus de $ 21  avant l’annonce de l’accord, alors que la moitié de l’humanité reste confinée.

 

Organisation des pays exportateurs de pétrole – OPEP (OPEC en anglais) – Encyclopédie Universalis

 


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