France – Mercredi 4/04/2018 – energiesdelamer.eu. Ifremer teste dans ses bassins l’impact du changement climatique sur deux types d’huîtres (perlière et creuse) et les poissons.

Des essais sont actuellement menés sur deux générations d’animaux (une génération exposée et sa descendance).

 

L’acidification de l’océan résulte de la dissolution du CO2 émis par les activités humaines. L’impact sur la biodiversité marine a déjà été étudié au moins en laboratoire, mais peu d’expérimentations ont porté à ce jour sur les capacités d’adaptation des espèces. Les deux projets gérés par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), permettent des essais en bassin sur des lots d’huîtres et de poissons.

 

Concernant les huîtres, il s’agit de deux espèces, l’une tempérée et l’autre tropicale : l’huître creuse et l’huître perlière. Dans les bassins du site Ifremer d’Argenton (Finistère) et de Tahiti (Polynésie française), les géniteurs et leurs descendants sont exposés à des conditions d’acidification et de température correspondant aux conditions actuelles et aux projections du GIEC pour 2100 (avec un pH diminué de 0,3 unité et une température augmentée de 3°C).

 

L’objectif est d’étudier l’ensemble du cycle de vie de l’huître : c’est-à-dire les parents, les gamètes, les larves et les jeunes naissains.c22098a989 50069248 2488 tahiti13 web Des effets négatifs liés à l’augmentation de l’acidité ont d’ores et déjà été observés sur la capacité des huîtres à résister aux maladies (projet ANR Gigassat).

 

Pour ce qui est des poissons, des essais en bassin sur le centre Ifremer Bretagne ont été initiés dès 2013 avec différents niveaux de pH correspondant là-aussi aux prévisions du GIEC, d’ici 2050 et 2100.

 

Les premiers résultats montrent un impact notamment au niveau de la maturation sexuelle des poissons plus précoce pour les pH plus faibles, plus particulièrement pour les femelles. L’acidification pourrait ainsi influencer le système endocrinien qui contrôle la maturation sexuelle. Les essais se poursuivent en 2018 sur la deuxième génération, avec une ponte qui a eu lieu début mars.

 

*Le projet Pacio (Réponses physiologiques et adaptatives des poissons à l’acidification des océans) est mené par l’UBO et l’Ifremer (UMR LEMAR), avec l’institut Alfred Wegener et l’Université de Hambourg. Il a commencé en 2017 et se terminera en 2020.

 

Le projet AiAiAi (Acidification, acclimatation et adaptation des mollusques bivalves) est porté par l’Ifremer (également dans le cadre de l’UMR LEMAR).

 

 

Points de repère

 

Energies de la mer et conchyliculture

Des recherches sont menées à l’Université de Montpellier pour étudier la possibilité d’utiliser les espaces des parcs éoliens en mer pour l’élevage de certains mollusques bivalves.

 

 

La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité est une plateforme entre les différents acteurs scientifiques et les acteurs de la société sur la biodiversité. Elle a été créée en 2008, à la suite du Grenelle de l’environnement, avec le soutien des Ministères de la recherche et de l’écologie et de huit établissements publics de recherche, rejoints en 2014 par LVMH.

A ce jour, plus de 170 structures, asso­ciations, entreprises, gestionnaires ou collectivités, ont rejoint la FRB autour d’un but : relever ensemble les défis scientifiques de la biodiversité.

En 2013, l’Ipbes (Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) a été créée en miroir au Giec sur le climat.


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