LISBONNE – (Portugal-Union Européenne) – 19/03/2009 – energiesdelamer.eu – L’avenir de Pelamis au Portugal semble compromis. Une série de revers techniques et financiers viennent en effet de le frapper conjointement. Si bien que certains se posent déjà la question de savoir s’il se pourrait que cette technologie de récupérateur de vagues qui emprunte son nom au Pelamis platurus, le serpent de mer le mieux adapté à son milieu qui soit, puisse être tué dans l’oeuf ?

 

C’est l’International Herald Tribune du 12/03/09 (ICI) qui a révélé le premier la nouvelle, reprise hier par Cleantech media sous le titre de  » Pelamis coule le projet d’énergie des vagues du Portugal « . Le Portugal est en effet, avec le Royaume-Uni, le pays d’Europe le plus engagé dans l’exploitation des récupérateurs de vagues, mais cela ne  » coule » pas pour autant sa politique de développement des énergies marines puisque Energias De Portugal (EDP) a investi dans un projet conséquent de développement d’éoliennes flottantes en eaux profondes avec l’américain Principle Power.

 

Mais revenons à nos moutons, si je peux dire en parlant de vagues… Le projet Pelamis d’Aguçadoura devait permettre de développer à terme une capacité de production de 21 MW d’électricité grâce à 28 récupérateurs de vagues installés. Les 3 premiers prototypes furent mis à l’eau au premier semestre 2008, et connurent les avaries techniques habituelles propres à tout prototype. Selon l’International Energy Agency l’avarie concernait des fuites au niveau des flotteurs. A la mi-novembre, les trois récupérateurs ont été remorqués dans le port de Leixoes près de Porto pour être réparés.  » Comme tous les prototypes nous avons des choses à améliorer et c’est ce que nous allons nous employer à faire  » déclarait alors Max Carcas porte-parole de Pelamis Wave Power. Mais au même moment la crise financière se déclarait…

 

Le parc de 28 récupérateurs d’Aguçadoura est l’objet d’un montage financier dont la première phase concernant les 3 prototypes a nécessité l’investissement de 9 millions d’euro. Trois promoteurs sont impliqués dans le montage financier : le fournisseur d’électricité national Energias de Portugal (EDP), l’équipementier électrique portugais Efacec et le groupe australien spécialisé dans les investissements énergétiques Babcock & Brown pour 35 % du projet.

 

 

 

Or, suite à la crise financière, ce dernier se trouve placé en liquidation judiciaire et selon son porte parole londonien Anthony Kennaway :  » Babcock & Brown cherche à vendre tous ses biens pour payer ses dettes. Pelamis fait partie des bien mis en liquidation, et par conséquent nous ne sommes plus en mesure de mettre davantage d’argent dans le projet « . Du côté de Pelamis Wave, Max Carcas déclare :  » Les récupérateurs de vagues retourneront en mer dès que cela sera possible. Cela peut être la semaine prochaine cela peut être n’importe quand « . Dans le contexte économique actuel, ce ne sera sûrement pas la semaine prochaine !

 

Pour l’heure Pelamis Wave Power préfère communiquer sur ces deux autres projets européens en cours de développement ; celui de la ferme houlomotrice des Orkneys Islands (ICI) où 4 récupérateurs ont été installés à l’European Marine Energy Centre (EMEC) pour le compte de ScottishPower Renewables ; et celui de West Wave Hub (ICI) au sud du Pays de Galles où 7 récupérateurs ont été installés pour le compte de E.ON UK qui a récemment confirmé son engagement auprès de Pelamis en commandant deux récupérateurs de nouvelle génération (ICI).

 

Les parts de Babcock & Brown dans Pélamis trouveront-elles acquéreur sur le marché de l’investissement renouvelable ? Cela aura évidemment valeur de test pour l’avenir des récupérateurs de vagues.
Article : Francis ROUSSEAU
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