LE HAVRE ( France-U.E) – 31/07/2009 – 3B Conseils -Dans son discours du Havre du 16 juillet dernier portant sur la politique maritime de la France (texte intégral de la déclaration ICI), le président de la République a mis, comme nous l’annoncions le 18 juillet sur ce blog ICI, l’accent sur le potentiel des énergies renouvelables marines et a informé les français qu’une partie du futur grand emprunt national serait utilisé pour leur mise en place. Cela constitue en soi un fait historique, puisque c’est la première fois, depuis le général De Gaulle, qu’un président de la République Française s’exprime publiquement sur le sujet. Et Nicolas Sarkozy a été disert en la matière, au point de s’engager sur des chiffres. Vous trouverez ci-après, pour mémoire et pour conclure ce mois de Juillet 2009 riche en annonces officielles françaises, les extraits de ce discours du président de la République qui concernent en particulier les énergies marines :

A propos du potentiel EdM et des technologies
« Je crois énormément au potentiel prodigieux des énergies marines. Depuis l’usine marémotrice de la Rance, la France possède une longue expérience, sans équivalent au monde, de ce qu’il faut faire, et aussi de ce qu’il ne faut pas faire sur le plan écologique. M’exprimant sur le défi des énergies renouvelables, le 9 juin dernier, j’ai pris l’engagement d’une parité des efforts de recherche entre le nucléaire et les énergies renouvelables. Cela revient à renforcer de près de 200 M€ par an les moyens de la R&D sur les énergies renouvelables, au premier rang desquelles figurent les énergies marines (…) Un effort important devrait être consenti sur les technologies émergentes, comme les éoliennes offshore et flottantes, mais aussi l’énergie de la houle et des courants, l’énergie thermique des mers dans les eaux chaudes ou encore la biomasse marine. La loi découlant du Grenelle de l’Environnement va permettre de faciliter l’installation des équipements (…) Il faudra que tous se mobilisent pour réaliser cet investissement majeur, plus de 6000 MW, l’équivalent de 4 EPR. Je souhaite que d’ici le début de l’année prochaine une planification stratégique ait défini les zones de déploiement, afin de sécuriser les projets et de faciliter le raccordement au réseau ».

Un discours dont on ne peut douter que, s’il est suivi d’effets, il signe l’entrée ou plutôt le retour de la France dans la course aux Energies bleues.

IFREMER désigné comme chef de file
Nicolas Sarkozy a aussi abordé avec beaucoup de pragmatisme la question de la politique industrielle intégrée des métiers de la mer, outil indispensable au soutien à la stratégie d’équipements en énergies renouvelables. Il souhaite une « véritable politique industrielle »(…) « pour développer à partir de nos besoins nationaux des filières performantes qui exporteront ensuite nos technologies dans le monde entier. De nombreuses entreprises françaises travaille déjà sur des projets pourvoyeurs de progrès mais aussi d’emplois. Voilà pourquoi je souhaite qu’une grande plate-forme technologique soit mise en place sur les énergies marines, avec pour chef de file l’IFREMER. Dans un lieu à déterminer, que j’imagine dans une région littorale, il s’agira de concentrer les moyens de recherche publics et privés, et de valoriser l’innovation au profit des entreprises françaises, les grandes comme les petites. J’attends que cette plateforme technologique unique, qui peut être la première sur le plan mondial, soit constituée d’ici à la fin de cette année ».
Cette politique industrielle s’intègre dans un cadre plus vaste de métiers de la mer en général. « Nous avons en France deux grands constructeurs navals, les Chantiers de l’Atlantique et DCNS (…) C’est un patrimoine de compétences considérable, aujourd’hui menacé par la violence de la crise économique.. Dans un contexte de prix durablement élevés de l’énergie, de forte pression à la réduction des émissions de CO2 et de limitation très stricte de tous les impacts sur l’environnement, la marine marchande du monde entier va devoir profondément s’adapter. Il y a là une position concurrentielle stratégique à conquérir pour nos industriels. C’est aussi le rôle de l’Etat de créer les conditions du succès d’une telle entreprise ».

Une école supérieure de formation maritime et un diplôme d’ingénieur de la mer

« Ma conviction, c’est que la France doit avoir une école supérieure de formation maritime, qui donnera accès à un diplôme de haut niveau, un diplôme d’ingénieur de la mer qui n’existe pas à présent, et qui valorisera ces spécialités difficiles et si nécessaires ».(…) « Les océans sont l’exemple même d’un bien commun à l’humanité, que nous ne pourrons gérer durablement que dans un cadre mondial renforcé » laissant présager du développement prochain d’actions sans doute menées non seulement à l’échelle de la France, mais aussi de l’Europe et de la communauté internationale.
Face aux vastes immensités océaniques et la liberté offerte par les mers, une politique maritime ne peut, pour être efficace, rester l’affaire d’un seul pays ».

Prochaine étape (très) attendue : la réalisation.

Article : Francis ROUSSEAU

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