BREST – (France – U. E.) – 21/05/2010 – energiesdelamer.eu – Entreprise de haute technologie et d’envergure internationale, DCNS (partenaire de ce blog) appuie sa réussite sur des siècles de savoir-faire et un patrimoine d’une richesse exceptionnelle. Les origines du Groupe remontent à la création des premiers arsenaux par le Cardinal de Richelieu en 1631.

 

Après avoir permis à la France de devenir une puissance maritime, ces arsenaux n’ont cessé de se développer et d’évoluer au fil des décennies, cultivant des savoir-faire, initiant nombre de révolutions technologiques jusqu’à devenir une entreprise de droit privé dynamique. DCNS est aujourd’hui un des leaders mondiaux de la conception, de la construction et de la maintenance des navires militaires. Désormais DCNS a décidé aussi de jouer un rôle significatif sur le marché des énergies marines renouvelables et d’en devenir un des acteurs majeurs sur la scène internationale. Ce marché n’en est qu’à ses débuts et pourtant beaucoup d’observateurs tablent déjà sur une expansion prochaine spectaculaire qui pourrait atteindre plusieurs milliards d’euros par an.

 

Avec pour intention de renforcer ses investissements dans la recherche et le développement ainsi que dans la réalisation de démonstrateurs et de prototypes, DCNS a créé, à la fin de l’année 2009, un incubateur à Brest afin de développer ses activités dans le domaine des énergies renouvelables de la mer. Cette structure, installée dans la cité du Ponant à Brest, vise également à fédérer les compétences du Groupe et de ses partenaires. La création de cet incubateur s’inscrit dans la continuité des initiatives prises par le gouvernement français lors du Grenelle de la Mer. Pour Patrick Boissier, Président-directeur général de DCNS :  » Il existe une grande proximité entre notre métier historique et les compétences nécessaires pour travailler dans ce nouveau domaine. Le Groupe est aujourd’hui le seul industriel français à maîtriser un panel de solutions aussi large dans le domaine des énergies marines renouvelables. La création à Brest de la plate-forme technologique Energies Marines annoncée en décembre 2009 par le Premier Ministre donne un nouvel élan à la filière.

 

Du fait de son implantation géographique, des compétences qui y sont rassemblées et du support du Pôle de Compétitivité dans lequel DCNS est impliqué, Brest est le lieu naturel pour installer notre incubateur.  » Pour Bernard Planchais, Directeur Général Délégué de DCNS : « Les énergies marines renouvelables sont une opportunité de développement pour DCNS. La technologie, les moyens industriels et les savoir-faire que nous maîtrisons nous permettent de couvrir le cycle complet de ces nouveaux systèmes de production d’énergie : conception, construction et entretien ».

DCNS, via son incubateur, s’intéresse ainsi à toutes les énergies marines renouvelables et mène conjointement des études sur les éoliennes flottantes, les hydroliennes, l’énergie thermique des mers (ETM) et l’énergie des vagues. C’est ainsi que DCNS envisage de participer, avec des partenaires, au lancement de grands projets de démonstrateurs préfigurant des développements industriels importants dans les quatre domaines détaillés ci-après.


1. Le projet WINFLO (Wind turbine with INnovative design for Floating Lightweight Offshore), issu de la volonté commune d’industriels majeurs des secteurs naval, pétrolier et éolien (Nass&Wind, DCNS, SAIPEM, In Vivo, l’IFREMER – Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la MER et l’ENSIETA – Ecole Nationale Supérieure d’ingénieurs) de concevoir et développer une machine éolienne flottante. Il conduira à la fabrication d’un prototype en grandeur réelle, implanté au large de la Bretagne et raccordé au réseau électrique. Economiquement compétitif, ce dispositif d’éolienne est adapté à des fonds d’une profondeur supérieure à 50 mètres, éloignés de la côte et moins soumis aux conflits d’usage. Les enjeux du projet consistent à contribuer à terme à l’approvisionnement énergétique de la Bretagne par la création de parcs éoliens offshore flottants. La mise en production et la commercialisation de cette solution innovante pourrait déboucher sur la création de 5.000 emplois en France d’ici à 2020. Le démonstrateur en grandeur réelle de cette technologie, d’une puissance de l’ordre de 3 MW, sera testé dans le courant de l’année 2012 au large de la Bretagne et raccordé au réseau électrique. Les premières éoliennes flottantes françaises devraient ainsi être commercialisées à partir de 2015. Sur le sujet de l’éolien flottant en France, consulter en particulier notre article du 6 octobre 2009 et notre article du 22 octobre 2009.


2. L’énergie des courants, captée à l’aide de turbines sous-marines appelés « hydroliennes », bien connue de nos lecteurs et pour laquelle DCNS va lancer une étude de faisabilité portant sur la création en 2013 d’une centrale de 20 MW au Raz Blanchard situé au large de la presqu’île du Cotentin dans la Manche. DCNS compte aussi exploiter un autre gisement d’énergie des courants marins au large de la Bretagne : la passe de Fromveur, située entre l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant, qui fait partie des endroits les plus propices d’Europe. L’hydrolienne française SABELLA D10 pourrait alors participer pour une part essentielle au fonctionnement de cette future centrale (cf. nos très nombreux articles sur cette technologie en faisant une recherche sur le moteur de recherche du blog à « SABELLA » ou à « Energie des courants » et/ou consulter en particulier notre article du 11 décembre 2009)


3. L’énergie thermique des mers qui utilise la différence de température entre l’eau de surface, chaude, et l’eau froide venant des profondeurs fournira à DCNS de quoi produire du courant électrique 24 heures sur 24, 365 jours par an. L’objectif de DCNS est de réaliser rapidement un démonstrateur afin de valider cette technologie particulièrement intéressante pour les zones tropicales. DCNS et la Région Réunion ont signé une première convention en avril 2009 pour étudier la faisabilité d’une première centrale d’énergie thermique des mers, puis une seconde en octobre 2009 afin d’étudier l’optimisation du système énergie qui sera intégré à la centrale (cf. notre article de juin 2009). Les principaux travaux concernent essentiellement la recherche de solutions fiables et rentables d’un tuyau d’aspiration d’eau de mer froide. Ceci constitue une difficulté majeure : concevoir, fabriquer, installer et exploiter pendant 30 ans un tuyau d’une longueur de 1000 mètres et d’un diamètre compris entre 5 et 10 mètres constitue un véritable défi technique. Cette convention doit également donner jour à un démonstrateur à terre (échelle réduite du système énergie). Ce dernier sera monté et qualifié dans le centre DCNS de Nantes-Indret. Il sera ensuite livré à l’Université de la Réunion (Saint-Pierre) qui mènera des travaux de recherche sur les procédés et composants mis en oeuvre dans l’énergie thermique des mers : cycles thermodynamiques, fluide caloporteur, turbines, échangeurs de chaleur… Par la suite, il servira d’outil pédagogique pour la formation des futurs techniciens de maintenance.
Une seconde convention aboutissant à une étude de faisabilité de centrale ETM a été signée avec la Polynésie française en février 2010 (cf. notre article du 15 mars 2010). Elle devra déterminer, quant à elle, la puissance de production électrique (entre 5 et 10 MW) d’une future centrale flottante polynésienne, son lieu d’installation (entre 5 et 10 km des côtes de Tahiti), au-dessus de fonds de 1300 mètres de profondeur et son éventuelle construction d’ici à 2015. Dans ce partenariat, DCNS avance ses compétences au niveau de l’intégration du système d’ancrage de la plate-forme off-shore où seront installées les unités de production énergétique.


4. L’énergie des vagues développée en partenariat avec EDF Energies Nouvelles, filiale du Groupe EDF, leader dans les énergies renouvelables. Ce partenariat est basé sur la technologie CETO développée par l’australien Carnegie Wave Energy ltd. depuis 1999 avec un premier prototype d’absorbeur de vagues offshore CETO 1 en 2003, un prototype de seconde génération CETO 2 en 2008-2009 (cf. notre article de février 2008) et depuis 2009 le développement commercial de CETO 3 (cf. notre article de décembre 2009). C’est actuellement le dispositif d’absorbeur de vagues offshore le plus opérationnel du marché. Son principe est de récupérer l’énergie de la houle à l’aide d’un flotteur immergé pour la transformer en énergie hydraulique puis électrique (cf. schéma). DCNS apporte son expertise technique pour optimiser cette technologie houlomotrice et l’adapter aux conditions spécifiques de la houle à La Réunion et peut-être dans d’autres DOM-COM. Aucune date de mise en service de cette technologie n’est cependant fournie par DCSN sur le site de La Réunion, mais certains experts internationaux estiment que DCNS voudra sans doute mettre en place un parc houlomoteur commercial avant 2020.

Dans les quatre filières EMR que j’ai citées dans cet article, la solidité financière de DCNS (3 milliards d’euros de chiffres d’affaires) et l’engagement concret du Groupe DCNS dans des énergies marines renouvelables aussi complexes que l’E.T.M. en font un interlocuteur désormais incontournable sur la scène internationale et sans doute un des meilleurs ambassadeurs des technologies marines renouvelables dans le monde. On ne peut que se féliciter que cette entreprise plusieurs fois centenaire ait su négocier juste à temps le virage industriel de l’avenir.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Photo 1 : préfiguration de navire propulsé par le vent © DCNS couverture du rapport annuel.. 2 : Eoliennes flottantes Winflo © DCNS. 3 : Carte des sites des courants marins en France © DCNS. 4 : Préfiguration d’une plate forme ETM en mer © DCNS. 5 : Principe CETO © Carnegie Wave Energy Ltd.

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