WASHINGTON- (Mass. – Etats-Unis) – 12/11/2009 – 3B Conseils – Un nouveau rapport cité hier par le ministère américain de l’Energie (US DOE) ICI, appelle à une meilleure coordination entre les organismes gouvernementaux, les universités et les entreprises de façon à développer l’énergie éolienne offshore aux Etats-Unis. En fait ce rapport est l’étude publiée à la fin du mois d’octobre 2009 par l’US Collaborative Offshore Wind (USOWC) sous le titre « U.S. Offshore Wind Energy: A Path Forward » («L’énergie éolienne en mer aux Etats-Unis : un pas à franchir « ) et qui se voulait une sorte d’exhortation à l’action dans le domaine de cette ressource renouvelable. Citant une enquête du DOE précisant que les États-Unis possèdent un potentiel de 900.000 MW à partir des ressources éoliennes en mer, le rapport passe en revue tous les sites possibles pour faire de l’éolien sur les côtes américaines une réalité (voir notre article de mardi 10/11/2009 sur les projets prévus). Parmi les recommandations : outre cette meilleure et nécessaire collaboration déjà prônée mille fois entre les entités gouvernementales, les universités, les entreprises et toutes les parties prenantes dans le développement éolien (collaboration qui ne se manifeste toujours pas), l’étude recommande la création d’une mégabase de données informatiques sur l’éolien offshore ; la convocation de réunions entre les divers Etats des Etats-Unis ayant des intérêts communs dans l’éolien offshore ainsi que la convocation de réunions entre les États-Unis et les pays de l’Union Européenne impliqués dans le développement de l’éolien offshore ; la mise en place d’un leadership américain pour bâtir la confiance du grand public et conforter la confiance des investisseurs dans le potentiel éolien offshore.
Comme j’en faisais état mardi dans la liste des projets actuellement prévus aux Etats Unis, le DOE confirme que les efforts actuels déployés pour développer l’énergie éolienne offshore aux États-Unis comprennent plus que jamais les 468 MW du projet Cape Wind, proposé pour Horseshoe Shoal à Nantucket Sound, à environ 4,7 miles au large des côtes de Cape Cod et qui devrait être le tout premier parc éolien offshore américain construit (bien que, je le rappelle encore, ce projet soit en attente d’un permis fédéral et doive faire face à l’opposition de tribus indiennes). En liste prioritaire aussi : le projet signé dans l’Etat du Delaware par Bluewater Wind pour fournir 200 MW d’énergie éolienne offshore à Delmarva Power, qui devrait être effectif autour de 2012. Dans le Maryland, le Maryland Energy Administration (MEA) a récemment lancé une nouvelle initiative visant à explorer méthodiquement le potentiel de développement des ressources éoliennes offshore de l’État. En Caroline du Nord, Duke Energy Corporation et University of North Carolina at Chapel Hill ont récemment annoncé leur intention d’implanter trois turbines de démonstration à l’est du détroit de Pamlico, à 7/10 miles de l’Outer Banks. (cf. nos divers articles sur le sujet en tapant le mot éolien offshore USA dans le moteur de recherche Google propre au blog en haut à gauche de la page du blog).
J’ai également longuement écrit sur ce blog à propos des efforts déployés tant côté canadien qu’américain pour développer l’énergie éolienne offshore sur les Grands Lacs (Lac Supérieur, Lac Michigan, Lac Huron, Lac Erie, Lac Ontario). L’an dernier, le Land Policy Institute (LPI) University of Michigan a publié un rapport sur l’énergie éolienne en mer selon lequel un potentiel de près de 322GW (gigawatts) serait disponible au large des rives de l’État du Michigan. En septembre 2009, le Michigan Great Lakes Wind Council (GLWC) a remis au gouverneur de l’État, un document relevant les 587 miles carrés appartenant à l’État du Michigan dans les Grands Lacs qui sont considérés comme « les plus favorables au développement de l’énergie éolienne » et a répertorié les modifications législatives et juridiques nécessaires pour encourager le développement des ressources extra-côtières (la plupart de ces lacs sont traversés par une frontière avec le Canada et par d’importantes voies de navigation). En septembre dernier aussi, Great Lakes Energy Development Task Force, structure basée dans l’Ohio qui agit pour le développement énergétique sur l’ensemble des Grands Lacs américains, avait publié une étude de faisabilité cofinancée par l’université indépendante Case Western Reserve University (CWRU) concernant l’installation d’un parc éolien dans le lac Érié, au large de Cleveland. Cette étude de faisabilité révélait qu’un projet pilote de 20 MW, situé à 3-5 miles de la côte, serait possible à installer et coûterait 92 millions de dollars. Case Western Reserve University (CWRU) a contribué à financer le rapport.
Manifestement, et malgré les lenteurs administratives désormais légendaires des Etats-Unis (qui n’ont rien à envier à celles de tous les autres pays du monde), une volonté de prendre le leadership du développement éolien offshore avant 2020 voire avant 2015 se dessine clairement. Le souhait d’une collaboration avec les pays concernés de l’Union Européenne constitue, si elle est suivie d’effets, une déclaration majeure.
L’étude de US Collaborative Offshore Wind (USOWC), à laquelle se réfère le DOE, peut être téléchargée dans son intégralité (PDF 619 ko) sur le site de l’USOWC ICI

Francis ROUSSEAU

Docs: Sites liés. Carte : Bathymetry showing offshore wind resources
(wind classes 5 and greater) by depth ©US OWC


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