PHOENIX (Arizona – E.U)- 09/09/2008 – energiesdelamer.eu -Les scientifiques qui travaillent au Laboratoire de Biotechnologie et de Recherche Algales de l’Université d’Arizona (Arizona State University – ASU) communiquent sur le fait que des biocarburants issus de microalgues sont prêts à alimenter des avions gros porteurs.

Ce qui leur donne l’opportunité de se livrer à une telle affirmation c’est sans doute le petit encouragement de 3 millions de dollars (2,08 millions d’euros) injectés dans leur recherche par la compagnie Heliae Development et la Science Foundation Arizona. Ces chercheurs affirment que leurs travaux sont déjà passés du stade de l’expérimentation en laboratoire au stade la démonstration dite aussi  » projet de production « .

 

Dirigées par Qiang Hu et Milton Sommerfeld, ces équipes de recherche ont travaillé sur des souches d’algues spécifiques dont la particularité est de produire énormément d’acides gras qui, une fois désoxygénés, se révèlent être très semblables au Kérosène. L’équipe affirme même que ce procédé algal est en mesure de produire du Kérosène à un coût moindre que lorsque celui-ci est produit à partir du pétrole brut. Fort de son nouveau financement, le centre de recherche de l’ASU, baptisé SkySong, se propose de poursuivre le développement de souches d’algues spécialement conçues pour fournir du bio-kérosène (un néologisme auquel il faudra désormais s’habituer) destiné aux réacteurs d’avions. Pour mener à bien son projet, cette nouvelle structure collabore avec d’autres entreprises déjà très avancées dans ces recherches, comme Inventure dont les travaux dans ce domaine seraient à ce point avancés qu’il espère produire jusqu’à 15 millions de litres de biocarburants par an.

 

C’est dans cette atmosphère d’enthousiasme américain généralisé que des chercheurs allemands viendraient semer le trouble en  » mettant en doute l’efficacité et la rentabilité de la conversion de micro-algues en bio carburants « …. selon certains médias en tout cas. De quoi s’agit-il au juste ? Dans le compte rendu auquel se livre le BE de l’Ambassade de France en Allemagne du 03/09/2008 (ICI) il est écrit que Karl-Hermann Steinberg qui expérimente depuis 12 ans un bioréacteur utilisant les microalgues de la variété Chlorella vulgaris pour tenter d’en tirer du biocarburant, estime que  » ce procédé, même en étant encore optimisé, conduirait à un prix de 50 euros par litre de carburant. Les algues ont un rendement de 0,2 g de matière sèche par litre. Vous devez donc filtrer 5.000 litres d’eau pour obtenir 1 kg de matière sèche. Cela demande une dépense énorme, qui nécessite toujours plus d’énergie que ce qui est récolté « . Bon, très bien. A ceci près que les recherches sur Chlorella Vulgaris ont été depuis longtemps abandonnées aux Etats-Unis au profit d’autres variétés d’algues (voir même d’algues génétiquement modifiées) beaucoup plus productives et compétitives. On ne parle donc pas du tout de la même chose et il est plutôt hâtif et très inexact d’affirmer que  » l’efficacité des microalgues est mise en doute en Allemagne « . C’est juste l’efficacité de Chlorella Vulgaris qui est mise en doute. Et de ça, personne ne doute plus aujourd’hui ! Par contre un grand avenir s’ouvre à toutes les autres variétés d’algues et de microalgues existantes, bien que là aussi toutes ne seront pas exploitables.

Article : Francis ROUSSEAU
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Documents de Référence : University of Arizona(ASU); Science Foundation Arizona ; Inventure ; B.E.de l’ambassade de France 03/09/09. Photo : Qiang Hu menant les expérimentations sur le Bio-Kérosène © ASU ; 2. Variété d’algues susceptible de produire du biocarburant algal© D.P.


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