DUBAÏ (Emirats Arabes Unis) – 16/06/2008 – 3B Conseils – Initié à la fois par la Principauté de Monaco dans les années 70, et par l’expérience des plate-formes pétrolières offshore dès les années 60, le mouvement qui consiste à gagner des territoires sur la mer, trouve aujourd’hui deux types d’applications spectaculaires dans le domaine architectural. La première pourra être bientôt observée à Dubaï qui s’apprête en effet à accroître son territoire d’une importante superficie supplémentaire gagnée sur la mer grâce à la construction d’une île artificielle. Ce nouveau territoire reposant sur 25 énormes blocs de basalte immergés dans le Golfe Persique sera conçu par le célébrissime architecte néerlandais Rem Koolhaas, avec pour concept-maître le zéro pollution. En réalité cette  » île écologique  » , The Palm Jumeirah, sera une zone commerciale très innovante et isolée du reste de la ville. L’île sera entièrement interdite à la circulation automobile, ce qui sera une première dans les émirats du Golfe persique ; les vélos et la circulation piétonne seront les seuls modes de locomotion autorisés. L’île sera reliée au Dubaï continental par métro. Elle sera divisée en plusieurs zones identiques, avec des blocs d’immeubles assez haut possédant tous de multiples terrasses plantées  » de milliers de variétés de fleurs « . Elle sera traversée en son centre par un boulevard qui sera une copie à l’ identique des Champs Elysées from Paris (bien connus pour être particulièrement écologiques ! ). De nombreux parcs et jardins seront  » injectés  » entre les blocs de bâtiments et séparés du reste de la ville. Entièrement alimentée à l’énergie solaire et éventuellement à l’énergie éolienne littorale sans exclusive d’autres formes d’énergie y compris marines (désalinisation, climatisation à l ‘eau froide de la mer, E.T.M, vagues, etc…), cette île est présentée comme pouvant devenir un modèle de construction des villes du futur dans les pays en fort développement.
Encore plus audacieux que le projet de Rem Koolhaas, le projet du jeune architecte franco-belge Vincent Callebaut s’inspire directement de l’expérience des plates-formes pétrolières offshore dont il décline les acquis à la puissance 100 et de façon très luxueuse. Callebaut a imaginé, pour l’horizon 2100, une série de villes insulaires flottantes, surnommées Lilypad (que l’on peut traduire « support nénuphar »). Dans l’esprit de l’architecte, ces villes insulaires sont destinées à fonctionner comme des  » arches de Noé hébergeant les futurs probables réfugiés climatiques victimes de l’enfouissement sous les eaux de leur territoire « . Le projet porte d’ailleurs le nom officiel de “ Floating Ecopolis for Climate Refugees ” (Ecopolis flottante pour réfugiés climatiques). Ces nénuphars urbanisés, dont une partie habitable sera immergée, pourront contenir jusqu’à 50.000 habitants et sont conçus pour se développer sur tous les océans du monde. Entièrement alimentées par les énergies renouvelables solaires et marines, ces concentrations urbaines offshore résoudraient du même coup l’important problème du transport de l’électricité de la mer où elle est produite vers le continent où elle est consommée. Mais ces camps de réfugiés, plutôt luxueux, ont vite fait glisser des promoteurs vers l’intention, moins humanitaire, d’en faire des résidences pour retraités très fortunés ! C’est le contraire de ce que souhaite l’utopiste (?) Callebaut, sorte de Nicolas Ledoux du 21e siècle, très versé dans les approches transversales, pour qui ce type de lieu doit développer une nouvelle vision du couple Humain-Nature, vision plus harmonieuse, plus respectueuse de l’environnement et de la nature humaine, vision qui soit le ciment  » d’un nouveau type de fusion sociale entre les habitants qu’ils soient jeunes ou vieux, natifs des Nénuphars ou étrangers « … on ne parle pas d’argent… bien entendu. Je ne saurai trop conseiller la visite du somptueux site web (ICI) de ce jeune architecte très talentueux dont la préoccupation majeure d’intégrer l’architecture a déjà donné lieu à plusieurs projets d’une grande audace.
Article Francis Rousseau.
Documents de référence : Photos 1 : Lilypad © Vincent Callebaut 2008 2. The Palm Jumeirah ©Rem Koolhaas. 3. Plan masse Lilypad ©Vincent Callebaut 4. Lilypad © Vincent Callebaut 2008.
Rappel : pour agrandir les photos sur le blog : cliquer à l’emplacement de la photo


Publicités Google :