France – 16/11/2021 – energiesdelamer.eu. Initialement prévu en avril, FOWT (floating offshore wind turbine) ouvre ce 16 novembre au Palais du Grand Large de Saint-Malo. Jusqu’au 18 novembre 2021, des acteurs venus de 30 pays se penchent sur l’industrialisation de cette filière émergente.

Pour la première fois, le plus grand événement dédié à l’éolien flottant se tient en Bretagne, et cela intervient quelques mois après le lancement de l’appel d’offres AO5 concernant la création d’un premier parc en Bretagne Sud (250 MW installés à horizon 2029).

L’Europe, premier marché au monde

En 2016, un appel à projets français a donné naissance à quatre fermes « pilotes » : en Bretagne , la ferme éolienne flottante de Groix & Belle-Île portée par EOLFI (détenu dorénavant par Shell), CGN Europe Energy, et la Banque des Territoires ; en Méditerranée, EOLMED (portée par le groupe Qair, ex Quadran international) au large de Gruissan ; Provence Grand Large, au large du phare de Faraman (Bouches-du-Rhône), porté par EDF Energies Nouvelles, et EFGL (Éoliennes flottantes du Golfe du Lion), au large de Leucate – Le Barcarès (Aude), porté par Engie Green.

En Europe, outre la France, la Norvège, l’Ecosse et le Portugal s’y sont positionnés. Avec un total de 45 MW installés à fin 2019 (soit 70% de la capacité mondiale), le Vieux Continent possède le plus important parc installé d’éolien flottant. Et ne compte pas en rester là. L’Union européenne mise sur 25% d’éolien offshore dans sa production électricité d’ici 2050. Selon les estimations de WindEurope (qui rassemble 400 acteurs européens de la filière éolienne), 330 MW d’éolien flottant pourraient être installés dans la Mer du Nord, l’Atlantique et la Méditerranée en 2022, jusqu’à 7 GW en 2030 et 150 GW en 2050.

S’affranchir de la profondeur

Comparé à la technologie plus mature de l’éolien posé, l’éolien flottant présente des avantages…et quelques inconvénients.

Grâce à des structures flottantes maintenues par les lignes d’ancrage reliées au fond marin, l’éolien flottant permet de s’affranchir des limites de profondeur et de distance à la côte auxquelles fait face l’éolien posé. Adapté à des profondeurs allant de 50 mètres jusqu’à plusieurs centaines de mètres (jusqu’à 300 m pour la dernière génération de turbines), il permet donc d’exploiter des  surfaces plus au large, où le vent est plus fort et plus constant que près des côtes. A puissance comparable, le facteur de charge est donc plus élevé pour le flottant que pour le posé.

Autres atouts : la distance limite la gêne potentielle des habitants des côtes, aussi bien sur le plan esthétique que sonore. Sur le plan environnemental, certains systèmes d’ancrage (caissons d’aspiration, amarrages) pouvant être retirés en fin d’exploitation,  cela limite l’impact sur le fond marin. Des études (menées notamment dans le cadre du débat public concernant les projets en Méditerranée) sont néanmoins en cours afin de préciser l’impact réel de cette technologie sur la biodiversité.

La compétitivité en question

Mais c’est bien son coût qui constitue aujourd’hui le principal frein à un déploiement à grande échelle. Si celui de l’éolien offshore posé a fortement diminué au cours de la dernière décennie et atteint désormais un niveau compétitif (40-50 €/MWh en 2019 ), celui du flottant reste encore près de deux fois supérieur. Plusieurs explications à cela : le coût des opérations en mer  – étude du site, l’installation et exploitation/maintenance.

La phase de construction, qui peut se dérouler près du rivage ou sur des cales sèches avant remorquage jusqu’à l’emplacement final, réduit le besoin de déplacement de charges lourdes et d’opérations sous-marines, et donc le coût et le risque de l’installation de la turbine. Les opérations de démantèlement s’annoncent également moins coûteuses et moins risquées. Mais les coûts liés au raccordement au réseau électrique augmentent en fonction de la distance à la côte et de la longueur des câbles sous-marins nécessaires. La phase d’exploitation est également plus délicate que pour l’éolien posé : durées d’interventions pour maintenance rallongées en raison de l’éloignement, accessibilité limitée par des conditions météorologiques plus rudes, etc.

La filière envisage des coûts complets de production (LCoE) entre 62 à 102€/MWh en 2030 et s’attend à ce que les prix du posé et du flottant convergent entre 2025 et 2030.

Lors de la dernière édition de FOWT en 2020 à Marseille, Giles Dickson, PDG de WindEurope, se montrait plus optimiste encore : « si l’Europe met en place les bonnes politiques, des volumes de production plus élevés pourraient encore réduire le prix de l’éolien offshore flottant dans une fourchette de 40 à 60 € / MWh d’ici 2030. »

L’industrialisation en ligne de mire

Cette année, Fowt se penche sur l’industrialisation de la filière, les conditions pour atteindre la compétitivité, la prise en compte des sujets environnementaux à travers des solutions innovantes… Les derniers retours sur expérience des projets pré-commerciaux, le lancement des appels d’offres et projets commerciaux et la dynamique de la filière au niveau mondial feront l’objet de conférences rassemblant des spécialistes de 30 pays.

POINTS DE REPÈRE

03/11/2021 – EOS : Eoliennes flottantes en Méditerranée Cahier spécial Retours sur les auditions scientifiques complémentaires du 27 octobre 2021

A l’occasion de FOWT 2021 qui se tient jusqu’au 18 novembre à Saint-Malo,  energiesdelamer.eu, partenaire média de la manifestation fait un tour d’horizon sur les projets émergents d’éoliennes flottantes. Le programme est dans l’agenda. Si vous n’êtes pas à Saint-Malo, vous pouvez suivre les interventions et les conférences en ligne.

MerVeille Energie #3 « L’année des flotteurs » paru au 3ème trimestre 2020 faisait le point sur les projets présentés lors de FOWT 2020.


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