Danemark – Jeudi 28/11/2019 – Spécial WindEurope – Partie 8. Les données de cette carte qui présentent les grands flux pour les marchandises seront bientôt modifiées par l’arrivée des EMR dans les ports …

 

Très présents dans les allées de WindEurope Offshore 2019, à Copenhague, les ports sont aux avant-postes de l’accélération du déploiement de l’éolien marin. Non sans hésitations, ont constaté hier, les participants à une table ronde dédiée à cette problématique.

 

Peter Toft Madsen, responsable du développement dans les ports du fabricant MHI Vestas, résume assez bien la question : « nous enregistrons des projets de plus en plus grands, avec une augmentation du volume de turbines à construire, ce qui limite le nombre de ports capables d’accueillir les activités. » Sur la période 2024- à 2030, le nombre de projets installés sera multiplié par un et demi, et sur la période à partir de 2030, ce sera fois cinq, a-t-il insisté. Ce qui augmente le besoin de ports capables d’accepter ces projets et cela doit « se faire dans les temps », ajoute Peter Toft Madsen, afin de pouvoir accepter des machines de plus en plus lourdes et de tailles de plus en plus grandes, sans oublier les besoins spécifiques du flottant.

L’éolien flottant représenté à la fois par Marie Tchakerian, directrice mer à la Région Occitanie qui soutient le développement de Port-La Nouvelle, et par José Pinheiro, d’EDPR pour le projet pré-commercial Windfloat, au Portugal. La responsable de la région occitane a ainsi signalé que le flottant est l’un des piliers de l’objectif région à énergie positive à l’horizon 2050. La modernisation de Port-La Nouvelle pour accueillir les projets flottants est lancée, et plus de € 200 millions y sont consacrés par la Région, propriétaire du port, a-t-elle ajouté. L’objectif est de mettre en œuvre une profondeur de bord de quais de 14 m, afin de pouvoir accueillir les projets lauréats de l’appel d’offre de fermes pilotes de l’ADEME Eolfo où Port-La Nouvelle est en première ligne avec les projets Eolmed et EFGL, d’ici à 2021. Et ensuite de pouvoir jouer un rôle moteur pour les parcs commerciaux dès 2025-2026. De son côté, José Pinheiro a rappelé que pour le seul projet pilote flottant de Windfloat, trois sites ont été requis, deux plates-formes ont ainsi été construites dans les chantiers navals de Setúbal (Portugal), et la troisième dans ceux d’Avilés et de Ferrol (Espagne). Sans oublier la contribution du port de Viana do Castelo, à proximité du parc.

 

 

Des projets flottants qui peuvent nécessiter des équipements spécifiques dans les ports, a insisté le représentant de Port-of Greena, dans la péninsule du Jutland, au Danemark, Thies Gisselbaek. Ce qui constitue pour ce dernier une problématique dans la mesure où il n’y a pas encore de « norme » sur les projets flottants, et de poser la question comment savoir quelle profondeur sera nécessaire pour permettre l’accès des flotteurs dans les ports ? Et d’insister : face aux énormes investissements nécessaires, nous avons besoin de visibilité à la fois sur la taille des machines, mais aussi des fondations, pour être en mesure de mettre à disposition la logistique nécessaire au développement des projets. Rappelant que le port de Greena a déjà accueilli nombre de projets offshore éolien, le responsable danois insiste sur le fait qu’il est particulièrement difficile de modifier des planifications dans les ports, une fois que celles-ci sont décidées. Ce qui représente un « risque » pour les ports. Nul doute en arrière-plan de cette affirmation, s’est immiscée la récente fermeture annoncée par Senvion de son usine de fabrication de nacelles, à Bremerhaven…

 

Ce qui implique une collaboration avec les fabricants, qui sont les clients des ports, ont insisté les participants de la table ronde. Mais, a insisté Peter Toft Madsen, tous les ports ne pourront pas tout faire, à la fois du posé et du flottant. Il y aura donc une spécialisation. Néanmoins, a de son côté tenu à préciser Dorothy Winters, responsable du secteur offshore éolien du port d’Amsterdam, il faudra également accepter qu’il y ait un partage des activités et pas uniquement des zones dédiées dans les ports. En effet, la question de la superficie nécessaire a des limites. Amsterdam a ainsi demandé au gouvernement la possibilité d’une extension de quelque 30 hectares sur la mer. Mais il faudra des années, a insisté Dorothy Winters, pour que ce dossier voit une issue.

 

La question de la superficie a également été évoquée par Richard den Hollander, de Seaway 7, pour les pays d’Asie et notamment l’Inde. En effet, a-t-il expliqué, la Mousson freine le développement des projets en mer pendant une moitié de l’année, ce qui impose de disposer de capacités de stockage plus grandes que dans les pays européens, ou même les Etats-Unis… Il est donc très difficile de pouvoir donner les pré-requis nécessaires pour tous les ports en même temps dans le monde. Il est nécessaire de s’adapter aux situations locales.

En résumé, planification, superficie accessible, profondeur d’eau, qualité des quais et opérations 24h/24 et 7jours/7. Un beau défi à relever…

 

 

Points de repère

 

Les biographies des intervenants publiées par WindEurope 

WindEurope Wim Stubbe Chair, WindEurope Ports Platfor, Port of Amsterdam, Dorothy Winters Programme Manager Offshore Wind, Port of Amsterdam, Port La Nouvelle en région Occitanie – France, Marie Tchakerian Sea Director, Occitanie Region, Port la Nouvelle, Port of Grenaa Danemark, Theis Gisselbæk CCO, Port of Grenaa, EDP Renewables, José Pinheiro Project Director – Wind Float Atlantic, EDP Renewables, MHI Vestas Offshore, Peter Toft Madsen Head of Harbour Contracting & Support, Operations/New Markets & Operations Sales Support, MHI Vestas Offshore Wind, Seaway7, Richard den Hollander, Business Development Director, Seaway 7, Joining the presenters for a panel discussion Julien Ciglar Project Manager Marine Renewable Energies, Occitanie Region, AD’OCC

 

© Carte issue du site de l’Agence d’Urbanisme de la Région du Havre et de l’Estuaire de la Seine


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