Irlande – Royaume-Uni – Vendredi 02/08/2019 – energiesdelamer.eu. Alors que le nouveau premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré vouloir poursuivre la politique de Theresa May en termes de décarbonisation du mix britannique, le Labour relance les projets marémoteurs… Si nouvelle élection il y a et victoire du parti travailliste.

 

C’est ce qu’a indiqué récemment Jeremy Corbyn, le leader du Labour, lors d’un déplacement à Liverpool, dont le maire Steve Rotherham tente de relancer un vaste projet marémoteur dans la baie de la Mersey et de Liverpool, dénommé le Mersey Tidal Power project. Le Parti travailliste investirait quelque 3,5 milliards de livres dans ce projet sur la Mersey afin de produire une énergie renouvelable pour des centaines de milliers de foyers de la région.

Le Labour signale que ce soutien ferait partie de l’engagement du Parti pour booster la région du Nord dans le cadre de sa « révolution industrielle verte ». Les travaillistes entendent mettre en œuvre un fond d’investissement dédié pour le Nord du pays, doté de quelques 250 milliards de livres afin de combler le fossé qui s’est creusé entre le Nord et le Sud de la Grande Bretagne.

Le Labour soutient que son plan d’investissement vert à l’échelle du pays permettra de créer quelque 400 000 emplois, notamment avec le plus grand parc offshore éolien du pays.

Il faut « revenir sur les années passées quand les villes et les cités du Nord sous le régime des conservateurs ont été négligées, cela implique de rejeter le statu quo économique qui a échoué et investir dans nos collectivités et nos industries de demain », a insisté Jeremy Corbyn. Et d’ajouter, « alors Boris Johnson se penche sur le passé et donne la priorité aux intérêts de ses riches amis, le parti travailliste est tourné vers l’avenir avec des projets visant à augmenter les investissements dans des projets passionnants tels que le projet d’énergie marémotrice de Mersey, qui relancera la révolution industrielle verte du Labour et créera des milliers de nouveaux emplois. »

« Un gouvernement travailliste offrira un réel changement grâce à l’augmentation des investissements dans les industries vertes et les communautés ce que les conservateurs n’ont pas fait depuis neuf ans, » a martelé le leader du Parti travailliste.

Près d’un an après la remise par le ministre chargé de l’énergie d’alors, Charles Hendry, d’un rapport favorable au développement de la station marémotrice de la Baie de Swansea, le gouvernement gallois a tenté de relancer un projet similaire dans la baie de Swansea, projet porté par Swansea Lagoon Power, en 2018. Dans une lettre à la responsable du gouvernement britannique alors, Theresa May, le Premier ministre gallois, Carwyn Jones s’était engagé à apporter un financement substantiel afin de permettre le lancement de ce premier projet mondial de lagunage associé à une usine marémotrice.

Un projet évalué à quelque £1,3 milliard, mais dont le Pays de Galles attend beaucoup en termes d’emplois et de développement des énergies renouvelables sur son territoire. Avec le soutien de l’ensemble du Parlement gallois (même le parti indépendantiste Plaid Cymru), Carwyn Jones demande à Londres d’accorder un contrat pour différence autorisant le début des travaux retardés depuis des années.

Rappelant que le rapport remis à Charles Hendry signalait que le projet de Swansea Bay pouvait jouer un rôle non négligeable dans le mix énergétique britannique, le Premier ministre gallois avait alors annoncé, selon la presse locale, un investissement qui pourrait à minima atteindre les £100 millions, voire monter jusqu’à £250 millions, soulageant ainsi la quote-part du gouvernement britannique dans le cadre des contrats pour différence (CfD, en anglais, soutiens au développement des ENR outre-Manche).

Interrogé par la BBC, le ministère de l’Industrie, de l’Energie et de la Stratégie industrielle (DBEIS) a reconnu « le potentiel des technologies marines », dans le cadre de l’objectif zéro émissions nettes en 2050, néanmoins, il a signalé que tout dossier de financement de projet devait « démontrer de manière évidente qu’il constituait un investissement rentable à la fois pour les consommateurs et les contribuables ». Une manière « soft » de renvoyer dans les cordes le projet de Mersey Tidal Power comme celui de Swansea Bay l’avait été par Greg Clark le juin 2018 comme l’indiquait MerVeille Energie N#1. Enfin, la proposition du Labour ne vaut que s’il y a élection et si le Labour l’emporte…


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