Japon – Mardi 23/02/2021- energiesdelamer.eu. Toshiba et General Electric sont en pourparlers pour coproduire des équipements de base pour les systèmes d’énergie éolienne offshore, selon le Nikkei Asia.

« Les deux groupes axent leurs discussions sur les nacelles qui abrite le générateur, la boîte de vitesses, la chaîne cinématique et l’ensemble des freins. Une usine de Toshiba à Yokohama serait utilisée pour construire et assembler les nacelles. Les négociations ont lieu alors que les entreprises japonaises se battent dans le domaine de la production d’énergie éolienne, alors qu’Hitachi ou Japan Steel Works, ont abandonné. L’usine de Yokohama est gérée par Keihin Product Operations de Toshiba. Elle fabrique des turbines éoliennes ainsi que des turbines de production d’énergie hydroélectrique.

Le gouvernement japonais considère les parcs éoliens offshore comme une source d’énergie renouvelable essentielle. Toshiba a l’intention d’accroître sa part sur ce marché en pleine croissance grâce à un rapprochement avec GE, ce qui devrait l’aider à réduire ses coûts alors que le Gouvernement japonais souhaite augmenter la capacité de production d’électricité des parcs éoliens offshore, qui est actuellement de 20 000 kWh, à 45 millions de kWh d’ici 2040. Cela équivaut à l’électricité produite par 30 centrales nucléaires dans le pays.

Le quotidien rappelle que les entreprises japonaises ont été parmi les premières à se lancer dans la fabrication de turbines éoliennes. Elles se trouvent maintenant à rattraper leur retard. Le problème a été l’incapacité des entreprises japonaises à gagner suffisamment de parts de marché pour fonctionner de manière rentable.

Mitsubishi Heavy Industries ne fabrique pas de turbines, mais vend celles d’autres entreprises (Ndlr comme Vestas). Les centrales électriques offshore ont besoin de dizaines de milliers de pièces fabriquées par diverses industries, et le gouvernement japonais vise à se procurer 60 % de toutes les pièces nécessaires sur le marché intérieur d’ici 2040. Pour ce faire, les acteurs nationaux devront commencer à produire des équipements de base et se regrouper pour former une chaîne d’approvisionnement fiable.

Toshiba recherche des opportunités dans le domaine des énergies renouvelables alors qu’elle se retire de la construction de centrales au charbon. GE représente une grande opportunité car elle contrôle la plus grande part du marché des centrales éoliennes offshore et onshore.

Toshiba et GE pourraient annoncer les détails d’un accord le mois prochain. Les entreprises pourraient également étendre leur partenariat au domaine relativement rentable des services de maintenance des équipements de production d’électricité.

Les entreprises ont les yeux tournés vers les marchés asiatiques. En s’associant avec Toshiba, GE s’assurerait une base de production au Japon, un pays dont le marché des énergies renouvelables est sur le point de connaître une croissance explosive. GE et Toshiba ont également été partenaires dans les secteurs des centrales nucléaires et des centrales thermiques. Le gouvernement japonais encourage désormais les entreprises à se lancer dans les énergies renouvelables en leur offrant des subventions et des incitations fiscales.

SGRE au Japon

L’année prochaine, Siemens Gamesa Renewable Energy, commencera à exploiter une usine à Taïwan avec la capacité de construire 100 turbines éoliennes par an.

Cela la mettrait aux portes du marché japonais. On ne sait pas encore si Toshiba et GE pourront rattraper leurs concurrents en termes de coûts et accroître leurs parts sur le marché japonais des énergies renouvelables.

 

POINTS DE REPÈRE

La roue tourne

A l’époque de la vente des activités d’Alstom à GE en 2014, Les Echos avait publié un article sur la position de l’Etat français, affirmant que celui-ci «pourrait demander à General Electric de céder les éoliennes offshore d’Alstom à Areva en cas de succès de l’offre de GE sur Alstom ». Au sein du groupe AREVA, certaines personnalités au plus haut niveau de l’entreprise étaient ouvertes à l’idée que la dimension du marché éolien offshore nécessitait qu’un seul groupe français.  

Le 08/05/2014, Reuters avait publié une déclaration de Laurent Wormser, porte-parole de General Electric en France, affirmant qu’il n’était pas en discussions avec le groupe japonais Toshiba sur les activités de distribution d’Alstom. « Toshiba n’a pas exclu de participer à des opérations de fusions-acquisitions dans le domaine de l’énergie, sans pour autant confirmer son intérêt pour un rachat des activités de distribution d’Alstom si General Electric s’emparait des activités d’énergie du français.

Le quotidien financier Nikkei avait auparavant rapporté que le groupe japonais ferait une offre de « plusieurs centaines de milliards de yens » sur les activités de distribution d’Alstom si General Electric rachetait la branche énergie de ce dernier. « Si notre offre pour Alstom est approuvée, nous n’avons pas l’intention de vendre l’activité réseau », a-t-il ajouté.

Toshiba a racheté en 2006 le constructeur américain de réacteurs nucléaires Westinghouse Electric mais sa stratégie dans ce domaine a été remise en cause par la catastrophe de Fukushima en 2011 » avait publié Reuters.

En juillet dernier, Wood Mackenzie Asie-Pacifique avait publié des éléments d’analyse du marché asiatique.

L’éolien offshore en Asie est-il prêt à décoller ? analyse de Gavin Thompson de Wood Mackenzie Asie-Pacifique  


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