France –  16/06/2021 – energiesdelamer.eu. Des échantillons prélevés par le Bâtiment d’Expérimentation de Guerre des Mines (BEGM) Thetis, sont confiés ce jeudi 17 matin à la gendarmerie maritime au titre de l’enquête judiciaire ouverte par le parquet de Brest à la suite du rejet accidentel d’huile hydraulique par le navire d’installation offshore Aeolus.

Le navire jack up AEOLUS opéré par la société Van Oord, en charge de la réalisation des forages et de l’installation des pieux des fondations du parc éolien en mer d’Ailes Marines, a quitté le 16 juin la baie de Saint-Brieuc pour son port d’attache aux Pays- Bas (Vlissingen). Cette décision est actée par les autorités, mentionne le communiqué d’Ailes Marines. En parallèle, Ailes Marines confirme la poursuite des activités de pré-tranchage actuellement en cours sur le site, réalisées par la société Prysmian avec le navire AETHRA.

Les précisions d’Ailes Marines sur l’incident

Le lundi 14 juin 2021, à 6h30, un incident a été signalé par le Commandant de bord du navire AEOLUS auprès du CROSS Corsen (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) et de la coordination maritime d’Ailes Marines (MCC).

Cet incident a eu lieu à l’occasion de la deuxième série de forages, depuis le début des travaux le 3 mai 2021. Le système électronique de sécurité du gabarit servant de guide pour les forages a détecté une fuite soudaine d’une centaine de litres de fluide hydraulique.

Immédiatement, les équipes à bord ont fait du traitement du problème leur priorité. Toutes les activités de forage et d’installation en cours ont été stoppées. Un ROV, véhicule sous-marin filoguidé, a été déployé pour confirmer la fuite et en localiser la source.

Une fois l’emplacement de la fuite identifié, l’inspection a confirmé qu’il n’était pas possible de la réparer sans remonter le gabarit de forage à bord de l’AEOLUS. Il a donc été immédiatement décidé d’initier sa récupération, alors que les opérations de forage des trois pieux étaient déjà très avancées.

Cette phase de récupération du gabarit, extrêmement sensible, qui a nécessité 24h, a été effectuée sous la surveillance des deux navires de support, TSM Kermor et REM trader. Leur rôle visait à identifier toute contamination potentielle lors de cette phase de relevage et éviter ainsi un incident plus important.

L’enquête menée par la police judiciaire et la gendarmerie maritime sur l’incident est toujours en cours. À ce stade, Ailes Marines confirme que la source de la fuite ne provient pas d’un dommage structurel du gabarit, mais d’une connexion hydraulique s’étant desserrée au cours des travaux.

L’incident a entraîné, dans le milieu marin, le rejet du fluide hydraulique de type « PANOLIN HLP SYNTH ». 48h après l’incident, le contractant Van Oord estime le volume perdu à 170 litres.

Le 15 Juin 2021, après plusieurs survols effectués par les douanes, la préfecture maritime a confirmé dans son communiqué de presse : « l ́évolution de la situation favorable […] puisque l’irisation de surface, bien visible hier sur plusieurs kilomètres, a désormais totalement disparu ».

Ailes Marines souligne une collaboration étroite avec les autorités

Des auditions et des prélèvements ont été réalisés par les officiers de la police judiciaire et de la gendarmerie maritime le 15 juin 2021, à bord du navire AEOLUS. Ces prélèvements remis au Centre de Documentation de Recherche et d’Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) basé à Brest, permettront de caractériser la pollution de façon plus précise.

Le représentant de la société Ailes Marines a rencontré le 15 Juin 2021 la Ministre de la Transition Écologique, Barbara Pompili, afin d’expliquer en toute transparence l’incident et les moyens mis en œuvre par Ailes Marines pour sa résolution.

Ailes Marines réitère son engagement à travailler avec les autorités et l ́ensemble des parties prenantes pendant la phase de construction du parc éolien et son exploitation.

Retour de l ́AEOLUS à son port d ́attache et continuité des activités de pré- tranchage

Le navire AEOLUS ayant quitté la baie de Saint-Brieuc pour son port d’attache aux Pays-Bas, Ailes Marines et Van Oord ont décidé d’arrêter temporairement les travaux de forage pour se concentrer sur l’analyse et l’amélioration des outils, afin de garantir une reprise des travaux de forage de façon optimale.

Pour rappel, en décembre 2020, Ailes Marines a décidé d’utiliser la seule technique du forage pour installer les pieux des fondations, afin de réduire les impacts, notamment les émissions sonores. Ce choix exigeant a nécessité des investissements et des développements innovants dans le domaine de l’ingénierie et des équipements sous-marins.

Parallèlement, les opérations de pré-tranchage des câbles inter-éoliennes se poursuivent avec le navire multifonctionnel AETHRA. En décembre 2020, Ailes Marines a décidé d’ensouiller à 100% l’ensemble des câbles inter-éoliennes. L’ensouillage complet des câbles représente une avancée majeure pour la sécurité de la navigation et pour le maintien des activités de pêche au sein du parc de Saint-Brieuc.

Communiqué de la Premar Atlantique

L’après-midi du 16 juin, lors d’un vol de contrôle en baie de Saint-Brieuc, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale a détecté une légère irisation de l’eau s’étendant sur une longueur de trois kilomètres et une largeur de cinquante mètres.

Cette irisation se trouvait alors à huit kilomètres du fond de la baie de Saint-Brieuc.

Le Bâtiment d’Expérimentation de Guerre des Mines (BEGM) Thetis, en patrouille dans le secteur, a immédiatement été détaché sur place par la préfecture maritime afin de préciser l’observation faite depuis les airs. Le commandant de la Thetis a confirmé la présence d’une légère irisation de l’eau et fait procéder à des prélèvements ; les échantillons seront confiés jeudi 17 matin à la gendarmerie maritime au titre de l’enquête judiciaire ouverte par le parquet de Brest suite au rejet accidentel d’huile hydraulique par le navire d’installation offshore Aeolus.

Aucun élément ne permettant à ce stade d’attester formellement que les deux pollutions soient liées, il reviendra aux enquêteurs de l’établir.

Les autorités maritimes et terrestres demeurent mobilisées et suivent avec la plus grande attention l’évolution de ces résidus d’irisation.

Comité des pêches des Cotes d’Armor et des associations solidaires pour déposer des plaintes

L’association Sea Shepherd a annoncé vouloir déposer une plainte aux côtés du Comité des pêches 22 présidée par Alain Cudray et de l’association Gardez les caps après la pollution accidentelle de l’Aeolus.

« Ce projet tel qu’il doit être réalisé, à cet endroit précis qui abrite une biodiversité fragile et des espèces particulièrement sensibles aux nuisances générées par les éoliennes, est un véritable scandale écologique », estime Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. L’ONG a pour mission la protection de la biodiversité marine et de lutter contre le braconnage, la surpêche, l’échouages de dauphins.

POINTS DE REPÈRE

15/06/2021 – Le 14 juin 2021, à 06h30, le navire d’installation offshore Aeolus, appartenant à Van Oord, a déclaré au Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) de Corsen une fuite d’huile de 100 litres.

Pollution du navire de Van Oord à Saint-Brieuc : Iberdrola convoqué par Barbara Pompili


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