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PPE EDM 15 10 019 

 

France – Mardi 05/11/2019 – energieselamer.eu. A 17h15, les commissions des affaires économiques et du développement durable de l’Assemblée nationale* auditionnent Jean-Martin Folz sur son rapport au ministre de l’économie et des finances sur la construction de l’EPR de Flamanville alors que Bruno Le Maire a exigé d’EDF, le 28 octobre 2019, la mise en place d’« un plan d’action » d’ici la fin novembre pour la réorganisation de la filière nucléaire et de l’EPR.  

 

Ce plan devra être présenté au conseil d’administration du groupe, puis « validé par l’Etat », afin qu’un point d’étape puisse être réalisé « fin 2020 » sur sa mise en œuvre.

 

Une demande ministérielle (avec Elisabeth Borne, chargée du portefeuille de l’énergie) qui fait suite au Rapport de Jean-Martin Folz commandé par Jean-Bernard Levy PGD d’EDF, à l’ex-PDG de PSA Peugeot Citroën, sur la construction de l’EPR à Flamanville remis le même jour.

 

Comparaison n’est pas raison

Il est tentant à l’aune du rapport Folz, qui fait remonter la décision formelle d’engagement de la construction d’un EPR à Flamanville prise par le conseil d’administration d’EDF en mai 2006 de procéder à des comparaisons entre coût de l’éolien offshore et coût du nucléaire.

A l’époque, quand EDF lance le projet – octobre 2004, le conseil d’administration retient le site de Flamanville et EDF demande aux pouvoirs publics d’organiser le débat public prévu par la loi. Puis en mai 2005 le conseil valide les contrats passés, sous réserve de l’autorisation de construire à venir, avec les principaux fournisseurs, Areva NP, Bouygues et Alstom – le prix du MWh affiché est de 46€/MWh (2005).

En juin 2019, le prix affiché pour le parc éolien en mer de Dunkerque remporté par EDF Renouvelables est de 44€/MWh hors raccordement.

Ces chiffres appellent plusieurs remarques. D’abord, comme le montre bien le rapport Folz, il y a eu clairement « dérive » des coûts, et bien malin (le rapport ne s’y risque pas d’ailleurs) serait celui capable de fixer désormais un « prix/MWh » pour le projet EPR français en cours… Encore moins pour ceux à venir.

Le rapport rappelle que les coûts de construction estimés en mai 2006 étaient de 3,3 milliards d’euros (2005) pour une mise en service en 2021. Le coût estimé est désormais passé à 12,4 md€ (2015) en octobre 2019, pour une mise en service en 2023 (chargement combustible fin 2022)…

Néanmoins, avec 1 650 MW sur une durée de fonctionnement prévue de 60 ans, et 6 000 heures par an de fournitures (position très conservatrice, en assumant que l’EPR sera « modulable ») c’est quand même un peu différent de quelque 600 MW, sur 25 ans (position conservatrice également) et 4 000 heures de fonctionnement par an.

L’effet proximité des chiffres annoncés est donc bien un sujet glissant…

 

Points de repère

 

Nathalie Sarles députée de la Loire et Jean-Luc Fugit, député du Rhône recevaient ce matin l’association des journalistes de l’énergie AJDE et ont notamment remarqué que les parlementaires n’avaient pas été associés à la Programmation pluri-annuelle (PPE). 

 

* L’audition sera retransmise sur le portail vidéo de l’Assemblée

 

 

Octobre 2019 – Le Rapport de Jean-Martin Foltz commandé par Jean-Bernard Levy – A télécharger à partir du site de Gouvernement ou dans la rubrique Dossiers d’energiesdelamer.eu

Le nucléaire français comprend 125 000 salariés. L’éolien offshore est en phase de développement, les premières usines ayant émergé récemment.

Bruno Le Maire a également engagé une bataille au niveau européen pour imposer le nucléaire comme une énergie durable et lui permettre de faire partie de la colonne vertébrale du plan d’action pour la finance durable. En juin 2019, l’Union européenne a en effet, lancé un travail selon l’article de NOVETHIC de juin 2018 pour élaborer une classification de ce qui peut être considéré comme un investissement vert (la fameuse taxonomie européenne des investissements verts). « Ces négociations doivent aboutir en 2021, pour une entrée en vigueur en 2022.

Et, pour l’instant, l’atome a un pied dans cette taxonomie et un pied à l’extérieur.

Bref, l’attente est toujours celle de la PPE, qui dans sa version actuelle prévoit toujours la décision future de la construction de six nouveaux réacteurs EPR dans l’Hexagone. Une décision à prendre en 2021, pour être prêt à disposer de nouveaux EPR pour… 2035. D’un autre côté, l’éolien offshore se voit promis 1 GW par an d’ici à 2028… Mais ce n’est toujours pas « inscrit » dans le marbre de la PPE.

 

15/10/2019 – En matière d’éolien offshore, sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), « nous avons eu les déclarations, maintenant il faut absolument avoir un gigawatt par an et pas un volume moyen », a indiqué Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), lors d’une conférence de presse ce mardi 15 octobre, sur l’état d’avancement de la PPE.

 

 


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