France – Vendredi 1er/11/2017 – Enquête energiesdelamer.eu. Naval Énergies présidé par Laurent Schneider-Maunoury a annoncé une forte restructuration de la filiale de Naval Group.

 

Laurent Schneider-Maunoury a pris ses fonctions le 17 octobre dernier. Il a visité les sites de Naval Energies et s’est rendu dans différentes manifestations, notamment Ocean Energy Europe où il a pu écouter et rencontrer les concurrents d’OpenHydro et dernièrement, les Assises économie de la mer.

Avec son équipe de direction en partie renouvellée, il a défini une nouvelle stratégie commerciale et un accompagnement au niveau de recherche et du développement pour la phase d’industrialisation.

Sa première décision est tombée il y a deux jours et a été officialisée hier. Son objectif est de mieux intégrer OpenHydro, filiale irlandaise, ce qui à court implique la suppression de soixante de postes en Irlande. Des postes sont également supprimés en France. Toutefois une quarantaine sera transférée à la maison mère Naval Group. L’idée centrale étant de ne pas perdre les compétences, et faire revenir les ingénieurs lorsque l’horizon sera plus dégagé pour Naval Energies.

 

 

L’effet de manque de perspectives en France

 

Pour l’hydrolien, « cette décision est justifiée par un développement plus lent que prévu du marché, notamment en France. Selon Paris Normandie, « les non-annonces » du gouvernement aux Assises de la mer au Havre le 22 novembre dernier ont conforté Laurent Schneider-Maunoury dans l’idée « que le marché se développe moins rapidement que prévu ». Il s’agit « d’une adaptation (…) du fait d’un certain ralentissement de la volonté publique pour développer les EMR »… En effet, lors de la pose de la première pierre de la future usine d’assemblage d’hydrolienne en avril, des engagements du gouvernement avaient été confirmés.

Mais, dans les mois qui ont suivi, les industriels ont attendu en vain l’annonce de nouveaux appels d’offres dans les EMR, en particulier dans l’hydrolien. C’est pourquoi Naval Énergies avait semble-t-il décidé « il y a quelques jours » cette réduction d’effectifs qui était déjà envisagée depuis plusieurs semaines.

 

Nicolas Hulot et l’hydrolien

 

Interrogé par l’AFP le 22 novembre au Havre sur l’absence d’appel d’offres sur les hydroliennes, le ministre de la Transition énergétique avait répondu : « Ne brûlons pas les étapes (…) On va faire évaluer » cette technologie, moins mature que l’éolien offshore. La même déclaration avait été faite à Quimper le vendredi précédent la manifestation.

Naval Énergies considère de son côté que « cette technologie est mûre », même si « des améliorations » sont encore à venir en terme « d’industrialisation ». Les machines Open Hydro ont tourné pendant près de 7 ans en Ecosse. Les essais effectués à Paimpol Bréhat « ont permis de rectifier les différents problèmes techniques qui avaient été rencontrés notamment pour la barge de transfert, la corrosion et l’entraînement de la turbine ».

 

L’hydrolien et les pêcheurs

 

Si l’on réécoute l’interview du 21 novembre dernier aux Assises de Pierre Georges Dachicourt, adjoint au maire de Berck et ancien président du Comité national des pêches, l’hydrolien est une bonne voie pour produire de l’électricité en mer, et « sans conflit d’usages ». D’ailleurs, chez Naval Energies, une source proche du dossier hydrolien rappelle que « le projet Normandie Hydro » n’a fait l’objet d’aucun recours ».

 

Cap vers l’export

 

L’usine d’assemblage d’hydroliennes en construction à Cherbourg n’est pas remise en cause.

D’une capacité de 25 turbines par an, l’usine de Cherbourg devrait entrer en service prévue au premier trimestre 2018, permettra de fournir une hydrolienne pour le Japon et le projet de ferme pilote « Normandie Hydro » au raz Blanchard, dont la force des courants en fait l’un des plus puissants au monde. Mené par Naval Energies, en partenariat avec EDF Energies Nouvelles, le projet prévoit l’installation de sept turbines avec la mise à l’eau et le raccordement au réseau électrique attendu début 2020 au lieu de 2018.

L’entreprise va dans l’immédiat se concentrer sur l’expérimentation d’hydroliennes en 2018 dans la baie de Fundy au Canada, comme nous l’avions souligné le 9 novembre dernier.

eolien flottant Naval Energies 26072016Le projet d’éoliennes flottantes à Groix

Les éoliennes flottantes ne sont pas ou peu concernées par cette restructuration. Le projet de 4 machines remporté par Eolfi Offshore France en partenariat avec DCNS, General Electric et Vinci, (et Valemo) était lauréat de l’appel à projets du gouvernement pour des fermes pilotes d’éoliennes flottantes. Ce projet, soutenu par la Région Bretagne, prévoit l’installation, au large de l’île de Groix, d’une ferme de 4 éoliennes flottantes qui seront raccordées au réseau électrique à l’horizon 2020 le 22/07/2017 suit son cours.

L’ETM

Naval Energies assure continuer à travailler sur l’énergie thermique des mers, même si certains projets pourraient être gelés.etm onshore Akuo Energy

 

Des accords avaient été pris avec le Centre d’énergie thermique des mers de l’Université de Technologie de Malaisie ou le 6/04/2016 avec l’opérateur public indonésien du secteur de l’énergie PT Pertamina (Persero), Akuo Energy et l’Agence Française de Développement (AFD) qui avaient signé une convention de subvention visant à promouvoir le développement des énergies renouvelables en Indonésie. Enfin, en décembre 2014, Akuo Energy, DCNS et Entrepose (VINCI Construction) avaient annoncé la signature d’un accord de partenariat pour un projet de centrale d’énergie thermique des mers (ETM) à terre en Martinique, appelé NAUTILUS où Akuo Energy confiait à DCNS et Entrepose la conception et la construction de la centrale.

Le houlomoteur

Le houlomoteur qui avait été un temps une composante de la BU Energie de la filiale de Naval Group n’est pas relancé

Naval Énergies entend toujours être un leader mondial des EMR et envisage un retour des 30 salariés qui auront été transférés chez Naval Group, d’ici « un, deux ou trois ans », selon Laurent Schneider-Maunoury.

 

Points de repère

09/11/2017 – EDF met Paimpol-Bréhat en émoi ! Les essais des hydroliennes Open Hydro, fililale de Naval Energies, sont positifs et vont se poursuivre dans la Baie de Fundy chez FORCE.

17/10/2017 – Le CA de Naval Energies a nommé Laurent Schneider-Maunoury, X-Pont, nouveau Président de Naval Energies, pour succéder à Thierry Kalanquin qui avait démissionné.

18 sept. 2017 – Naval Energies qui fait partie du consortium du département Structures avancées et Composites Center de l’Université du Maine qui développe Aqua Ventus.

05/04/2017 – Hydrolien : Feu vert pour le parc pilote du raz Blanchard.

04/04/2017 – Julien Marchal, a été nommé secrétaire général de Naval Energies. C’est l’ancien Conseiller Energie, Environnement et industries Extractives au cabinet du Ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique. Il avait été auparavant conseiller énergie à la présidence de la République entre août 2012 et septembre 2014.


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