Europe – Etats-Unis. Jeudi 27/12/2018 – energiesdelamer.eu. Vers des fondations de plus en plus hautes et profondes, ce sont les nouveaux enjeux qui attendent les futurs opérateurs. Le succès des enchères pour les concessions de parcs éoliens en mer en Europe, et récemment aux États-Unis, a incité les Etats concessionnaires à proposer de nouveaux espaces pour leur développement.

 

 

Mais, installer des éoliennes en mer posées à des profondeurs au-delà de 40 m posent de nombreux problèmes. L’article propose un tour d’horizon des profondeurs et des fondations.

 

 

Les profondeurs moyennes actuelles sont de l’ordre de 30 à 40 mètres

 

La quasi-totalité du développement éolien offshore a eu lieu dans des eaux de 30 et 40 mètres de profondeur. Les zones actuellement à l’étude pourraient avoir jusqu’à deux fois plus de profondeur, repoussant les limites de ce qui peut être réalisé avec les conceptions de fondations actuelles.

En avril 2018, aux Etats-Unis, le Bureau of Ocean Energy Management – BOEM, a annoncé que les zones choisies le long de la côte atlantique pouvaient avoir une profondeur d’eau allant jusqu’à 60 mètres.

Et en novembre, le Crow Estate qui gère les contrats de concession d’énergie éolienne offshore au Royaume-Uni, a étendu la présélection des zones pour la quatrième série d’enchères (Round 4) afin d’inclure des eaux de 50 à 60 mètres, soit 10 à 20 mètres de plus que pour les sites précédents.

Le Crown Estate a déclaré que l’augmentation avait été décidée « après l’approbation de l’industrie de développer des éoliennes posées au-delà des 50 mètres proposés initialement ».

Mais tout n’est pas encore vraiment clair, à savoir comment l’industrie éolienne offshore proposera des solutions pour de telles profondeurs. Les colonnes d’eau fournies dans les zones de concession suivantes pourraient avoir une hauteur équivalente à celle d’un bâtiment de 20 étages. Si la base privilégiée pour une utilisation à ces profondeurs est le monopieux, qui est actuellement utilisé dans quatre projets éoliens en mer sur cinq, il peut s’avérer nécessaire d’aller beaucoup plus loin dans les fonds marins pour maintenir la stabilité.

 

Fondation de type monopieu

 

En 2017, une étude de 30 parcs éoliens en mer basée sur des structures monoplaces menée par l’Université polytechnique de Madrid (Universidad Politécnica de Madrid a révélé de nouveaux modèles pour une profondeur d’eau supérieure à 30 mètres et que le maximum était de 105 mètres. Les structures monopiles utilisées dans les parcs étudiés mesuraient déjà plus de 60 mètres de long.

Par exemple, on a estimé que le parc London Array, construit à 25 mètres de profondeur au Royaume-Uni, avait des fondations enterrées à 60 mètres de profondeur sur le fond marin, ce qui donnait à ses structures monopiles une longueur totale de 85 mètres.

Au moins quatre autres projets avaient des structures monopiles de 70 mètres ou plus. Et les fabricants de ces structures monoplans se préparent maintenant à travailler sur des profondeurs environ deux fois supérieures au maximum accepté au début de la décennie.

Des entreprises telles que l’allemand EEW misent sur les profondeurs avec des tours monopiles XL, qui mesurent jusqu’à 10 mètres de diamètre.

Il est intéressant d’essayer de les allonger le plus possible, car, bien que leur poids total augmente avec la longueur, il diminue proportionnellement à la puissance nominale de la turbine, offrant essentiellement plus de watts par tonne à des profondeurs supérieures.

Dans les projets offshore Borssele I et II, le fabricant de structures monopiles Sif a été chargé de construire des piliers d’une profondeur maximale de 38 mètres, dont la production débutera l’année prochaine.

Mais les recherches effectuées en 2015 par l’Université de Strathclyde à Glasgow (Ecosse) ont conclu que même de tels piliers ne seraient pas rentables dans les eaux profondes de plus de 40 mètres. Et de nombreux experts estiment qu’il sera logique de passer à une conception alternative, telle que les fondations jackets.

« Vous verrez un changement car la profondeur de l’eau augmente », a déclaré Søren Lassen, analyste en énergie éolienne marine à Wood Mackenzie Power & Renewables. « Les jackets arrivent dans ce nouvel espace. »

 

 

Fondation de type Jacket

 

Cependant, cela ne signifie pas que les structures monopiles sont hors d’usage pour les profondeurs supérieures à 40 mètres. Les fabricants continuent d’optimiser le concept XL, a ajouté M. Lassen, élargissant potentiellement l’éventail des technologies. « Ils ont dit que les monopieux ne dépasseraient jamais 30 mètres, puis 40 mètres, maintenant peut-être 50 mètres », a-t-il déclaré.

Et ce qui favorise l’utilisation de monopieux à de plus grandes profondeurs, c’est que la chaîne d’approvisionnement de l’industrie éolienne en mer, du moins en Europe, est bien configurée pour livrer de tels produits.

En fin de compte, cela pourrait permettre aux monopieux de « rester en vie », même lorsque les parcs éoliens se déplacent dans des eaux de plus de 50 mètres au cours de la seconde moitié de la prochaine décennie. « Ce n’est pas un défi technique », a déclaré Lassen. « C’est plus, une question de coûts. »

 

 

Traduction tirée et adaptée de l’article écrit par José A. RICA de « El Periodico de la Energía » https://elperiodicodelaenergia.com/ et daté du 26 décembre 2018 Cómo la eólica marina hace frente a profundidades de 60 metros o más José A. Roca publié par notre partenaire Jason Deign qui vit en Espagne et qui l’a publié sur son site “How Offshore Wind Will Cope With 200-Foot Depths” 

Comment l’éolien (fixe) en mer fait face aux profondeurs d’eau de plus de 60 mètres.  

 

 

 

 

Points de repère

 

27/12/2018 – Le portail energiesdelamer.eu présente une communication publiée par Elsevier intitulée « Monopiles in offshore wind: Preliminary estimate of main dimensions » qui date de mars 2017 et éclaire les enjeux traités dans l’article publié sur les fondations du Futur ci-dessus et l’article à paraître demain 28 décembre 2018, sur la R&D menée par Siemens Gamesa et l’Université Technologique du Danemark.

 

22/08/2018 – Le Rapport de GlobalData sur l’estimation du marché mondial des fondations d’éoliennes est paru. Un chiffre : le marché atteindra $7,2 milliards d’ici 2022.

 

13/12/2017 – Le secrétaire américain à l’Énergie, Rick Perry, a annoncé un nouveau financement de 18,5 millions de dollars (soit €15 millions) pour un consortium de recherche et de développement éoliens en mer. Objectif : réduction des coûts des fondations, notamment flottantes.

 

 


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