France – 16/06/2021 – energiesdelamer.eu. Le 11 juin dernier, energiesdelamer.eu a annoncé le contrat TRIMARAN III de la Marine nationale qui s’appuie sur CLS, et mobilise notamment plus de 300 satellites au service de la surveillance de l’espace maritime français. Deux précisions ont été apportées par la Direction de la communication de CLS, afin de répondre à deux questions posées par nos lecteurs.

« Il est question de « 300 satellites mobilisés ». Pouvez-vous nous donner des informations?

 CLS : Il est important d’avoir une diversité de capteurs satellitaires pour avoir plus de chances d’acquisition partout dans le monde.

Plus de satellites, c’est une fréquence augmentée d’acquisition de données satellitaires et plus de diversité de prises de vues.

Ces 300 satellites que nous avons mobilisés sur ce contrat sont un mélange exhaustif de ce qui existe de mieux sur le marché avec les ‘’anciennes’ ’constellations historiques, aux orbites polaires ou géostationnaires et le ‘’new space’’, des satellites plus petits mais plus nombreux, lancés par groupe de 10 ou 20 à chaque fois  et des résultats très satisfaisants en terme de revisite.

C’est un changement de paradigme et c’est le reflet du milieu industriel et de ce qu’il permet.

 

Quelle est  » l’illustration de l’article. est-ce un satellite radar, j’imagine… mais lequel ? ! » Pouvez-vous nous communiquer le nom de ce satellite ?

 CLS : Il s’agit de Sentinel-1 un satellite radar qui appartient à l’ESA, l’Agence Spatiale Européenne, satellite dont nous recevons les données à notre station VIGISAT basée à Brest, première station civile d’acquisition, de traitement et d’analyse d’images satellitaires.

La station VIGISAT de CLS  est un élément clé dans le contrat TRIMARAN III, avec une équipe de plus de 10  d’experts CLS organisée en H24, une organisation dédiée aussi au contrat TRIMARAN III, puisque nous adressons les commandements des zones maritimes françaises métropolitaines mais aussi celles plus éloignées comme La Guyane ou la Polynésie et à tout moment de la journée nous nous devons d’être opérationnels. Sources : CLS

 

Ndlr – Copernicus et Sentinel-1

Doter l’Europe d’une capacité autonome d’observation et de surveillance de la Terre, telle est l’ambition de Copernicus.

S’inspirant de l’exemple de la prévision météorologique dans la manière d’exploiter, de façon optimale, observations spatiales et mesures in situ, l’Union européenne et l’Agence spatiale européenne ont lancé en 2001 l’initiative européenne de surveillance globale pour l’environnement et la sécurité dite Global Monitoring for Environment and Security (GMES) dans le but de promouvoir le développement de services opérationnels d’accès aux informations environnementales.

L’objectif est de rationaliser l’utilisation de données relatives à l’environnement et à la sécurité issues de sources multiples, afin de disposer d’informations et de services fiables chaque fois que cela est nécessaire. GMES, devenu Copernicus en 2012, permet donc de rassembler l’ensemble des données obtenues à partir de satellites environnementaux et d’instruments de mesure sur site, afin de produire une vue globale et complète de l’état de notre planète.

Copernicus compte sur les satellites Sentinels, spécifiquement développés dans le cadre de ce programme, dont la première mission Sentinel-1A, dotée d’un imageur radar, a été lancée le 3 avril 2014. Le dernier satellite océanique européen « Copernicus Sentinel-6 Michael Freilich », construit par Airbus, a commencé sa mission « Seeing-the-Seas », le 21 novembre 2020.

Le programme comporte une composante spatiale composée de 6 familles de satellites (les Sentinels) destinées à fournir les observations nécessaires au déploiement des services pour la surveillance opérationnelle de la qualité de l’air, des océans, de l’occupation des sols et la gestion des territoires, ou encore le suivi des situations d’urgence ou du changement climatique. Ces observations sont complétées par des missions spatiales contributrices gérées par des entités tierces (Etats membres, missions commerciales).

Sentinel 1A, le premier satellite Copernicus.

Sentinel 1 est la première des six missions qui s’inscrivent dans le cadre de l’initiative Copernicus. La mission Sentinelle 1 consiste en une constellation de deux satellites en orbite polaire, Sentinelle 1A et Sentinelle 1B, qui partagent le même plan d’orbite et opèrent jour et nuit pour obtenir des images par radar à synthèse d’ouverture (RSO).

  • Observation des océans et des continents
  • Deux satellites à orbite polaire
  • Charge utile : imageurs radar en bande C
  • Lancement Sentinel-1A : 3 avril 2014 (Sentinel-1B : entre mars et mai 2016)

Les avantages de l’imagerie radar par rapport à la prise d’images utilisant la partie visible du spectre, comme c’est le cas pour une caméra (technique de l’imagerie optique), sont les suivants:

  • les fréquences ou longueurs d’onde utilisées sont différentes. Cette différence de longueurs d’onde fait que le RSO permet de voir à travers les nuages et les tempêtes et d’obtenir des images quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas possible avec des capteurs optiques. Les objets se trouvant à la surface de la Terre se présenteront aussi de manière très différente selon qu’ils seront appréhendés par des capteurs radar ou optiques; autrement dit, les informations produites à l’aide de ces deux techniques seront complémentaires les unes des autres;
  • les capteurs optiques sont tributaires de la lumière du soleil. Au contraire, un capteur RSO dispose de sa propre source de lumière, sous la forme d’ondes radio transmises par une antenne. Cela signifie que l’image acquise par le capteur optique dépend du moment de la journée, tandis que le RSO peut être utilisé avec la même efficacité à toute heure du jour et de la nuit.

Le satellite Sentinel 1 est exploité en quatre modes d’imagerie de différentes résolutions (allant jusqu’à une précision de 10 m) et couvertures (pouvant atteindre 250 km), qui permettent une surveillance fiable et répétée de zones très étendues. Il est conçu pour fonctionner sur un mode préprogrammé, non conflictuel, permettant l’acquisition d’images haute résolution de toutes les masses continentales, zones côtières et routes maritimes, et couvrant de «lucarnes» l’ensemble des océans planétaires. Cela garantit la fiabilité nécessaire aux services opérationnels ainsi que la constitution d’archives de données cohérentes sur le long terme pour les applications fondées sur des séries chronologiques longues.

Les services proposés par Sentinel 1 incluent les applications suivantes:

  • Surveillance des étendues de glace de mer et de l’environnement arctique
  • Intégration des observations relatives aux glaces de mer dans les systèmes de prévision
  • Surveillance de l’environnement marin, y compris le contrôle des déversements d’hydrocarbures et la détection des navires à des fins de sécurité maritime
  • Surveillance des risques de mouvements de terrains
  • Cartographie des terres émergées: forêts, eau et sols, agriculture durable
  • Cartographie facilitant l’aide humanitaire dans les situations de crise
  • Suivi du climat

POINTS DE REPÈRE

11/06/2021 – CLS a déclaré « Le contrat TRIMARAN III que nous venons de signer avec la Marine nationale multiplie par presque 4 la capacité de surveillance de l’espace maritime français avec plus de 300 satellites mobilisés. Il convient d’y ajouter la puissance de l’intelligence artificielle, du big data, et l’expertise fine de nos ingénieurs et analystes tous mobilisés au service d’un exploitation raisonnée de nos mers et nos océans ».

Un contrat « dual » de la Marine Nationale à CLS

15/06/2021 – Le 14 juin 2021, à 06h30, le navire d’installation offshore Aeolus, appartenant à Van Oord, a déclaré au Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) de Corsen une fuite d’huile de 100 litres. La pollution déclenchée par une fuite a été observée par le satellite Cleanseanet, service européen de surveillance des marées noires et de détection de navires par satellite en temps quasi réel, puis confirmée par un avion des Douanes à 14h20, a provoqué une nappe de 8.6 nq de long et 1,5 nq de large.

Pollution du navire de Van Oord à Saint-Brieuc : Iberdrola convoqué par Barbara Pompili

 


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