Ecosse – UK – Lundi 28/12/2020 – energiesdelamer.eu. L’Ecosse vient de publier une déclaration de politique de l’hydrogène, complété d’une étude sur le potentiel majeur de l’éolien offshore dans l’accomplissement de cette ambition. Paul Wheelhouse, le ministre écossais de l’Energie rappelle à cette occasion que l’Ecosse est non seulement la première région du Royaume-Uni à rendre publique une telle politique, mais aussi que « l’Écosse est prête à jouer pleinement son rôle avec les autres nations européennes » pour développer une économie de l’hydrogène. Le gouvernement écossais annonce, avant un plan d’action prévu pour 2021, en cohérence avec le futur plan britannique en matière d’hydrogène, investir « 100 millions de livres sterling de ressources du gouvernement écossais pour stimuler le secteur et sa chaîne d’approvisionnement. »

Par cette déclaration, le gouvernement écossais confirme son soutien à la croissance stratégique d’une économie forte de l’hydrogène en Écosse, en concentrant ses efforts sur le soutien au développement de la capacité de production d’hydrogène de l’Écosse pour atteindre une ambition d’au moins 5 GW d’hydrogène renouvelable et à faible teneur en carbone d’ici 2030 et d’au moins 25 GW d’ici 2045.

« L’abondante ressource éolienne offshore de l’Écosse offre un potentiel considérable pour soutenir la décarbonisation de nombreux aspects de notre système énergétique et pour être un élément essentiel de notre transition vers le « net zéro » », indique l’étude spécifique publiée parallèlement à sa politique générale en matière d’hydrogène.

L’étude a été confiée au groupe Xodus par le gouvernement écossais, Scottish Enterprise, Highlands and Islands Enterprise et un consortium de partenaires industriels dirigé par l’EMEC. L’objectif était « de fournir une première évaluation de la possibilité pour l’Écosse de produire de l’hydrogène vert à partir de l’énergie éolienne offshore. Au cours de l’étude, une enquête sur la chaîne d’approvisionnement a été menée et une base de données a été créée sur les entreprises écossaises actives dans le secteur de l’hydrogène vert ou qui aspirent à le devenir. »

Il ressort clairement de cette étude que l’éolien offshore associé à la production d’hydrogène vert pourrait non seulement ouvrir des perspectives importantes dans les régions où les réseaux électriques sont limités, mais aussi contribuer de manière significative à la réalisation des objectifs nationaux et internationaux de zéro émission nette en décarbonisant les secteurs « difficiles à réduire » tels que le chauffage, l’industrie et les transports, ainsi qu’en fournissant l’hydrogène vert excédentaire à l’Europe continentale, indiquent les consultants de Xodus.

La capacité d’électrolyse identifiée par le gouvernement écossais est de 25 GW d’ici 2045, ce qui permettait de produire quelque 126 TWh par an d’hydrogène vert dans toute l’Écosse, dont 32TWh pour atteindre l’objectif « net zéro » (neutralité carbone) de l’Écosse et 94 TWh d’hydrogène vert pour l’exportation (Royaume-Uni inclus).

Edimbourg s’engage en outre à « expliquez comment les ressources naturelles abondantes de l’Écosse, ses compétences et sa chaîne d’approvisionnement offrent le potentiel pour que la production à grande échelle d’hydrogène renouvelable à partir de l’énergie éolienne en mer soit un moteur clé de l’économie de l’hydrogène à long terme en Écosse. »

Parmi les grandes lignes de l’étude de Xodus

L’analyse de Xodus soutient « une perspective à long terme de baisse du LCoH (le coût de l’hydrogène vert, à l’image du LCoE, ndlr) vers 2 £/kg, avec un coût de référence estimé à 2,3 £/kg en 2032 pour l’hydrogène livré à terre ».

Par ailleurs, « l’investissement stratégique dans le transport et le stockage de l’hydrogène est essentiel pour débloquer l’opportunité économique pour l’Écosse ». L’Ecosse peut cependant miser, estiment les consultants, sur « une vaste infrastructure portuaire et de pipelines qui peuvent être réutilisés pour l’exportation d’hydrogène vers le reste du Royaume-Uni et vers l’Europe. Les pipelines des années 90 sont les mieux adaptés à cette fin, car ils sont susceptibles de conserver une intégrité mécanique acceptable et d’avoir une métallurgie mieux adaptée au service de l’hydrogène. Une évaluation plus détaillée des options d’exportation devrait être réalisée afin de fournir une base solide pour les premiers projets commerciaux d’hydrogène vert. » En outre, « la chaîne d’approvisionnement en hydrogène est considérable, estime Xodus, et se chevauche avec des éléments de secteurs parallèles, notamment les secteurs du pétrole et du gaz, de l’énergie éolienne en mer et de l’ingénierie sous-marine ».

Les lacunes actuelles à combler

Cependant, « il existe des lacunes dans la chaîne d’approvisionnement écossaise dans les domaines de la conception, de la fabrication et de la maintenance des systèmes de production, de stockage et de transport de l’hydrogène. Un soutien, y compris des apprentissages, sera nécessaire pour développer les compétences et les capacités locales dans ces domaines, « estiment les consultants de Xodus.

A ce prix, « le développement de l’hydrogène vert à partir de l’énergie éolienne offshore a le potentiel de créer des emplois à forte valeur ajoutée, dont une proportion importante se trouve probablement dans les communautés rurales/côtières situées à proximité des ressources éoliennes offshore. Ces emplois peuvent permettre aux travailleurs de se redéployer et de développer les compétences acquises dans le secteur du pétrole et du gaz, conformément aux principes de la transition équitable. »

Nigel Holmes, directeur général de l’Association écossaise de l’hydrogène et des piles à combustible, indique dans la présentation du ministère de l’Energie écossais, « nous nous félicitons de cette déclaration sur la politique de l’hydrogène qui souligne l’opportunité pour l’Écosse d’être la première nation de l’hydrogène, et nous met sur la bonne voie pour atteindre le niveau zéro d’ici 2045. Cette ambition s’appuie sur l’expérience et les enseignements tirés des projets menés à Aberdeen, Fife, dans les Orcades et dans les îles occidentales. Les îles et les ports seront des centres d’innovation énergétique, rassemblant des énergies renouvelables à grande échelle pour la production d’hydrogène vert. »

L’Écosse est l’un des principaux pays en matière d’hydrogène vert, ayant développé le premier système mondial de production d’hydrogène à partir de l’énergie marémotrice (Surf ‘N’ Turf, 2017), et intégré la digestion anaérobie* (DA), la cogénération et l’électrolyse pour produire et utiliser l’hydrogène et l’oxygène dans le cadre du Outer Hebrides Local Energy Hub (OHLEH), rappelle le rapport de Xodus Group.

Scott Hamilton – Renewables Division Manager chez Xodus Group

POINTS DE REPÈRE

Surf ‘n’ Turf a été le premier projet communautaire des Orcades à exploiter l’énergie éolienne et marémotrice pour la production d’hydrogène. En août 2017, le premier hydrogène hydrolien au monde a été produit sur le site d’essai marémoteur d’EMEC dans le cadre du projet. Lorsque l’hydrogène peut être généré par l’électrolyseur d’EMEC à Eday, il est stocké; transféré dans des remorques de stockage d’hydrogène spécialement conçues; puis expédié à Kirkwall, où une pile à combustible de 75 kW (installée à Kirkwall Pier) convertit l’hydrogène en électricité, qui est utilisée comme énergie auxiliaire pour les ferries lorsqu’ils sont amarrés dans le port (un processus connu sous le nom de ‘cold ironing’ «repassage à froid»).

Anaérobie* : Un organisme vivant ou un mécanisme anaérobie n’a pas besoin d’air ou de dioxygène pour fonctionner.

 

Rapport : Scottish Offshore Wind To Green Hydrogen EDM Opportunity Assessment


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