Méditerranée – Mercredi 22/12/2020 – energiesdelamer.eu. ARLEM, Assemblée Régionale et Locale Euro-Méditerranéenne a publié un Rapport sur le thème de «l’économie bleue pour les collectivités locales et régionales de la région méditerranéenne».

Ce document utile à consulter à quelques semaines du lancement du débat public de la Commission particulière Méditerranée qui devrait se dérouler à partir de février 2021.

Les seules activités énergétiques menées en mer concernent la prospection et l’extraction de gaz et de pétrole, laquelle n’est pas durable: les eaux de la Méditerranée n’accueillent encore aucun parc éolien, bien que son potentiel de production annuel ait été estimé à 21 976 TWh, soit 34 fois celui des régions de l’Europe du Nord. En dépit du potentiel étudié, il n’existe par ailleurs pas d’infrastructures au-delà des phases pilotes concernant l’énergie houlomotrice, marémotrice, thermique, ou osmotique.1

La note de l’ARLEM rappelle que l’économie bleue peut avoir une incidence positive pour l’environnement comme pour les collectivités locales, dès lors qu’elle respecte certaines contraintes, à savoir: (1) qu’une pleine articulation soit assurée entre les pouvoirs publics locaux, régionaux et supranationaux, (2) que les différentes initiatives touchant à l’économie bleue dans la région méditerranéenne – Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), plan d’action pour la Méditerranée (PAM), Union pour la Méditerranée (UpM) ou stratégie méditerranéenne pour le développement durable (SMDD) initiative pour la Méditerranée occidentale (OuestMed), ou le projet de gouvernance PANORAMED (Interreg Med)– se coordonnent totalement, (3) que de la côte, les avancées économiques se diffusent vers l’intérieur des terres, afin de favoriser l’inclusion économique et de réduire les inégalités, (4) que les directives et les règles de l’UE et celles qui ont été adoptées par les pays méditerranéens extra-européens s’harmonisent.

L’ARLEM s’engage à œuvrer pour définir un «renversement de la vapeur», c’est-à-dire un parcours dont l’économie bleue soit partie prenante et qui aiguille le système économique vers un développement durable et la protection de l’environnement et du territoire. Le rôle assumé par les pouvoirs locaux et régionaux constitue un autre facteur clé. Si les principes, règles et objectifs généraux sont fixés par les autorités suprarégionales et supranationales, à savoir l’Union européenne et les autres institutions méditerranéennes situées au-dessus des États, les administrations des collectivités territoriales entendent quant à elles être les acteurs qui seront les protagonistes de ce changement, et ce sont elles qui sont à même d’arriver ainsi à «renverser la vapeur» et gérer ce processus.

Les obstacles à l’économie bleue en Méditerranée

L’économie bleue peut devenir un outil de développement exceptionnel. Bien que l’importance qu’elle revêt du point de vue économique, social et environnemental ait été jaugée et reconnue dans une large mesure, les effets qu’elle produit sur les collectivités locales et régionales n’a pas encore fait l’objet d’une analyse exhaustive. On déplore en particulier l’absence d’une batterie d’indicateurs grâce auxquels il serait possible de mesurer avec précision les retombées, directes ou indirectes, que ses activités induisent pour l’écosystème marin ou l’économie.

Les obstacles auxquels elle se heurte peuvent être répartis en trois grandes catégories:

A) l’interopérabilité, la disponibilité et l’intégrité des données la concernant (économiques, sociales, environnementales),

B) sa gouvernance et sa réglementation,

C) les instruments financiers destinés à la soutenir.

Le rapport a été élaboré par Vincenzo Bianco, conseiller municipal de Catane et président du conseil national de l’Association nationale des communes italiennes (ANCI) et adopté par consensus lors de la 11e session plénière de l’ARLEM le 23 janvier 2020 à Barcelone.

POINTS DE REPÈRE

1 – Parmi les rapports d’études, le projet MAESTRALE fait état des potentiels d’énergies bleues dans différents pays méditerranéens. Bien que non exhaustif, il donne une idée intéressante des points de recherche à exploiter dans le futur ICI.

2 – «Les risques liés aux changements climatiques et environnementaux dans la région Méditerranée. Une évaluation préliminaire par le réseau MedECC, l’interface science-décideurs – 2019» ICI.

© Graphique extrait de Set of indicators for the Blue Economy – Plan Bleu publié en mai 2017


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