Samedi 14/10/2017 – energiesdelamer.eu – C’est la déclaration de Jean-Yves Grandidier, président du groupe Valorem, dans Le Monde de ce samedi 14/10/2017. Il s’élève contre les contraintes qui existent pour développer l’éolien terrestre en France. De son côté, Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire a confirmé hier, à l’occasion de l’inauguration de Floatgen à Saint-Nazaire, l’installation d’un groupe de travail national pour clarifier les règles dans l’éolien.

Image ONERA

Le groupe de travail se réunira le 19 octobre prochain.

Pour Jean-Yves Grandidier, cofondateur du syndicat professionnel France énergie éolienne (FEE), «l’objectif de la loi de transition énergétique (parvenir, à l’horizon 2030, à couvrir 32 % de nos besoins par les énergies renouvelables, contre 16 % aujourd’hui) est intenable».

C’est l’affirmation faite par Jean-Yves Grandidier, dont le livre qui paraîtra le 19 octobre prochain.  

Pourquoi ? « Parce que l’éolien, qui représente aujourd’hui environ 4% de la production d’électricité, ne parviendra pas aux 20% à 30% nécessaires pour tenir cet objectif, mais aussi selon le Monde qui s’est procuré un projet de décret qui précise les règles d’implantation des éoliennes vis-à-vis des installations de la défense et des équipements de surveillance météorologique et de navigation aérienne….

 

« Nous sommes face à un mur » renchérit Pierre Muller.

En effet, afin de mieux évaluer les effets des éoliennes, la direction générale des armées la DGA, a chargé l’ONERA, de développer un logiciel de simulation appelé DEMPERE – démonstrateur de perturbations des éoliennes sur les radars électromagnétiques. Selon, Le Monde, la première version en cours d’élaboration a pris du retard et la 2ème phase d’expérimentation ne devrait pas débuter avant 2018.

Dans l’attente de ce logiciel, l’armée précise avoir autorisé environ 90% des permis de construire qui lui ont été soumis ces cinq dernières années….  mais la Défense a prévenu qu’elle émettrait désormais des avis défavorables aux nouveaux projets.

 

Pierre Muller, Responsable France de RPGlobal (groupe autrichien), président de la commission chantiers techniques de FEE estime que « la défense a le droit de vie ou de mort sur les projets éoliens »… Naturellement le général Pierre Reutter, directeur de la circulation aérienne militaire ne partage pas cet avis. 

L’article conclut par une confidence du secrétaire d’état et une remarque de Stéphane Mandard. Je cite : « Je souhaite que l’on puisse travailler à des logiques de compensation. Les terrains du ministère de la défense peuvent peut-être permettre d’installer des panneaux photovoltaïques pour aboutir à un accord gagnant-gagnant ». Ou quand les malheurs de l’éolien font le bonheur du solaire ». J’y ajouterai et peut-être celui de l’éolien en mer … si les obstacles administratifs et juridiques sont traités ! BB.

Les propos de Jean-Yves Grandidier et de Pierre Muller sont publiés par Stéphane Mandard dans le Monde du 14/10/2017.

http://www.lemonde.fr/energies/article/2017/10/13/les-eoliennes-dans-les-radars-de-l-armee_5200202_1653054.html#qvTmsE3QoC2hCU2T.99

« Le vent nous portera » de Jean-Yves Grandidier et de Gérard Luneau, écrivain, journaliste, réalisateur est publié chez Gallimard et sera dans les meilleures librairies à partir du 19 octobre prochain. 

 

 

Points de repère

 

En 2014, à la demande de la direction générale de l’armement – DGA, l’Onera a commencé à travailler sur le projet d’étude amont DEMPERE, dont l’objectif est de développer un démonstrateur de simulation numérique destiné à évaluer le degré de perturbation d’un radar par un nouveau parc éolien.

L’Onera travaillait déjà depuis plusieurs années sur la problématique des interactions des ondes radar avec les éoliennes, dans le but de réduire l’impact des perturbations. Pour valider ses modèles, l’Onera a mené en parallèle une campagne de mesures très poussée à l’aide du radar MEDyCIS, un radar que le centre de recherche a spécialement conçu et mis au point. (Source La Tribune – Michel Cabirol)

Rapport d’activité 2015 de l’ONERA page 14

Radar  – Mesures des perturbations électromagnétiques par les éoliennes Pour qualifier son logiciel DEMPERE, destiné à aider l’Armée de l’air à prendre ses décisions sur l’implantation de nouveaux parcs éoliens, l’ONERA a réalisé des mesures de perturbation d’une onde radar après traversée d’un parc éolien. Particularité : un capteur miniaturisé développé pour un mini drone assurait la réception. Les résultats ont montré d’importantes fluctuations spatiales et temporelles, en corrélation avec la rotation des pales.

 

Rapport d’activité 2016 de l’ONERA page 17

Mesures innovantes pour la compatibilité radar-éoliennes L’ONERA a réalisé, avec son radar mobile Medycis, et le soutien de l’Ademe, une campagne de mesure sur un parc éolien en production. Celle-ci a permis de quantifier certains aspects de la perturbation des radars engendrée par les éoliennes. Ces mesures étaient pour la première fois étalonnées avec un minidrone porteur d’un réflecteur radar étalon.

 

Et un article publié par le portail energiesdelamer en 2010 : L’ONERA et l’ADEME planche sur le thème « éoliennes et signaux radars

 

Sigma invader RCS EDM 201014/04/2010 – A la suite de l’article de Francis Rousseau consacré le 12/ 04/2010 ICI au radar Lockheed Martin TPS-77, conçu par les Britanniques pour résoudre le problème des perturbations de signaux radars causées par l’implantation des éoliennes offshore, un lecteur avait attiré notre attention sur un rapport établi en France sur le même sujet par l’ONERA pour le CEMTEF (Centre d’Etudes Techniques Maritimes Et Fluviales) du MEEDM.
Et en effet dans un rapport de 35 pages diffusé aux intéressés en août 2007 et intitulé « Etude des perturbations des équipements électromagnétiques de localisation maritimes et fluviaux par les éoliennes », le département Electromagnétisme et Radar de l’ONERA (Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales) avait déjà clairement identifié les problèmes posés par l’usage des éoliennes bien avant que la première d’entre elles ne soit mise en service sur le territoire français (pas de panique, vous n’avez pas loupé un épisode du feuilleton : il n’y a toujours pas d’éolienne offshore en France !).

 

Aviation civile – Circulaire du 12/01/2012  relative à l’instruction des projets éoliens par les services de l’aviation civile ICI

 


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