Russie – Samedi 05/05/2018 – energiesdelamer.eu – Il aura fallu 10 ans pour Rosenergoatom pour bâtir cette centrale nucléaire baptisée « Akademik Lomonosov », posée sur une barge de 144 m de long et de 30 m de large.

 

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C’est avec deux ans de retard, que l’Akademik Lomonosov, première centrale nucléaire flottante au monde, destinée à produire de l’électricité et de la chaleur à l’aide de ses deux réacteurs de 35 mégawatts chacun prend la mer. Elle avait été annoncée pour 2016 lors de la 6th International Naval Show à St. Petersburg.  (image http://www.okbm.nnov.ru/)

  

L’Akademik Lomonosov, une centrale nucléaire flottante conçue par Rosenergoatom (en russe : РосЭнергоАтом), le producteur russe d’électricité nucléaire soumis à l’autorité de l’Agence Fédérale de l’Energie Atomique (Rosatom), a quitté le 28 avril dernier le port de Saint-Pétersbourg et, sera remorquée à travers les eaux estoniennes, danoises, suédoises et norvégiennes vers Mourmansk, a averti Greenpeace.

 

En effet, le combustible nucléaire sera chargé à Mourmansk, car la centrale flottante ne dispose pas de moyen de propulsion. Elle y sera également testé, puis un nouveau son remorquage est prévu jusqu’à son port d’attache, à Pevek, à plus de233 030 5 000 km au nord-est de Moscou. Pevek, le port le plus important de Sibérie Orientale, est situé à 350 km du cercle arctique près de l’Alaska.

Le démarrage est doit être effectif dans le courant de l’année 2019. « Une fois connectée au réseau, l’Akademik Lomonosov deviendra l’installation nucléaire la plus septentrionale du monde », annonce Rosatom.

Cette centrale nucléaire flottante sera dotée d’une autonomie de 3 à 5 ans. Bien que la ville soit à moitié abandonnée, elle approvisionnera en énergie les 200 000 habitants de Pevek et les nombreuses plateformes pétrolières de la région.

 

L’Akademik Lomonosov, d’une durée de vie de 40 ans (pouvant être prolongée à 50 ans) devrait remplacer la centrale électrique de Bilbino, qui doit être fermée l’année prochaine.

Quinze pays, dont la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, l’Algérie, la Namibie, le Cap-Vert et l’Argentine, avaient déjà manifesté leur intérêt pour l’acquisition de telles centrales. Le fabricant souligne que le processus d’enrichissement du combustible sur les navires est conforme aux règlements de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) traitant de la non-prolifération des armes nucléaires.

 

 

Greenpeace vent debout

Initialement, Rosatom voulait effectuer ses essais dans le port de Saint-Petersbourg (5 millions d’habitants), mais cette perspective a déclenché une vague de protestations.

Greenpeace parle d’un “Titanic nucléaire”, pour plusieurs raisons, tant pour des questions de sécurité posée par le réacteur nucléaire flottant, mais aussi par son impact sur l’écosystème fragile de la région arctique. La centrale flottante ne dispose pas d’enceinte de confinement, et selon Greenpeace, aucune évaluation adaptée des risques n’a été réalisée.

Les côtes escarpées, les icebergs, et les tempêtes épouvantables qui surviennent dans cette région sont autant de sources d’inquiétude.

 

Rosatom résolue

Selon Rosatom, la centrale flottante est conçue pour résister aux tsunamis et aux autres catastrophes naturelles. « Tous les processus nucléaires à bord sont conformes aux normes de sécurité de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique et ne présentent aucune menace pour l’environnement », déclare la firme dans un communiqué.

La compagnie a été créée le 7 septembre 1992 par un décret présidentiel portant sur l’organisation de la production des sites de production d’énergie

Greenpeace qui escorte l’Akademik Lomonosov déclare « cette centrale déplace le risque de catastrophe nucléaire dans les eaux fragiles de l’Arctique », dénonce Jan Haverkamp, un expert nucléaire de Greenpeace, dans un communiqué. L’association écologiste a réquisitionné un bateau qui escorte l’Akademik Lomonosov sur une partie de son trajet et s’inquiète des risques, notamment en cas de tsunami : « Avec son fond plat et son absence de système de propulsion, c’est comme si on jetait une centrale nucléaire sur une palette en bois pour dériver dans les eaux les plus difficiles du monde. »

 

 

Des dates

La Russie a connu de nombreux d’accidents nucléaires, notamment les deux plus importants Tchernobyl (26 avril 1986) et le sous-marin K-141 – Koursk, (le 20 août 2000). «Les centrales nucléaires ukrainiennes auraient dû être stoppées, ou modernisées, car elles sont vétustes, mais elles tournent à plein régime ». Selon des analystes d’Energy Research & Social Science (ERSS), il y a même 80 % de probabilité qu’un « accident grave» se produise dans l’une de ces centrales d’ici 2020.

Greenpeace rappelle que 29 personnes ont déjà été tuées dans des accidents liés à des centrales nucléaires comparables installées sur des navires de guerre ou des brise-glaces.

Selon le militant écologiste russe Alexander Nikitin de la fondation Bellona, les fonds marins de la baie de Chazhma, près de Vladivostok, dans le Pacifique, sont toujours contaminés après un accident survenu lors du ravitaillement d’un sous-marin nucléaire, en 1985. « L’explosion a aussi tué dix personnes et n’a été révélée qu’en 1993 » ».

 

Points de repère

En consultant le site de ROSATOM, http://www.rosatom.ru/en/rosatom-group/power-generation/rosenergoatom/ on peut également lire, « le 24 avril 2018, le vice-directeur général de ROSATOM, Nikolai Spasskiy a effectué une visite de travail en République islamique d’Iran.

 

Nikolai Spasskiy a tenu des négociations planifiées avec Behrouz Kamalvandi, chef adjoint de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (AEOI) et d’autres personnalités clés de l’organisation. Il a également rencontré le vice-président de la République islamique d’Iran et le chef de l’AEOI Ali Akbar Salehi. Luan Jagaryan, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie auprès de la République islamique d’Iran, a pris part aux consultations. Ils ont discuté en détail du programme principal de la coopération nucléaire russo-iranienne, y compris le travail conjoint pour construire les unités 2 et 3 de la centrale nucléaire de Bushehr et l’interaction dans le cadre du plan d’action global sur le programme nucléaire iranien approuvé par Résolution du Conseil n°2231. Les parties ont convenu de tenir la prochaine série de consultations en juillet à Moscou ».

 

Source : Greenpeace / ROSATOM

https://media.greenpeace.org/archive/Worlds-first-floating-nuclear-power-plant-bound-for-arctic-27MZIFJXFODTV.html

 

13/02/2015 – Des accords avaient été signés avec l’Indonésie pour le projet Flexblue.

24/01/2011 – Patrick Boissier PDG de DCNS (aujourd’hui Naval Group – Naval Energies) a lancé une étude pour la réalisation d’une centrale nucléaire sous-marine aux cotés d’Areva, d’EDF et du CEA


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