France – Belgique – Lundi 12/02/2018 – energiesdelamer.eu. Jean-Pierre Clamadieu, président du comité exécutif du groupe de chimie belge Solvay, a le soutien de l’Etat français pour succéder à Gérard Mestrallet le 18 mai prochain à la présidence non-exécutive d’Engie et diriger avec Isabelle Kocher le Groupe. 

 

ENGIE a confirmé début février que sa direction resterait bicéphale et qu‘un successeur à Gérard Mestrallet était cherché pour le remplacer à la fin de son mandat, qui arrive à terme le 18 mai.

 

Le ministre de l‘Economie et des Finances, Bruno Le Maire, “a rencontré Jean-Pierre Clamadieu ce matin et l‘Etat votera en (sa) faveur s‘il venait à se présenter”, a-t-on déclaré dans l‘entourage du ministre, ajoutant qu‘il reviendrait au conseil d‘Engie de se prononcer.

 

De même source, Bruno Le Maire n‘a pas officiellement rencontré d‘autres candidats potentiels à la succession de Gérard Mestrallet PDG d‘Engie depuis huit ans. Gérard Mestrallet avait cédé la direction générale du groupe en 2016 à Isabelle Kocher tout en restant pour deux ans président du conseil d‘administration.

 

L‘Etat français, premier actionnaire d’ENGIE avec 24,1% du capital, compte cinq représentants au conseil, sur un total de 19 administrateurs et occupe ainsi un rôle prépondérant dans la désignation du nouveau président non-exécutif d‘Engie.

 

Jean-Pierre Clamadieu, 59 ans, est président du comité exécutif de Solvay depuis 2012. Il a passé douze ans dans le service public – notamment comme conseiller industriel au cabinet de la ministre du travail Martine Aubry, entre 1991et 1993. Il a rejoint Rhône-Poulenc en 1993, avant d‘occuper différents postes de direction de sa branche chimie, devenue Rhodia, dont il a été nommé PDG en 2008 avant d‘en assurer le redressement et de fusionner la société avec le groupe belge Solvay en 2011.

 

Isabelle Kocher, est seule femme directrice générale d‘une entreprise du CAC 40. Elle a axé la stratégie d‘Engie sur les renouvelables, les réseaux et les services. Elle a vendu pour près de 15 milliards d‘euros d‘activités liées aux énergies fossiles. Bruno Le Maire avait mis fin au suspense le 21 janvier en déclarant qu‘Engie maintiendrait la dissociation de la présidence et de la direction générale, saluant dans le même temps le “très bon travail” d‘Isabelle Kocher qui souhaitait cumulé les deux fonctions. Isabelle Kocher et Jean-Pierre Clamadieu siègent au conseil d’administration de l’assureur AXA.

 

Le candidat retenu coche aussi une case supplémentaire : sa connaissance des arcanes politico-économiques belges. Elle lui sera utile. Les relations de Engie avec les autorités, mais aussi l’opinion, ont souvent été conflictuelles, notamment sur les prix de l’électricité pratiqués par Electrabel, l’« EDF belge ». Autre sujet connexe : les 7 réacteurs nucléaires exploités par cette société outre-Quievain qui devraient fermer dans moins de dix ans. Isabelle Kocher ne veut pas développer l’énergie nucléaire qu’elle n’estime plus pertinente sur le Vieux Continent. Le gouvernement français souhaite que le nouveau président d’Engie s’attelle sérieusement à ce dossier.

Sources : Reuters, Les Echos, Le Monde

 

Points de repère

Son nom avait été évoqué en 2011 pour remplacer  Anne Lauvergeon à la tête d’Areva, et en 2014 pour succéder au PDG d’EDF, Henri Proglio. Mais l’Etat lui préférera le patron de Thales, Jean-Bernard Lévy.

Jean-Pierre Clamadieu a notamment était le patron de la commission  « développement  durable » du Medef et de l’Association française des entreprises  privées.

 

 


Publicités Google :