France – Mardi 17/04/2018 – energiesdelamer.eu. Le gouvernement ouvre les négociations pour les 6 parcs éoliens offshore français qui résultent des appels d’offres. Si le gouvernement doit intégrer dans la PPE l’éolien en mer, c’est effectivement le moment, car les débats publics sont engagés.

 

Les opérateurs semblent ne pas avoir le choix et malgré les frais déjà engagés, les promesses annoncées, la participation des différentes procédures aux débats publics, les équipes constituées, parfois les usines construites pour General Electric ou par des PME, les formations professionnelles lancées … C’est donc après plusieurs mois de tergiversations, que le gouvernement constitué en 2017, à la suite des élections présidentielles, a finalement mis au point sa stratégie sur l’éolien en mer.

 

Selon REUTERS « une négociation va s’engager dans les prochains jours avec les lauréats pour faire baisser les coûts », explique-t-on au ministère de la transition écologique et solidaire. « Ce sera aux professionnels de faire des propositions », prévient-on. Mais si les coûts des projets restent élevés, le gouvernement menace d’annuler purement simplement les appels d’offres octroyés en 2012 et 2014 (comme Nicolas Hulot, Jean-François Carenco l’avaient annoncé lors du Forum de la transition énergétique et Sébastien Lecornu l’avait confirmé dans son interview à Paris Normandie) et d’en relancer de nouveaux sur les mêmes zones.

Pour comprendre cet imbroglio, il faut revenir au lancement de ces premiers appels d’offres offshore en France, en 2011 : trois sont remportés par EDF, allié à Alstom (dont la branche énergie est devenue General Electric), et l’un par l’espagnol Iberdrola. En 2014, Engie et Siemens remportent un autre projet au large du Tréport (Seine-Maritime). A l’époque, le secteur est enthousiaste et affiche son optimisme. Mais les recours se multiplient, le cadre réglementaire n’est pas prêt, les autorisations tardent à venir. Les projets s’embourbent. Tous accusent d’importants retards et aucun ne devrait voir le jour avant 2020, voire 2021 ».

Eolien en mer : l’exécutif déstabilise les industriels

« Des baisses de tarifs significatives »

Non seulement tout a pris du retard, mais en outre, les coûts de l’offshore ont drastiquement baissé ailleurs en Europe, particulièrement en Allemagne et au Danemark. Le gouvernement d’Edouard Philippe a pris acte des délais mais estime maintenant que les porteurs de projets doivent accepter de baisser leurs tarifs de rachat.

Elément essentiel : à l’époque, les appels d’offres ont été attribués à des tarifs d’électricité avoisinant les 190 euros le mégawattheure. Autrement dit : l’Etat s’engage à racheter à ce prix extrêmement élevé – six fois plus que le tarif moyen du marché – sur une période de vingt ans, pour soutenir la création d’une filière naissante. Les tarifs ont depuis chuté en Europe : au Royaume-Uni ou en Allemagne, ils se situent aujourd’hui aux environs de 60 euros le MWh.

« On s’attend à des baisses de tarifs significatives compte tenu de celles observées ailleurs en Europe », dit-on au gouvernement. Mais cette comparaison est à relativiser : les projets plus anciens lancés en Allemagne ou au Royaume-Uni, actuellement en cours de construction, l’ont été à des coûts moyens de 160 à 180 euros le MWh, ce qui est « cohérent » avec les prix français, assure le Syndicat des énergies renouvelables (SER).

« Utiliser le même argent pour en faire plus »

« On ouvre enfin les négociations », se réjouit Jean-Louis Bal, président du SER. « Mais c’est le seul aspect positif : les prix annoncés en Europe du Nord ne concernent pas des projets qui se réalisent actuellement et sont basés sur des éoliennes qui n’existent pas. Si cela aboutissait à remettre en cause tous les projets, la filière industrielle serait anéantie, les usines existantes devraient licencier », prévient-il. Selon le SER, cette filière pourrait générer plus de 15 000 emplois à terme.

La question qui pourrait se poser pour la filière énergétique française est la suivante : le Gouvernement Edouard Philippe – Emmanuel Macron, a-t-il les moyens de faire financer par les citoyens sa politique en faveur du nucléaire et développer un nouveau secteur énergétique en faveur des énergies renouvelables et des énergies renouvelables de la mer ? Les choix sont apparemment et en partie déjà arbitrés.


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