France – Lundi 21/03/2016 – energiesdelamer.eu – quotidienne – La fusion prévue des activités éoliennes de Gamesa et de Siemens n’inclura pas la technologie de turbines d’Areva, partenaire du groupe espagnol, ni le projet de construire une usine de turbines en France, a publié Reuters de deux sources proches du dossier.

Gamesa et Siemens ont fait savoir qu’ils discutaient d’un rapprochement qui donnerait naissance à un nouveau numéro un mondial de l’éolien (voir energiesdelamer.eu du 2/02/2016 – Siemens et Gamesa se courtisent (ICI) mais le projet est freiné par les engagements français pris dans le cadre de la coentreprise Adwen créée dans l’éolien offshore entre Gamesa et Areva.

Quelle stratégie peut adopter l’Etat français pour les éoliennes ADWEN au moment où la situation financière d’AREVA est complexe et que les éoliennes d' »Alstom » sont dans le giron de GE? (18/03/2016 ICI)… 

Adwen fait partie de deux consortiums avec la 8MW pour les deux parcs éoliens offshore avec Engie à Dieppe-Le Tréport (2021) et aux iles Yeu et Noirmoutier (2021) et avec Iberdrola à Saint-Brieuc (2020).

Reuters précise que « l’Etat français a attribué ces contrats au-dessus des prix du marché à la condition qu’Areva développe sa nouvelle génération de turbine de 8MW et la construise en France ». D’ailleurs Adwen a désigné le consortium composé d’Egis, Auxitec et Enia Architectes pour la conception et la préparation d’un plan d’implantation détaillé des deux usines qu’elle envisage de construire au Havre sur le quai Joannès Couvert. Ces installations produiront les nacelles et les pales pour Adwen et des usines de partenaires pour la production de composants clés – roulements, générateurs et boîte de vitesses.

Adwen a également commencé la construction d’un réseau régional des fournisseurs en choisissant ACMH pour la fabrication de la couverture du générateur pour ses turbines 5 MW et ACN pour alimenter l’outil de pré-assemblage pour les paliers de lame de son prototype 8MW. Les deux sociétés sont basées dans la région Normandie, dans le nord de la France.

« Siemens n’a pas besoin de la technologie d’Areva, il développe ses propres grosses turbines », a dit une source.

L’autre source a déclaré que Siemens, leader du marché offshore en Europe, ne pouvait construire une usine en France juste pour deux contrats.

Comme les contrats accordés par l’Etat français, dont la valeur combinée atteint près de 6 milliards d’euros, ont été conditionnés à la construction d’une usine en France, le gouvernement pourrait les annuler, a ajouté une des sources.

« C’est la seule arme dont le gouvernement dispose », a-t-elle dit.

Le président du directoire de Siemens Joe Kaeser, qui avait déjà rencontré le ministre de l’Economie et de l’Industrie Emmanuel Macron le 5 janvier dernier puis à nouveau le lundi 1’ mars, s’est refusé à tout commentaire sur le projet avec Gamesa lors d’une conférence téléphonique vendredi, tout comme Areva, Gamesa et Engie qui se sont refusés à tout commentaire.

Selon une des sources, Siemens discute actuellement avec le gouvernement français pour examiner dans quelles conditions les contrats offshore d’Adwen pourraient être maintenus.

Selon les deux sources, des discussions sont aussi en cours avec General Electric, Mitsubishi Heavy Industries et Mitsui à propos d’une éventuelle vente de tout ou partie d’Adwen.

Au début mars, une porte-parole d’Areva avait indiqué que le groupe était « particulièrement vigilant à protéger les intérêts de (ses) clients et au maintien des engagements pris au sein de la filière éolienne française ».

La rédaction energiesdelamer.eu avec des extraits des dépêches Reuters de Hans Seidenstuecker à Francfort, Jose Elias Rodríguez à Madrid, Dominique Rodriguez pour le service français et Geert De Clercq, édité par Jean-Michel Bélot.


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