Belgique – Vendredi 09/03/2018 – energiesdelamer.eu. Pour boucler le financement des trois derniers parcs éoliens programmés en mer du Nord, il faut un cadre régulatoire déterminant le niveau de soutien accordé aux infrastructures. L’arrêté royal n’est encore pas rédigé…

 

Le 27 octobre 2017, le gouvernement fédéral avait annoncé un accord sur le niveau de soutien accordé aux trois derniers parcs éoliens programmés en mer du Nord, Northwester 2, Seastar et Mermaid, soit au total 770 MW.  

Au total, la puissance installée des 9 parcs en Mer du Nord sera de 2200 MW de capacité renouvelable, ce qui équivaut à celle de 2 réacteurs nucléaires belges. « Le fédéral atteindra ses objectifs de production d’énergie renouvelables qui lui ont été attribués. La Ministre Marghem pense que cette réalisation est de bon augure pour poursuivre les travaux dans le cadre du Pacte énergétique interfédéral ». 

 

En étroite concertation avec le Secrétaire d’État à la Mer du Nord Philippe De Backer, Marie Christine Marghem était parvenue le 27 octobre 2017 à l’obtention d’un LCOE (Levelized Cost of Energy ou Coût actualisé de l’énergie) soutenu par l’autorité fédérale de 79 € par mégawattheure (MWh) prix de l’électricité comprise, pendant 16 ans.

C’était une nette diminution des subventions en comparaison aux 138 € par mégawattheure (MWh) accordés auparavant par le précédent gouvernement pour les 4 parcs éoliens offshore, C-Power, Belwind, Northwind et Nobelwind.

Ce soutien total est estimé à €2,2 milliards. C’est une économie de près de €3 milliards par rapport au régime accordé aux deux parcs précédents, Rentel et Norther, et une économie de 3,9 milliards d’euros par rapport au système de soutien en vigueur sous la précédente législature.

 

4 mois après

Pourtant, après de quatre mois et demi plus tard, cet accord n’a pas encore été traduit dans les textes. Il faut en effet un arrêté royal pour concrétiser le nouveau mécanisme, mais celui-ci n’a toujours pas été rédigé.

Et si tous les protagonistes du dossier se montrent discrets et bien désireux de ne pas verser d’huile sur le feu, les responsables des parcs peinent à masquer leur inquiétude.

« La traduction de cet accord en texte est en voie d’élaboration, et nous serons très heureux quand cela sera fait » réagit prudemment Frank Coenen, co-actionnaire via sa société InControl détient 14% de Northewester 2. InControl Group a financé déjà co-financé 14 parcs éoliens offshore.

Nathalie Oosterlinck, directrice des projets Rentel et Seastar estime que ce type de procédure prend certes en peu de temps, mais que si le gouvernement veut que ces parcs soient construits en 2020, il faut que le dossier aboutisse assez rapidement ».

Le financement

Les trois parcs ont prévu de boucler leur financement en 2018. Pour Seastar, détenu par un consortium de huit entreprises parmi lesquelles on trouve Deme, la SRIW ou le groupe Nethys, idem pour Mermaid, qui a les mêmes actionnaires plus Electrabel En fin d’année pour. Pour Northwester 2, dont l’actionnaire principal est Parkwind, le holding du groupe et de la famille Colruyt, l’objectif est d’aboutir cet été.

D’après L’Echo Belge, « ll’idée était d’avoir le feu vert de la Commission européenne sur cet arrêté royal pour fin avril, confie un proche du dossier. Un timing qui paraît désormais intenable, la procédure devant les autorités européennes de la concurrence prenant facilement 2 ou 3 mois.

Or ce cadre régulatoire est vraiment un pilier pour boucler le financement des parcs, une opération qui demande une organisation gigantesque.

Au cabinet de Marie-Christine Marghem, la ministre de l’Energie qui travaille sur le dossier avec le secrétaire d’Etat à la mer du Nord, Philippe De Backer, on reconnaît qu’une fois l’arrêté royal rédigé, il faudra encore passer devant l’inspection des Finances puis le Conseil d’Etat, tout en soumettant le projet aux autorités européennes de la concurrence. « Mais tout le monde a intérêt à ce que le dossier aboutisse », affirme le porte-parole de la ministre Marghem.


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