France – Jeudi 15/10/2020 – energiesdelamer.eu. Suite à la diffusion d’hier du communiqué de presse du CDPEM22,  Ailes Marines tient à préciser qu’« En ce qui concerne les études environnementales du projet, la société suit la feuille de route définie dans les autorisations administratives délivrées par le préfet des Côtes d’Armor. Ailes Marines prend également en compte les recommandations du Comité de Gestion et de Suivi et celles du Conseil Scientifique. L’avancement des études environnementales a d’ailleurs été présenté au Comité de Gestion et de Suivi du 16 juin dernier et à l’Instance de Concertation et de Suivi du 10 juillet. Le prochain Comité de Gestion et de Suivi aura lieu le 4 novembre. A cette occasion, les résultats de plusieurs études attendues par les pêcheurs professionnels seront présentés. En particulier, les résultats finaux de l’impact du bruit sur la coquille St-Jacques, les résultats des mesures de bruit et de turbidité réalisées lors des tests d’outillage de cet été et l’avis d’Ifremer sur les états de référence de la ressource halieutique réalisés par Ailes Marines.

Le comité des pêches 22 présidé par Alain Coudray a adressé un communiqué de presse qui mentionne qu’ «à l’heure où les actions mises en place par les professionnels costarmoricains pour gérer durablement les ressources ont pour conséquence positive une augmentation significative de la biomasse de coquilles Saint-Jacques (atteignant des niveaux sans précédent en baie de Saint-Brieuc), il est fort regrettable d’entendre l’Etat et la Région Bretagne affirmer que ce projet devra se faire alors que les engagements pris envers les pêcheurs ne sont pas respectés.

De même, les pêcheurs professionnels jugent inacceptables « l’arrogance et l’attitude méprisante » du développeur, qui continue d’annoncer un début des travaux pour le printemps 2021, alors qu’à ce jour il n’a notamment toujours pas présenté d’éléments validés par la communauté scientifique concernant les réponses biologiques en termes de développement (croissance, reproduction…), physiologie et comportement de la plupart des espèces de la baie de Saint-Brieuc soumises aux perturbations de la phase travaux.

C’est notamment le cas pour la coquille Saint-Jacques, pour laquelle de nombreuses incertitudes planent encore sur les impacts de ce projet (bruit, turbidité, pollution chimique). Cette espèce, tenant une place importante dans la région tant sur le plan économique que culturel est présente en quantité importante sur la zone du projet. En effet, la biomasse d’adultes reproducteurs recensée par IFREMER (2014) sur la zone d’implantation des éoliennes est supérieure à ce qu’il est possible de trouver sur tout autre gisement breton, et participe à alimenter en coquilles Saint-Jacques les gisements du golf normand-breton.

C’est pourquoi, agacés de se faire mener en bateau par Ailes Marines et de ne pas avoir ces réponses, les pêcheurs professionnels et leurs représentants demandent la suspension de ce projet.

Enfin, dans l’éventualité où ces garanties ne seraient pas apportées rapidement par Ailes Marines, les pêcheurs professionnels et leurs représentants indiquent qu’ils continueront à mettre tous les moyens en œuvre pour annuler le projet et empêcher le début des travaux, et espèrent vivement que les élus locaux et les costarmoricains seront à leur côté pour défendre la baie de Saint-Brieuc » précise le communiqué du Comité des pêches 22.

 

DES POINTS DE REPERE

Deux poids, deux mesures (ndlr)

Dernièrement, comme la Rédaction l’avait mentionné dans son l’article du 30/09/2020 consacré au projet Dolphyn celui-ci a reçu un accueil enthousiaste de la part des élus d’Aberdeen. Il concerne un parc éolien en mer flottant et un projet hydrogène vert. Ces derniers, en parfait accord avec la révolution bleue opérée en Ecosse avec l’éolien renouvelable en mer, doivent apporter la plus grande attention à ce que les débouchés en emplois, en formations, et en retombées locales, ne s’embourbent dans des conflits d’usages, comme trop souvent c’est le cas actuellement en France. Le député Marc Le Fur, costamoricain, vice-président de l’Assemblée nationale, a été jusqu’à dénoncer lors d’une commission au palais Bourbon, « le projet éolien offshore en baie de Saint-Brieuc, réalisé par Iberdrola, cette entreprise étrangère espagnole, liée à la mafia » et réclamer que la ministre «mette fin à ce projet funeste».

Pas facile d’attirer des investisseurs ensuite, si l’on ne retrouve pas avec les usagers de la mer, comme les pêcheurs, des relations constructives.

Par ailleurs, rebondissant sur le contexte polémique, Ouest-France a lancé un sondage « pour ou contre le parc éolien en mer de Saint-Brieuc », sans évoquer les décisions prises à la suite des enquêtes et débats publics organisés notamment par la CNDP. Le 10 octobre 2020, des collectifs d’opposants du type « On ne lâche rien – Collectif Touche pas à Nos Iles ! », avaient diffusé des emails vers de nombreux fichiers pour signaler le sondage en mentionnant « Merci de voter massivement à ce sondage et de le diffuser dans votre réseau »

Êtes-vous pour ou contre le parc éolien en baie de Saint-Brieuc ?

Au vue de la formulation de la question, on voit mal comment la réponse aurait pu être favorable.

Si vous ne l’aviez pas lu, energiesdelamer.eu reproduit ci-après l’article de Ouest-France avec les résultats du vote, paru dans le quotidien.

« Votre avis nous intéresse. Et vous ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Êtes-vous pour ou contre ce projet colossal ?

« Ce projet, prévu en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) est né en 2011 lorsque le gouvernement de l’époque a lancé un appel d’offres pour installer des éoliennes en mer. Depuis, une enquête publique et les études se sont multipliées notamment pour mesurer l’impact sur l’environnement.C’est l’entreprise Ailes Marines (devenue une filiale à 100% de la société espagnole Iberdrola) qui a décroché le contrat. Les travaux devraient commencer au printemps 2021. Si ce projet titanesque va créer du travail dans le secteur, il est loin de faire l’unanimité notamment auprès des pêcheurs des Côtes d’Armor ou à Erquy. Le coût du projet (2,4 milliards d’euros) fait également polémique ».

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