France (UE) 19/08/2011- 3B Conseils. energiesdelamer.eu. 2/2

Les biocarburants de 3e génération rassemblent plus de 70 sociétés à travers le monde. La France est bien positionnée. Le Livre Turquoise fait un point général sur l’exploitation des algues et son devenir …. Parmi les développements, le biocarburant produit entièrement à partir d’algues est considéré comme une énergie de la 3è génération ….

En juin 2010 au salon aéronautique de Berlin (ILA), EADS avait fait voler chaque jour un Diamond DA42NG (nouvelle génération) avec un biocarburant algual. 100 kilos d’algues avaient été nécessaires pour extraire 22 litres d’huile d’algues et fournir 21 litres de biocarburant. Pendant sa phase de développement cette quantité d’algue aurait absorbé 182 kg de CO2 et le biocarburant obtenu contiendrait huit fois moins d’hydrocarbures fossiles que le kérosène dérivé du pétrole. Ces vols ont même réalisé une économie de 5 à 10% de carburant et ce, sans adaptation spécifique des moteurs. EADS avait estimé que les biocarburants pourraient représenter jusqu’à 30% des carburants avions utilisés d’ici 2030.

Le Livre Turquoise propose une synthèse des connaissances scientifiques, techniques et économiques du domaine, une analyse des deux filières micro- et macro-algues (acteurs, projets, atouts, verrous, perspectives) et une feuille de route avec les différentes propositions stratégiques concrètes validées par l’ensemble des acteurs. Son but « contribuer à l’organisation et au développement des filières Algues françaises ». 


Adebiotech et ses partenaires, les pôles de compétitivité Pôles Mer Bretagne, Mer PACA (partenaire du blog des énergies de la mer), Industries & Agro-Ressources (IAR) et Trimatec; les clusters Atlanpole Blue Cluster et Algasud, le CEA, Veolia Environnement et Fermentalg qui ont permis la publication du Livre Turquoise, rapport et compte rendu à la fois du colloque «Algues, filières du futur » est téléchargeable directement à partir du portail des énergies renouvelables de la mer Mer-Veille.com (ici). Ce rapport s’adresse à tous les acteurs (institutions gouvernementales, secteurs académiques et industriels,…) qui souhaitent s’informersur les diverses applications actuelles et potentielles des micro- et macro-algues : l’alimentation, la santé, la cosmétique, l’environnement, la chimie verte, et naturellement les biocarburants…

Un peu « d’histoire d’Algues » avec Biofutur. Un numéro spécial est publié à l’occasion de la convention BioMarine qui se tiendra du 7 au 9 septembre prochain à Nantes. La Convention est organisée par Bio-Marine Pierre Erwes avec avec Atlanpole Blue Cluster
Pierre Tramoy de CBDMT, membre du Board d’Algénics, présente les grandes lignes de l’utilisation des micro-algues depuis des millénaires, principalement pour l’alimentation humaine. Leur exploitation commerciale commence au Japon dans les années 1960 avec les chlorelles, par Nihon Chlorella, suivies des spirulines, en 1969 au Mexique, par Sosa Texcoco. La crise énergétique des années 1970 révèle le formidable potentiel de la biomasse micro-algale comme engrais et carburant renouvelables. Dix ans plus tard, près de 40 usines asiatiques produisent une dizaine de tonnes de microalgues, des chlorelles en majorité. Les années 1980 voient aussi débuter la production à grande échelle de nouvelles micro-algues, Dunaliella salina et les cyanobactéries.; Source de b-carotène, D. salina est aujourd’hui la troisième micro-algue la plus vendue.

Avec l’explosion des énergies renouvelables dans les années 2000, la production de biofuel à partir de micro-algues se retrouve sur le devant de la scène. Leur teneur élevée en lipides et leur forte productivité drainent plusieurs centaines de millions d’euros d’investissements depuis 2007 dans des sociétés développant des biocarburants dits de « 3e génération ».

D’après l’étude réalisée par CBDMT, le panel d’applications possibles à partir de ces organismes photosynthétiques est très large. Peu d’analystes se sont penchés sur leur potentiel commercial. Seule une dizaine de micro-algues est aujourd’hui sur le marché: spirulines, chlorelles et algues des genres Crypthecodinium, Dunaliella, Haematococcus, Ulkenia. L’industrie les exploite sous forme de biomasse sèche (micro-algue entière) ou d’extrait, dans des segments de marché aussi variés que l’alimentation humaine et animale, la cosmétique ou la recherche. Plusieurs dizaines de milliers de tonnes de biomasse sèche sont produites chaque année dans le monde (1). Avec un marché de près de 600 millions d’euros, la spiruline et le genre Crypthecodinium représentent à eux seuls trois quarts de la production commerciale. Quant aux principaux, extraits valorisés que sont les caroténoïdes, les phycobiliprotéines (pigments) et les anti-oxydants, plus de la moitié de la production de biomasse leur est dédiée. Au total, la vente de produits finis à base de micro-algues pèse quelque 4 milliards d’euros (Mde) à l’échelle mondiale.

Valeurs Vertes vient également de publier une interview de Jérémy Pruvost, membre du laboratoire GEPEA basé à Nantes (Génie des Procédés, Environnement, Agroalimentaire, Energie, Mer), seul laboratoire français à travailler sur des procédés industriels intégrant les micro-algues. « Tout ce que l’on fait avec les plantes terrestres, nous le ferons mieux avec les micro-algues, un monde à découvrir….  » d’après Jean-Paul Cadoret, Fondateur et directeur du conseil scientifique d’Algenics, Directeur du laboratoire Physiologie et biotechnologie des algues, Ifremer Nantes était intervenu aux entretiens sur les énergies de la mer dans le cadre de Science et Ethique à Brest (TV Web lors d’une des toutes premières présentation du Projet Shamash)…

Sources : BioFutur, Valeurs Vertes, l’actualité Chimique, Bio-Marine, 3B Conseils
Article : Brigitte Bornemann


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