IRLANDE – 30/10/2008 – 3B Conseils BB – Le 20 octobre dernier, EDF annonçait que c’était Open Hydro qui fournirait les 10 premières turbines hydroliennes sur le site de Paimpol-Brehat qu’il avait l’intention de raccorder au réseau à partir de2011. Il n’est pas inutile une semaine après cette annonce que je traitais déjà dans les Brèves du 19 octobre (ICI) de faire plus ample connaissance avec cette compagnie. OpenHydro a été fondée en 2005 sur la base d’une technologie de turbine-rotor à centre ouvert (Open Center Turbine), assez différente de la technologie des hydroliennes traditionnelles à pales qui fonctionnent, elles, à peu près, comme des éoliennes sous-marines. La technologie Open Center Turbine a commencé à être testée aux USA en 1995 avec pour objectif d’obtenir une turbine à fixer directement sur les fonds marins. Au delà de ses performances techniques (les 250kW initiaux produits sont équivalents aux performances de ses concurrents), la supériorité indéniable de cette turbine réside dans sa conception respectueuse de la faune marine et de l’environnement en général. Quasiment silencieuse, robuste, invisible, elle ne nécessite aucun lubrifiant pour son fonctionnement et ne produit aucun résidu et aucune émission carbonée, contrairement à beaucoup d’autres technologies expérimentées aujourd’hui ; elle utilise des pales non coupantes, tournant lentement et disposées de telle façon qu’aucun organisme ou algues ne peut s’y trouver pris, son « centre ouvert » étant suffisamment grand pour permettre à un animal de la taille d’une otarie, par exemple, de passer au travers sans se blesser. Cette turbine qui nécessite très peu d’entretien (une autre de ses qualités et non des moindres en termes de coûts) avait donc déjà une dizaine années d’expérimentation derrière elle lorsqu’Open Hydro en a acquis la license d’exploitation en 2005. En dehors du site de Paimpol-Bréhat, cette turbine a déjà été ou va être sous peu installée sur 3 autres sites : les Orkney Islands à l’extrême Nord-Est du Royaume-Uni, la province canadienne de Nova Scotia, et la Manche autour de l’île anglo-normande d’Aurigny (Alderney en anglais).
De tous les procédés récupérateurs d’énergie des courants actuellement sur le marché, Open Hydro apparaît donc comme un des plus demandés et sans doute aussi comme un des plus fiables et comme (presque) un des plus faciles à installer et à entretenir (voir video en fin d’articles). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le choix d’EDF se soit porté sur cette technologie déjà opérationnelle plutôt que sur une autre pour commencer à meubler son parc français.
La compagnie OpenHydro a été co-fondée en 2005 par Donal O’Flynn un jeune consultant financier spécialisé dans les start-ups en renouvelables et par Brendan Gilmore, un entrepreneur indépendant sexagénaire originaire de Dublin qui après avoir pas mal roulé sa bosse a vu dans l’énergie des courants l’opportunité d’un beau couronnement de carrière. Il n’est pas le seul, mais lui il a choisit la bonne technologie.
Brendan Gilmore (à droite sur la photo) est aujourd’hui PDG d’Open Hydro. Entouré par une solide équipe composée d’ingénieurs comme James Ives, le directeur général, qui a fait sa carrière dans la mécanique des fluides chez Mercedes Benz et Ferrari F1 ou de scientifiques comme le Pr. Gerry Byrne, doyen de l’University College Dublin et longtemps consultant chez Daimler Benz, Brendan Gilmore a vraiment mis tous les atouts de son côté pour former un pôle irlandais d’énergies renouvelables particulièrement efficace et déjà très convoité. Open Hydro a été évalué à 145 millions de dollars lorsque le géant canadien de l’énergie Emera a pris une participation de 7% dans le capital au début de l’année 2008. Sont également entrés dans le capital d’Open Hydro, le fond d’investissement privé Davy et One51 le fond d’investissement de Philip Lynch, pour 10%. Open Hydro qui se situe parmi les 4 ou 5 grandes compagnies mondiales d’énergies des courants emploie aujourd’hui 26 personnes et recrute à tour de bras, 7 offres d’emplois sont encore à pourvoir sur son site internet ! La compagnie possède ses propres structures de production et de recherche à Greenore (County Louth en Irlande du Nord). Quand on lui demande comment il voit l’avenir, Brendan Gilmore répond chiffres : » L’énergie des courants pourrait fournir 20% de l’électricité du Royaume-Uni, ce qui signifie des revenus annuels compris entre 16 et 20 milliards de dollars. Tous ceux qui sont présents sur le marché aujourd’hui ne gagneront pas mais j’espère beaucoup avec mon équipe qu’Open Hydro et l’Irlande seront parmi les gagnants « . Ils sont déjà bien partis pour.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Independent.ie (The Irish Independant); Open Hydro. Photos et vidéo ci-dessous: © OpenHydro


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