WELLINGTON – (Nouvelle-Zélande) – 31/10/2008 – 3B Conseils – Aquaflow Bionomic a annoncé aujourd’hui avoir passé un accord de partenariat avec UOP, compagnie filiale d’Honeywell, pour transformer les algues cultivées en plein air, les boues des étangs et certains déchets en  » carburants de haute-qualité « . Dans leur communiqué du 28/10/08, les deux entreprises disent qu’elles projettent également de se pencher sur la séquestration du dioxyde de carbone dans les étangs comme stimulateur à la production d’algues. Les observateurs font remarquer que pour Aquaflow Bionomic, jeune entreprise basée en Nouvelle-Zélande (Comté de Marlborough) et dont le démarrage a été fulgurant, UOP constitue un partenaire de choix et de poids. En effet UOP a des années d’expérience dans le domaine du raffinage pétro-chimique et s’appuie sur la force du gigantesque équipementier militaro-industriel américain Honeywell. UOP ne s’intéresse sérieusement aux biocarburants que depuis très récemment et en particulier dans le cadre de son département  » énergies renouvelables et produits chimiques  » ouvert en 2006. Depuis cette date, UOP a formé une co-entreprise avec le vétéran des biocarburants Ensyn, puis a créé avec Boeing le Sustainable Aviation Fuel Users Group (Groupement des Utilisateurs de Carburant Durable pour l’ Aviation) et a récemment reçu du DOE (US Departement of Energy) 1,5 million dollars pour travailler sur une huile de pyrolyse développée à partir de la biomasse. (ICI)
Fondée en 2005, Aquaflow a été capitalisée, en 2006, par le biais d’un appel d’offre public de financement émis en bourse en Nouvelle-Zélande. En 2007, Aquaflow construisait sa première usine prototype. Contrairement à beaucoup d’autres start-ups algales qui travaillent dans des environnements contrôlés (bioréacteurs fermés), Aquaflow possède la particularité de faire croître sa production en plein air, ce qui constitue une économie notoire sur les installations. Le mois dernier Aquaflow avait déjà annoncé (cf. nos archives) avoir produit à partir d’algues, les premiers échantillons de  » brut vert  » pouvant être directement raffiné dans les raffineries classiques (de pétrole) déjà existantes. C’est à partir de cette annonce qu’UOP s’est manifesté. D’après ce que l’on peut en savoir, l’accord passé entre la petite start-up neo-zélandaise et le géant industriel américain aurait pour objectif d’étudier la faisabilité du processus de séquestration du dioxyde de carbone émis par une raffinerie ou une usine centrale dans un étang d’algues avec pour but ultime le renforcement de la production d’algues par ce procédé. Rappelons qu’une autre start-up algale basée à Hawaii, HR BioPetroleum, a déjà signé le mois dernier (aussi) un accord de même type avec un service public local Hawaiian Electric and Maui Electric Cos. et le transporteur hawaiien Alexander & Baldwin Inc. pour expérimenter un procédé similaire : il s’agissait pour RH BioPetroleum de construire une unité de production d’algues à carburant à côté d’une centrale électrique et d’utiliser les émissions de CO2 de la centrale comme engrais pour les algues. Ce n’est pas la première fois qu’un géant de la taille d’UOP consent à poser son regard sur la toute naissante industrie des biocarburants algaux mais c’est bien la première fois qu’un géant pétrolier s’engage dans ce domaine. L’intérêt de Boeing pour le secteur avait laissé déjà présager ce mouvement d’intérêt. Voilà qu’il se confirme de façon spectaculaire aujourd’hui.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : sites liés ; US DOE ; Photos © Aquaflow Bionomic.


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