CANTERBURY- (Royaume-Uni) – 03/09/2009 – 3B Conseils – La compagnie d’analystes financiers spécialisée dans les énergies, Douglas-Westwood a publié au mois d’août la dernière édition de son rapport World Offshore Wind (PDF à télécharger ICI). Ce rapport note une croissance significative de l’éolien en mer, met l’accent sur les problèmes liés à la rapide hausse des coûts et relève les difficultés rencontrées dans les financements des projets en général. Il apparaît que l’industrie éolienne en mer atteint aujourd’hui le niveau de croissance et de développement prévu depuis de nombreuses années. Un fort taux croissance continue d’être également prévu pour les années à venir, avec un pic de puissance installée pour 2011, et une légère baisse en 2012 et 2013.
Selon ce rapport, l’énergie éolienne offshore pourrait compter dans le monde sur un investissement global de €21.6 milliards d’euros entre 2013 et 2018 atteignant 6,6 GW en capacité installée. Avec un peu plus de 1,5 GW actuellement opérationnels à l’heure actuelle, cela représenterait une croissance significative du marché et donnerait lieu à une dépense d’investissement annuel de plus de €6,2 milliards.
Sur l’échiquier mondial des énergies renouvelables, c’est l’Europe qui arrive en tête de la capacité installée. Toujours numéro 1 des pays européens : le Royaume-Uni avec 3 GW de nouvelles installations pour 2013 soit une dépense de €10.7 milliards. Le numéro 2 est l’Allemagne avec l’installation prévue de plus de 1,5 GW qui positionne ainsi ce pays comme l’un des plus grands marchés au mondiaux de l’éolien en mer pour la prochaine décennie. Le numéro 3, le Danemark, avec quelques nouveaux projets en cours de construction, pourrait ajouter 857 MW de capacités nouvelles à celles déjà existantes. Je rappelle que, bénéficiant de ressources éoliennes en eaux peu profondes particulièrement excellentes, le Danemark fait partie des pays européens où le développement de l’éolien offshore à grande échelle est réalisable à des coûts plus compétitifs qu’ailleurs. Dans un entretien accordé hier 2 septembre à Hydro international (ICI), Adam Westwood, chargé chez Douglas Westwood des énergies renouvelables offshore, confirme que c’est bien la technologie des plates-formes éoliennes flottantes qui est la plus prometteuse.
Hors d’Europe, le premier pôle d’activité d’éolien mer se situerait actuellement en Chine, avec un premier grand projet presque terminé. Quant aux Etats-Unis, la nouvelle administration en place a permis de réaliser de grands progrès dans l’établissement des mécanismes nécessaires au développement des projets d’éoliens offshore, mais il ne s’agit toujours que de projets et aucun parc éolien offshore n’est encore en service. Les intentions exprimées par l’administration Obama et les efforts consentis pour harmoniser les législations des divers départements d’Etat doivent maintenant être suivis par un développement industriel à grande échelle. Ce n’est pas gagné ! Pas mal de travail reste encore à faire, notamment dans le domaine logistique.
D’une façon générale, le rapport de Douglas Westwood conclut que c’est pendant la première moitié de la décennie 2010-2020, c’est-à-dire dans les 5 années à venir, que l’industrie éolienne en mer aura à faire définitivement la preuve de sa viabilité commerciale. La nouvelle déclaration de Ban Ki Moon, hier en visite au Groenland, « suppliant  » les chefs d’Etats de la planète d’agir concrètement face au problème du réchauffement climatique ne laisse pas le choix. Ce n’est guère que la quatrième fois en moins de deux ans que le Secrétaire général des Nations Unies  » implore  » – selon le mot très fort du communiqué dans le langage diplomatique – les chefs d’états de la planète d’agir.
Quand les concernés (en un seul mot!) réagiront-ils enfin ?

Article : Francis ROUSSEAU

Docs sites liés. Photo : couverture du rapport DW


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