SEOUL – (Corée du Sud) – 18/11/2010 – energiesdelamer.eu – L’ambition de la Corée du Sud est de devenir le 3e producteur mondial d’éolien en mer d’ici 2020. Ce n’est pas encore une réalité, mais c’est l’ambition affichée par le ministère sud-coréen de « l’économie scientifique » (l’appellation est importante) qui a récemment annoncé que les parcs éoliens offshore construits sur la côte sud-ouest du pays d’ici 2019 seraient en mesure de produire la même quantité d’électricité que deux centrales nucléaires. Ces immenses parcs éoliens offshore nécessitent, selon l’AFP, un investissement équivalent à 8,2 milliards de dollars US provenant à la fois des secteurs publics et privés.
Une première phase prévoit la construction d’un parc offshore de 20 turbines d’une capacité de 5 MW à proximité de Buan qui générera donc 100 MW d’électricité d’ici 2013. Cette capacité initiale ne cessera d’augmenter jusqu’à atteindre 900 MW en 2016 et 2.500 MW en 2019. Cette électricité sera distribuée sur le réseau national grâce aux postes de Gochang et Saemangeum dans la province de Jeolla du Nord. Selon le responsable de ce programme au Ministère concerné, le choix s’est porté sur l’énergie éolienne en mer parce que « cette énergie provoque moins de destruction de l’environnement et génère moins de plaintes des riverains que l’éolien terrestre et que les structures sont plus faciles à construire. Si nous parvenons à créer une synergie industrielle entre tous les secteurs concernés comme la construction navale, les industries lourdes, la construction d’installations offshore et les technologies de l’information, nous serons parfaitement en mesure de soutenir très vite la concurrence mondiale. »
Selon Bloomberg, ce parc éolien, qui sera situé au large de la côte ouest du pays,  » fournira aux entreprises sud-coréennes un accès à ces nouvelles technologies et une expérience industrielle qui pourra s’exporter par la suite « .

Selon les deux sources consultées (Bloomberg et AFP) ce sont des compagnies comme Hyundai Heavy Industries et DSME (Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering) qui construiront les turbines.

Ce qui reste constamment sous-entendu, c’est que la Corée du Sud produira ces équipements et ces installations à des coûts nettement moins élevés que ceux des marchés européen et américain actuels.

Les analystes ne manquent pas de faire remarquer que l’échelle du projet offshore sud-Coréen et la taille de l’investissement devraient interpeller les économies de l’Ouest au moment même où elles abandonnent plusieurs projets d’énergie renouvelable sur leur propre sol. De là à imaginer que l’Occident devienne aussi dépendant de l’Asie en ce qui concerne la capacité à produire des technologies donnant un accès économiquement rentable aux énergies renouvelables, qu’il ne l’est actuellement vis-à-vis des pays producteurs de combustibles fossiles, il y a un grand pas mais que beaucoup n’hésitent plus à franchir. Il convient donc d’observer avec la plus grande attention ce qui se passe dans le domaine des renouvelables du côté de l’Asie et de prendre très au sérieux ce souhait de la Corée du Sud de devenir le 3e producteur mondial d’éolien offshore….avant 2020.

Un bilan du projet global Sud Coréen à ce jour s’établit comme suit : 13 projets de parcs éoliens offshore ont été proposés. Sur ce lot, aucun n’est encore entré en fonction. Ces 13 parcs sont Yellow Sea Phase 3 (1500MW) ; Yellow Sea Phase 2 (90 0MW) ; Yellow Sea Phase A (100 MW site d’essai) ; Taean phase 1 (97MW) ; Taean phase II (200 MW) ; MKE (100MW) ; Limjado (100 MW) ; KIER – Jeju démonstrateur (24MW) ; KIER – Jeju développement (4MW) ; Doosan-Jeju (30 MW) et sans capacité définie les projets de Shinan, Jeju, Busan… mais il y a fort à parier qu’avec les ambitions récemment affichées, les chiffres donnés ici vont rapidement évoluer à la hausse dans les années qui viennent.

Carte Corée du sud


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