SHANGAI – (Chine) – 08/09/2009 – energiesdelamer.eu – Selon le Chinese Institute of Meteorological Science, cité ICI par le consultant de Hong Kong, HKTDC, la Chine aurait la première capacité éolienne de la planète avec 3.226 GigaWatts dont la plus grande partie serait exploitable offshore.

 

Ce chiffre, au gigantisme bien chinois, inclus les 253 GW d’ores et déjà répertoriés comme exploitables onshore et surtout les 750 Gigawatts (soit 750 millions de KW) exploitables offshore qui constituent une ressource trois fois plus importante que la ressource onshore. Les réserves de la Chine s’avèrent ainsi être 30 fois plus importantes que celle de l’Inde et 5 fois plus que celle de l’Allemagne. Avec de tels atouts naturels, les autorités chinoises ont fixé l’objectif de devenir le n°3 mondial de l’éolien en installant 15 GW d’ici 2010 et 30 GW d’ici 2020. Et s’il y a une chose en Chine avec laquelle on ne plaisante jamais ce sont bien les objectifs ! A la conférence Offshore Wind, qui s’est tenue à la fin du mois de juin 2009 à Shanghai, les autorités chinoises ont enfin levé le voile sur les projets en cours. C’est ainsi que l’on a appris que le plus grand parc éolien d’Asie et de Chine était sur le point d’être achevé. Comme ils sont deux à revendiquer le titre, je préciserai que j’ai cru comprendre qu’il s’agissait en l’occurrence de celui d’East Ocean Bridge près de Shanghai.

EAST OCEAN BRIDGE
Les travaux de fondations sur le site ont commencé en mai 2008. La première turbine commerciale de 3 KW de ce gigantesque projet a été posée le 20 Mars 2009 à 13 kms au large de Shanghai. 34 autres turbines doivent venir la compléter pour une capacité totale installée de 102 MW d’ici à mai 2010, date de l’ouverture de l’Exposition universelle qui doit se tenir précisément à Shangai. Il en coûtera 2.365 milliards de Yuan Ren-Min-Bi (environ 230 millions d’euros si mon convertisseur ne m’a pas trompé !). Le développeur du projet est Shanghai East Ocean Wind Power Co Ltd en partenariat avec les quatre compagnies China Power International, Datang Power, China Guangdong Nuclear Power et Shanghai Green Energy. Les turbines sont produites par l’équipementier chinois SINOVEL Wind Co.Ltd.

 

Ce projet a été désigné comme un projet pilote par la Commission du Développement et de la Réforme, et c’est dans ce but que les 3 turbines test, déjà posées avant la turbine commerciale, avaient servi à expérimenter les réactions à la corrosion marine et les problèmes de raccordement au réseau.

RUDONG
Situé dans la province de Jiangsu, le parc éolien offshore de Rudong est présenté aussi comme le plus grand d’Asie. L’intention du gouvernement de la province qui a tenu récemment une conférence de presse à Shangaï est de fournir (je cite strictement la source)  » 2, 5 milliards de KWh  » avant 2015, soit 70 % de la consommation totale de la province. Selon les déclarations de ce même gouvernement provincial, le parc éolien offshore de Rudong produirait 2,3 GW sur les 3,32 GW nécessaires, le reste étant comblé par des installations onshore complémentaires. A l’heure actuelle, le parc offshore de Rudong avec ses 140 turbines de 2,30 MW installées produit 360 millions de KWh.

 

 

NÉODYME ET ÉOLIEN

Parallèlement à ces deux grands projets, les seuls mis sur la place publique pour l’instant, la Chine joue d’ores et déjà un rôle essentiel dans l’industrie éolienne mondiale du fait qu’elle est le plus grand producteur (90 % de la production mondiale) et importateur de néodyme, un minerai aimanté de la catégorie des  » minerais de terres rares  » (et néanmoins très toxique) indispensable au fonctionnement des éoliennes, aux moteurs hybrides (déjà utilisé par exemple dans la Toyota Prius) et à quantités d’autres technologies d’aujourd’hui  » propres  » ou moins propres comme les tubes cathodiques par exemple. Or, d’après un très intéressant article paru hier dans le Figaro Economie ICI, Pékin a annoncé, en début de semaine, sa volonté de limiter à l’exportation la production de  » minerais de terres rares  » pour la réserver presque exclusivement à la demande intérieure. Les quelques entreprises encore autorisées à exporter doivent acquitter de lourdes taxes.  » Si nous n’y prenons pas garde, explique Irving Mintzner, responsable du fonds américain spécialisé dans les énergies alternatives Potomac Energy Fund, nous risquons d’échanger les inconvénients de notre dépendance au pétrole du Moyen-Orient contre les inconvénients dus à une autre dépendance, celle au néodyme chinois.  »

Article : Francis ROUSSEAU

Docs. Sites liés. Photos 1. East Ocean Bridge. 2 Rudong.
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