LONDON – LISBOA – 23/06/2008 – 3B Conseils – Le 18 juin 2008 dernier, la Grande-Bretagne, par la voix de David Cameron, leader du parti Tory au Parlement, a fait la promesse d’actionner les  » fusées d’appoint  » pour booster le développement de l’exploitation de l’énergie des vagues et des courants dans le cadre d’un  » futur gouvernement Conservateur  » du pays. Il s’est également engagé à provoquer un débat à la Chambre des Communes pour sommer le gouvernement actuel  » d’expliquer pourquoi si peu de choses ont été réalisés pour exploiter une énergie qui vient s’échouer quotidiennement sur les rives du pays  » . Etonnante sortie quand on se souvient que la Grande Bretagne est, avec le Portugal, le pays européen qui compte le plus d’expérimentations en cours dans ce domaine !!! Le discours enflammé du leader des Conservateurs s’est poursuivi sur la promesse renouvelée que son (futur) gouvernement mettrait les bouchées doubles  » pour sortir les énergies de la mer, de l’oubli dans lequel les ont laissé végéter tous les gouvernements successifs depuis 30 ans et faire de la Grande Bretagne une puissance dominante dans le domaine de l’énergie propre, verte et marine « . On fera remarquer au leader Tory que le ministre John Hutton ne cesse de répéter, lui aussi, ce même discours depuis près de 6 mois maintenant ! Cette charge arrive au moment où la connexion au réseau de la première turbine exploitant l’énergie du courant (Strangford Lough en Irlande du Nord) s’apprête à alimenter en électricité 1140 foyers. Le leader Tory a pris soin d’ajouter ne craignant pas de manier le paradoxe :  » Nous sommes déjà les leaders mondiaux dans le domaine des énergies renouvelables de la mer… il est temps maintenant d’enfoncer définitivement le clou « . En tout cas il est clair que c’est au Premier Ministre actuel, Gordon Brown, que revient l’initiative d’avoir rompu avec les 30 années d’ignorance des ERM en annonçant, en 2007, lors d’un Congrès du Parti Travailliste, le lancement de l’étude de faisabilité du premier grand projet avec la ferme houlomotrice sur l’estuaire de la Severn (cf. nos divers articles ICI ). L’annonce de la mise en route de ce gigantesque projet d’exploitation d ‘énergie des courants avait alors soulevé l’indignation des Conservateurs qui accusaient le projet de  » dévaster la faune sauvage de l’estuaire « . Il semblerait que David Cameron soit aujourd’hui plus nuancé puisqu’il dit maintenant  » attendre, pour se prononcer définitivement sur ce projet, les résultats de l’étude actuellement en cours « .
Mais voilà que de son côté le Portugal, lui aussi leader européen dans le domaine des ERM, décide, hors campagne électorale locale, de donner de la voix. En effet selon une dépêche AFP du 20 juin dernier (10h15) le Portugal, déclare avoir pris une longueur d’avance dans le domaine des ERM (surtout énergie des vagues d’ailleurs) dont il espère prouver leur rentabilité à moyen terme.  » D’ici 2012, nous espérons être en mesure d’atteindre une capacité de production de 100 MW « , a déclare à l ‘AFP, le professeur Antonio Sarmento, chercheur à l’Institut supérieur technique de Lisbonne et président du CEO (Centre de l’énergie des vagues). Le premier projet pilote portugais en activité a été développé sur l’île de Pico dans l’archipel des Açores, à quelque 1.500 km des côtes portugaises. Depuis trois ans, cette centrale de démonstration fonctionne de manière alternée. Outre Pico, deux autres grandes centrales sont en projet : l’une à Povoa do Varzim (nord), présentée comme la plus grande centrale houlomotrice du monde, a rencontré plusieurs problèmes techniques mais devrait, selon ses responsables, être inaugurée cet été ; une autre devrait également commencer à fonctionner au large de Peniche (centre) en 2009. Sur le terrain, ou plutôt sur la vague, les essais de prototypes sont coûteux et de nombreux obstacles restent encore à surmonter, notamment liés à la longévité des équipements. Mais les spécialistes portugais ont vite compris que l’énergie houlomotrice est moins onéreuse à mettre en oeuvre que l’éolienne et qu’elle est surtout plus stable et prévisible. Consacrant la reconnaissance de l’expertise portugaise, les Etats-Unis ont signé fin mai un accord de coopération avec le Portugal dans le domaine de l’énergie houlomotrice (cf. notre article ICI)  » Nous avons beaucoup à apprendre de ce qui est déjà fait au Portugal. Par rapport à notre pays, les Portugais sont bien en avance en matière d’énergie houlomotrice « , avait alors déclaré le Secrétaire américain à l’Energie Samuel Bodman reléguant, du même coup, le cousin britannique, un peu au second plan !
Article: Francis Rousseau
Documents de référence : The Independent.co.uk 20/06/2008. AFP Lisbonne 20/06/08. Photos : 1. experimentation de Pelamis au large des Orkney Islands © Pelamis Wave Power. 2 Pelamis en fonctionnement en Angleterre© Pelamis Wave Power 3. Installation de Pelamis au Portugal© Pelamis Wave Power. 4 Schméa de fonctionnement du système Pelamis© Pelamis Wave Power.


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